Le travail dans le domaine de l'être est-il compatible avec le fait de gagner de l'argent?
Il existe beaucoup de croyances rattachées au domaine de l'argent. Celle voulant que les personnes travaillant dans le domaine de la spiritualité n'aient pas le droit de gagner de l'argent est particulièrement forte. D'où vient cette croyance?
De plusieurs sources. En voici quelques-unes :
Auparavant, dans l'énergie de l'ère des Poissons, il était normal qu'une personne spirituelle vive dans le dénuement et dans le détachement des biens matériels. On croyait fortement que les riches n'allaient pas au ciel. Il est vrai que jusqu'à récemment, les gens qui accumulaient beaucoup de richesses matérielles s'y attachaient tellement qu'elles perdaient le contact avec leur Dieu intérieur. Il était donc mieux pour l'évolution de leur âme qu'ils demeurent pauvres en renonçant à leur désir de posséder des biens matériels.
Aujourd'hui, l'ère du Verseau étant une époque où l'intelligence dirige, il n'est plus intelligent d'être pauvre. La nouvelle forme d'intelligence fait appel à la créativité et à l'intuition de l'être et non plus seulement à sa capacité d'emmagasiner de vastes quantités de connaissances. Cette nouvelle époque, qui se fait sentir depuis les années 60, est appelée « l'Âge d'or » (Golden age).
Par contre, même si c'est une époque d'abondance globale, nous devons apprendre à vivre dans le détachement. Nous avons en effet de plus en plus de biens matériels. Savons-nous demeurer détachés du désir de se valoriser par les biens accumulés? Nos biens et notre argent doivent être au service de l'être et non causer des problèmes. Notre préférence « d'avoir » des biens matériels pour maximiser notre confort est légitime. Cependant, il s'agit de ne jamais perdre de vue l'objectif d'être heureux même si vous possédez moins de biens matériels que certains ou même si vous perdez vos acquis. Savoir être heureux ne doit pas être conditionnel à la possession de biens matériels. Ainsi, même en cas de pertes matérielles, vous saurez demeurer motivé et capable de passer à autre chose. Vous saurez que cette expérience peut vous aider à développer votre capacité à être bien et surtout à demeurer connecté à votre Dieu intérieur, votre grand pouvoir créateur.
L'idée du mérite est un autre facteur qui alimente la croyance que les domaines spirituel et matériel ne vont pas ensemble. Plusieurs croient que pour mériter de gagner de l'argent ou pour mériter l'abondance, ils doivent travailler dur. Pour eux, travailler signifie faire quelque chose qu'on n'aime pas trop, quelque chose qui demande des efforts ou un dur labeur. Le fait d'aider d'autres personnes à améliorer leur qualité de vie n'étant pas considéré comme un travail laborieux, ils ne mériteraient donc pas d'être bien rémunérés.
Pourtant, on admet bien que les diplômés universitaires travaillant en relation d'aide ont le droit de gagner de l'argent et de vivre dans l'abondance. On s'aperçoit, lorsqu'on creuse ces croyances, qu'il existe beaucoup de contradictions dans nos façons de penser. Pourquoi une personne ayant fait du travail sur soi pendant des années, en plus d'avoir suivi des formations en privé et d'avoir lu une quantité de livres, n'aurait-elle pas les mêmes droits qu'une autre?
Il y a aussi la question à savoir combien une personne peut charger pour ses services? Il n'est pas évident de savoir quelle valeur financière accorder à un service qui concerne l'amélioration de la qualité de vie. Et ce qui est important à savoir c'est que l'estimation du prix n'a rien à voir avec la valeur de votre être, contrairement à ce que certaines personnes croient.
Pour ma part, j'ai décidé d'utiliser les critères de bases que tous les autres services plus tangibles utilisent. Vous avez vu dans la première édition du Courrier des diplômés une façon concrète pour calculer un tarif. Je vous invite de calculer de cette façon, car tous les organismes et travailleurs autonomes œuvrant dans le domaine de la spiritualité doivent assumer ces coûts. Il n'est pas intelligent pour une personne qui fait ce genre d'enseignement, que ce soit à travers des cours, des soins ou des consultations privées, de crever de faim. Elle a le droit de bien vivre comme toute autre personne offrant un service.
Si vous décidez d'offrir vos services gratuitement, ce choix devrait être fait par amour et non parce que vous vous sentez coupable de charger des frais, que quelqu'un croit que vos services devraient être gratuits ou parce Jésus faisait cela. Si votre décision est basée sur de telles croyances, cela veut dire qu'une peur vous habite. Plus vous alimentez une peur, plus elle devient réelle dans votre vie. Donc si vous avez peur de l'opinion des autres, même si vous ne demandez presque rien pour vos services, vous serez tout de même jugé par les autres.
On doit tous se souvenir que, quel que soit le domaine dans lequel on travaille et quel que soit l'argent qu'on y gagne, l'argent ou les biens ne doivent pas nous causer des ennuis et des peurs. Ils doivent nous aider à être mieux, plus en harmonie et surtout nous aider à nous rappeler le pouvoir créateur de notre Dieu intérieur.
Ne trouvez-vous pas que c'est une merveilleuse façon de gagner sa vie que de choisir un métier où l'on aide les gens à améliorer leur qualité de vie, leur capacité à être eux-mêmes?
Lise Bourbeau