• Dans la boue

    Tartinée de boue sur tout le corps, la chaleur ambiante doit avoisiner les 40°, enveloppée dans un immense drap gris, je suis allongée sur ce lit, dans ce centre de fango (thérapie qui vient de l'antiquité), à Abano Terme en Italie. Une radio locale passe tantôt de la publicité, tantôt des tubes en italien ou en anglais. Et Yago (c'est mon mental) y va de sa critique : "Tu te rends compte, un centre thermal, l'idéal serait bien sûr une musique calme, style musique de méditation, avec de bonnes vibrations pour laisser un maximum mon corps profiter de ce moment de soins dont je l'honore ! Mais non, ce fond très sonore dénature l'ensemble, impossible de vraiment se relaxer avec ce bruit de fond agaçant ! Je leur avais pourtant dit, la dernière fois, de changer de musique et de mieux adapter celle-ci au type de soins."

    Yago sait, lui, ce qui se fait et ce qui ne se fait pas et entend bien le faire savoir.

    Et soudain, je réalise : l'observateur s'est mis en route, je ne l'avais pourtant pas sonné, mais c'est son habitude, il déboule à tous moments, sans crier gare. Et l'observée, celle qui chauffe dans le drap gris, est tout aussi soudainement agacée par les injonctions de celui qui sait.

    Je me souviens alors de trois questions : Suis-je l'observateur ? Suis-je l'observée ? Ou ni l'un ni l'autre ? Mais oui, je ne suis ni l'un, ni l'autre !

    Mon fango s'est bien déroulé, dans l'acceptation de ce qui est, me délectant de ce moment présent, le seul qui mérite d'être vraiment vécu !

    Christiane Kolly - Mai 2017


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