• Moniq Clerc - Le suicide? L'occasion de ne pas juger et d'aimer !

    lotus

    La perte d’un être cher, est un cheminement auquel nous sommes tous confrontés un jour ou l’autre. C’est un processus normal, universel, auquel nous sommes confrontés depuis toujours.
    Nous pouvons tous envisager la perte d’un être proche, mais elle parait acceptable si la personne est âgée, a bien vécu, meurt tranquillement dans son lit durant son sommeil, entourée de ces enfants, sans souffrances, en Paix… Mais, tous les jours nous voyons que le départ ultime se passe aussi de manière abrupte, sans avertissement : pour des enfants, des personnes en bonne santé, seules, dans des souffrances quelques fois terribles.
    La perte d’une personne par suicide est une mort où les questions, les colères très souvent vont nous accompagner face à ce geste . Les "est-ce que j’aurais dû, pas dû ?", viennent et reviennent, sans cesse. La colère aussi : on en veut à tout le monde, à soi, à ceux qui étaient là autour de la personne, à Dieu (Dieu signifiant une conscience supérieure et non un Dieu relié à une religion spécifique), qui a laissé faire ça, à la vie etc… Parce que le départ  sous cette forme est brutal, violent et nous met face à notre impuissance, nous questionne sur notre attitude avec la personne avant son départ. 
    Et souvent la peur aussi est là : la famille, les proches ouverts à une autre vie après la mort, ont peur que la personne partie souffre encore, qu’elle soit condamnée par son geste. C’est un poids supplémentaire, que d’affronter le quotidien face au regard culpabilisant d’une société q ui juge cette forme de départ.

    Il devient alors important, voir urgent, de se rappeler que, quel que soit notre intervention, elle n’aurait pas empêché le geste de la personne. Nous ne pouvons être à la place de l’autre. Nous pouvons que respecter le choix de partir de cette personne et sa manière de le faire.
    Puis, laisser aussi du temps au temps : après la tempête, le calme finit par revenir. L’apaisement et l’acceptation aussi, même si pour y arriver le chemin n’est pas facile : il est important de ne pas rester seul et demander de l’aide, de l’écoute et du soutien. Si l’on a une croyance spirituelle, prier ou retrouver une communauté peut aussi vous aider dans votre processus.

    Le deuil, n’est pas une maladie, mais peut le devenir. Nous avons là l’occasion d’une entraide nécessaire au grandissement de chacun dans le processus du deuil. Faire le deuil nous demande alors de prendre soin de soi, de créer ce mouvement  qui se tourne à l’intérieur, pour apprendre, comprendre et transformer. C’est oser dire sa peine, demander de l’aide, parler, partager.

    C’est aussi l’occasion pour les personnes et la société qui nous entourent, de porter attention à l’autre, par une parole, un geste, une présence, un temps qui permet l’apaisement. Ce temps permet de revenir, de cultiver des valeurs d’entraide dans la société.

    Trop souvent encore, liés aux religions, des médiums ou autres pensent qu’une personne morte violemment, souffre et erre, ne pouvant alors recevoir de contacts, puisque la personne est condamnée, mais n’est-ce pas les personnes vivantes qui condamnent, par leurs croyances ?
    Notre corps au moment du départ devient un habit usé à laisser dans le monde physique, pour retourner à une totale liberté. Retrouver cet espace sans limites humaines, retrouver cette source de là où nous venons, de là où nous retournons tous, quelle que soit notre attitude de vie, quelle que soit notre manière de partir. Il se pourrait que personne ne soit condamné à errer, mais tous à évoluer. 

    La médiumnité pour aider au deuil, oui, quand elle permet la rencontre au niveau de l’âme, pour se dire au revoir, pour comprendre, pour laisser la place à chacun, vivant et mort là où nous sommes. La médiumnité, oui, quand elle permet de pardonner et guérir, ce qui n’a pas été dit ou fait durant la vie commune lors du passage sur terre, lorsqu’elle permet à chacun de continuer son chemin et d’avancer dans son deuil, pour remercier de ce vécu commun. 
    De savoir que la vie continue après la vie, permet de donner du sens à nos épreuves et la perte d’un être cher est une épreuve, nous devons continuer à vivre, sans . 
    Elle permet de nous rendre attentifs, à comment je souhaite vivre maintenant, de prendre soin de nos relations vivantes, déjà celle à nous même, puis à nos proches dans l'épreuve ! 
    La mort nous met face à nous, qu’est-ce je souhaite apporter à ceux qui m’entourent maintenant, quel sens je souhaite donner à la perte que je vis.

    Mais surtout, comment je souhaite traverser ma vie, aujourd'hui ?

    Moniq Clerc - www.lavoixdelame.ch


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