• Il boit 3 ou 4 bouteilles de vin par jour

    miroir o miroir

    Il boit 3 ou 4 bouteilles de vin par jour. Il en a toujours une ouverte et quand il a soif, il se sert un verre.

    Assise à cette grande tablée, j'entends ce discours. A ma demande, j'apprends que c'est l'oncle, même pas un prénom, même pas une autre information à part sa consommation d'alcool quotidienne.

    Avez-vous remarqué comme moi la tendance que certains d'entre-nous ont à relever surtout les défauts des autres. On ne dit pas Madame Untel est tellement généreuse qu'elle passe deux ou trois de ses après-midis à rendre service aux personnes âgées et seules qu'elle connaît, mais on relève plutôt qu'elle a cette propension à se jeter sur la nourriture. On ne dit pas Monsieur Untel a cette magnifique qualité de savoir communiquer et de donner au fur et à mesure les informations utiles à ses collègues, on dit qu'il est bavard et qu'il ne rate pas une occasion de se mettre en avant (pardon Maurice).

    Miroir ô miroir, qu'as-tu à nous dire ? Si nous sommes si empressés de relever les défauts des personnes que l'on côtoie, c'est l'histoire de la paille et de la poutre, on relève dans l'oeil du voisin la paille alors qu'on néglige la poutre qui est dans le nôtre, dixit Jésus. Autrement dit, quand nous relevons la dépendance de l'oncle à l'alcool, n'est-ce pas notre propre dépendance qui est touchée, mais à quoi ? Toute dépendance, alcool, cigarette, drogue, télévision, smartphone, sport, et cetera, toutes activités dont nous ne pourrions pas nous passer, toute dépendance est le signe de dépendance affective, finalement.

    Le miroir ne ment jamais, c'est un signal et si on l'ignore, ce serait comme, quand la lumière rouge de la voiture s'allume pour signaler qu'il y a manque d'huile, enlever l'ampoule, ça ne résoudrait rien, même si le signal aurait disparu. Vous voyez, chaque fois que l'on relève le "défaut" de l'autre, on parle de soi... intéressant n'est-ce pas ?

    Heureusement, le miroir fonctionne dans les deux sens, chaque fois qu'on relève la "qualité" de l'autre, on parle de soi aussi... intéressant, n'est-ce pas ?

    Ainsi, dorénavant, cultivons le plaisir de relever les qualités des personnes que l'on côtoie, je suppose que comme moi vous avez du rattrapage à faire ? Et notre propre estime grandira.

    Et moi là dedans, qui relève que l'autre parle de son oncle de cette manière ? Miroir ô miroir, m'arrive-t-il aussi de voir les poutres et non les pailles ? Oui, ça m'arrive, et mon désir profond est d'en être suffisamment consciente pour l'utiliser à le devenir plus...

    Christiane Kolly - 3 septembre 2015

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    1
    Elisa Beelen
    Vendredi 11 Septembre 2015 à 19:42
    Bonjour Christiane, J'aime beaucoup votre texte de ce mois. Ce sont des réflexions que je me fais aussi! Ce que j'ai aussi compris; c'est que le miroir ne reflète pas toujours ce que je vois chez l'autre, mais vient mettre en lumière des aspects différents que je ne voyais pas chez moi! Merci pour vos partages! Na masté
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :