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A toutes mes soeurs les femmes
J'ai toujours dit que je préférais être en compagnie d'hommes que de femmes, non par envie de séduction exclusive mais simplement parce que j'avais l'impression que le conflit était moins fréquent, que les choses étaient beaucoup plus simples et que je n'avais pas l'impression constante de jugement ou de comparaison.
J'étais même assez fière de me dire que j'étais plutôt le genre de femmes qui met en avant son mental, sa capacité de raisonner plutôt qu'à l'écoute de ses sens. J'ai toujours eu tendance à mettre de la distance dans mes relations, à éviter de parler vraiment "sentiments" car je préférais ne pas me dévoiler, me confier, avouer mes faiblesses,... Et puis je me défendais par la violence, qu'elle soit physique ou verbale. J'étais même fier de montrer que je peux très bien me comporter comme un homme et qu'il ne faut pas me prendre pour une "mauviette", ce que je pensais alors du cas contraire.
En fait, je me rends compte maintenant que tout ce que je rejetais chez les autres, en moi, est la part féminine de mon être.
J'avais refusé la douceur, l'amitié, la vulnérabilité, la mère aimante en moi, la compassion, l'écoute, la tendresse,...
Aujourd'hui, je peux le dire, ma vision des choses à profondément changé lorsque j'ai pris le temps de partager avec des femmes, être avec elles, être à l'écoute des unes des autres, être dans le non-jugement, dans le soutien, la sororité. Pour la première fois de ma vie, j'ai pu enfin dire tout ce que j'avais sur le cœur, j'ai osé livrer une partie de moi que jamais je ne dévoilais, j'ai pu me reconnaitre dans le récit de chacune de mes sœurs, ce qui m'a permis d'ouvrir ma conscience, d'en comprendre le message de ma vie.Et ce qu'il y a de plus surprenant, c'est que lorsque les femmes prennent le temps de discuter vraiment, de se parler d'âme à âme, elles ne sont jamais dans le jugement, elles sont plus que tout dans le soutien, dans le véritable amour. Elles se découvrent alors dans leurs multiples aspects, elles sont des magiciennes, des guérisseuses, des poétesses, des artistes, des mères, des amantes, elles font sourire leur enfant intérieur par des jeux, elles renouent leurs liens profonds à Terre-Mère et aux Éléments par des rituels sacrés, des offrandes, des danses de gratitude.
Aujourd'hui, je ne me sens plus seule, je me sens profondément liée à chacune d'elles, elles font partie de mon voyage, elles font parties intégrantes de moi. Grâce à elles, je me sens plus forte, grâce à elles je me tiens debout, grâce à elles je fais renaître la louve en moi, la femme sauvage, grâce à elles.
J'honore mon rôle de mère, je vais au devant de toutes les possibilités infinies en moi. Grâce à elles, j'émerge peu à peu de mes profondeurs, grâce à elles je suis la voie de la Déesse, grâce à elles, j'aime vraiment.
A toutes les femmes qui ont croisé ma route ici et là, à toutes les femmes qui m'ont vue pleurer, rire, crier, danser, je vous remercie. Merci d'avoir ouvert des portes en moi, de m'avoir soutenue, de m'avoir accompagnée, de m'avoir aimée
[Sabra Chuard]
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Commentaires
1paoloVendredi 13 Février 2015 à 22:03Chère Christiane Ernestine, Ton analyse de ta condition de femme m'a beaucoup touchée. J'y ai retrouvé des éléments similaires chez moi, comme homme. J'y ai aussi trouvé ce sentiment d'impuissance de communiquer d'homme à homme, avec toujours la peur d'être piégé ou manipulé. La peur. J'y ai enfin trouvé une belle capacité d'échange. Merci, je t'embrasse. HeinzRépondre-
ChristianeKollySamedi 14 Février 2015 à 08:57
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