Je me fais plus d'injure en mentant que je n'en fais à celui à qui je mens. Montaigne
Quelle est notre relation au mensonge ? Juste un petit mensonge, quand on dit "Cette robe, je l'ai payée septante cinq francs" alors qu'on l'a payée cent francs, ou encore "Je suis rentrée, il était une heure et demie.", alors qu'il était deux heures et demie, et même, "Qui a cassé ce verre ?", alors que nous avons vu notre enfant le faire. Il y a le mensonge plus grave ou disons plus important "Jamais je ne t'ai trompée" d'abord pourquoi est-il nécessaire de l'affirmer, et puis ne se souvient-on pas de sa nuit avec une conquête de voyage d'affaires, ou la femme qui prend un air digne à cette affirmation, alors qu'elle a suspecté son mari à cause des traces de communication avec une autre femme, à l'odeur de parfum qu'il avait en rentrant ou à ses airs un peu pantois ou trop conciliants.
Nous mentons parce que nous avons peur, oui, derrière chaque mensonge, se cache une peur, peur de se faire disputer, peur de ne pas être un parent à la hauteur, peur d'une remise en question avec son partenaire ou peur de le perdre.
Mais la bonne nouvelle, c'est que derrière chaque peur il y a un désir, voire un besoin, besoin d'être vrai-e, besoin de s'accepter avec ses forces et ses faiblesses, besoin d'authenticité...
Oui, là est la bonne nouvelle...
Christiane Kolly - Octobre 2011