• Bonjour Professeur Joyeux,

    Quel patronyme magnifique. Comment l’appréciez-vous ?

    Formidablement bien, je suis JOYEUX 24 heures sur 24, c’est ce que me dit mon épouse et je la crois.

    Vous a-t-il amené parfois des commentaires ?

    J’ai eu droit au professeur (ce que je suis) et au nain, pour 1m78 !

    Avez-vous une anecdote à ce sujet ? Pensez-vous qu'un nom comme le vôtre puisse avoir une influence sur la vie de la personne ?

    Oui, car mes 4 frères ont aussi la pêche. Ils sont comme moi, optimistes, créatifs et imaginatifs, idem pour les 3 garçons que nous avons eus mon épouse et moi. Mon épouse étant très artiste, a passé ses gènes à nos 3 filles et nos 3 gars et j’ai vraiment l’impression que tout cela est passé sur nos 16 premiers petits enfants : 8 filles et 8 garçons.

    Vous êtes médecin, écrivain, conférencier, professeur des universités, praticien hospitalier pour ne parler que de la partie professionnelle, comment gérez-vous toutes ces casquettes ? Pour être actif dans tous ces domaines, seriez-vous un être passionné  ?

    Oui, je suis passionné d’anthropo-logique. Je découpe le mot en 2 pour lui donner plus de sens. Mes très nombreuses rencontres avec la maladie quelle que soit la partie de l’Être qu’elle atteint, m’ont permis et me permettent de comprendre comment fonctionne un Être humain en équilibre, ce qui lui procure du bien-être, lui permet de trouver son unité qui va de l’intérieur vers l’extérieur : corps, esprit, coeur et âme.

    En relation avec le thème du salon, "Rendez-vous avec la lune, la féminité", avez-vous remarqué dans votre pratique que la lune pouvait avoir une influence sur l'humain ? Il est coutume de dire aujourd'hui que l'homme (l'être humain) a un côté masculin et un côté féminin, quelle est votre opinion à ce sujet ?

    Je me sens évidemment très masculin avec tout ce que cela signifie de défauts et de qualités, mais capable aussi d’exercer ce qu’on appelle la féminité, c’est-à-dire la douceur, l’écoute, la réflexion, le silence, la tendresse… avec ceux qui m’entourent comme avec les malades. Je crois cependant qu’opposer masculin et féminin dans l’homme et idem chez la femme est une erreur. Nous sommes tous aptes à exercer des qualités très importantes que nous ne soupçonnons pas. N’enfermons pas les hommes dans leurs seuls défauts masculins et idem pour les femmes. Ce que je sais pour l’avoir à la fois expérimenté et vérifié dans un dialogue de confiance avec de nombreuses femmes, c’est que nous sommes complémentaires, hommes et femmes. Avez-vous remarqué combien aujourd’hui les femmes ont perdu ou n’ont pas grande confiance dans les hommes. Et cela tend à devenir réciproque. C’est un immense problème dans notre société. La femme a besoin du thorax de l’homme, symbole de la protection, de la force, de la virilité… et combien d’hommes ne savent plus qui ils sont.

    Catholique, vous défendez avant tout les valeurs de la famille. Toujours en relation avec le thème du salon, quelle est selon vous la place de la femme ausein de la famille, au sein de la société ?

    Oui je suis ”catholique” et sans orgueil. je traduis par la signification réelle du mot qui veut dire ”universel”, c’est-à-dire les yeux et les oreilles ouverts à 360°.  Cela permet de rester humble de, goûter tous les jours à la source des textes qui, dès le matin vous ouvrent le coeur et l’âme. La femme est pour moi le socle affectif de la famille évidemment surtout quand les enfants sont petits. Mon épouse est un puits de tendresse, ce qui ne l’empêche pas de se rebeller quand je suis trop exigeant. Elle a merveilleusement géré nos enfants, travaillant bien plus que moi, très présente auprès d’eux, quand j’étais en salle d’opération passionné par mon métier de chirurgien cancérologue. Que d’enfants souffrent des séparations parentales ! Si les adultes savaient quel chaos est dans la tête d’un enfant quand il voit ses parents se déchirer.

    Vous allez donner ces 2 conférences avec Christine Joyeux votre épouse. Vos conférences ont pour objet la nutrition, alors que vous avez longtemps traité des sujets plus médicaux. Est-ce pour le plaisir de travailler avec votre épouse que vous avez choisi ces thèmes ou ont-ils pris pour vous une plus grande importance ?

    Oui, j’aime beaucoup la présence de mon épouse qui complète parfaitement mes conférences. Je transmets la théorie, elle transmet la pratique, le concret, comment faire au quotidien. Elle le fait avec beaucoup de finesse, et parfois se moque de moi publiquement ce que j’adore…Elle répond parfaitement aux questions du grand public toujours très pertinentes. Les deux thèmes que nous traiterons ensemble sont très complémentaires et le grand public, les familles sont très demandeurs de réponses à leurs nombreuses interrogations.

    Vous avez soutenu le fait que la consommation de lait et produits dérivés avait une influence sur la survenance de maladies auto-immunes, de cancers et d'allergies. Comment expliquez-vous cela ?

    Attention ! Pas n’importe quel lait. Si vous récupérez le lait à la ferme, de vaches, de chèvres ou de brebis et que vous le faites bouillir comme autrefois, il n’y a pas de danger, car vous détruisez par la chaleur et le temps de faire bouillir (plusieurs minutes) les facteurs de croissance normalement présents dans les laits des animaux-mères. Avec les laits conservés à UHT (Ultra Haute Température), 130 à 140°C pendant quelques secondes, vous détruisez les germes, certainement les vitamines, mais vous ne détruisez pas les facteurs de croissance pour les veaux, les chevreaux, les agneaux… Cela ne doit pas empêcher de consommer de bons fromages à pâtes molles tels que le Brie de votre pays, la Tomme vaudoise, à pâte extra-dure ou dure, le Sbrinz AOP, l’Emmentaler et le Gruyère AOP, ou à pâte demi-dure, la raclette.  

    Galilée a dit que la terre était ronde, puis il s'est rétracté pour sauver sa peau. Le Docteur Gerd Hamer est mort en juillet, il n'a jamais renié sa loi d'airain. Croyez-vous que dans 50 ans, on dira que le 20 siècle a été celui d'une médecine barbare ?

    Je n’ai pas connu le Dr Hamer et je suis resté méfiant et dubitatif sur ses travaux et conclusions. La médecine et la chirurgie ont fait d’énormes progrès, mais ce qui est inquiétant c’est qu’on a ”saucissonné” le corps humain, en organes, en tissus, en cellules, en gènes… ce qui fait qu’on a perdu souvent la vision globale, holistique. Les nutritionnistes, les naturopathes, les ostéopathes, les chiropracteurs ont cette vision, c’est pour cela qu’ils ont tant de succès et ils voient juste.

    Avant de nous quitter, alors Professeur Henri Joyeux, radié ou pas radié ? Cela ressemble à un combat ! Comment vivez-vous cela ?

    Je ne suis pas radié de l’ordre des médecins, contrairement aux bruits que font courir dans la presse malhonnêtement certains confrères plus ou moins médiatiques, en particulier liés à Big pharma et à l’empire vaccinal. Je mesure avec humour l’ignominie quand elle sert des intérêts financiers majeurs qui ne sont pas au service de la santé et des malades. 

    Voir les scandales des DistilbèneMédiator, Vioxx, Dépakine, Parlodel, des THS à la ménopause, du Levothyrox, de certaines pilules et récemment celui des vaccins ”contaminés” par l’aluminium après le scandale du sang contaminé par le sang de donneurs atteints par le virus du sida.

    Pardonnez-moi, vous avez atteint l'âge où vous pourriez couler des jours heureux et tranquilles. Qu'est-ce qui fait courir le Professeur Joyeux et son épouse ?

    Vous avez raison, je pourrais avec mon épouse aller jouer au golf comme certains me le proposent pour me faire taire. Ils se trompent totalement. Tant que j’aurai et mon épouse avec moi, un souffle d’air, je travaillerai et informerai le grand public qui a soif de connaissance pour sa santé. C’est mon métier, c’est ma mission. 

    Un tout grand merci, Professeur Joyeux !


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  • Docteur Jean-Lionel Bagot Bonjour Jean-Lionel Bagot,

    Vous vivez en Alsace, nous sommes voisins, quel effet cela a-t-il pour un homme d'être né et de vivre en Alsace ? Que reste-t-il de l'influence germanique ?

    Rires... Je suis normand et j'ai épousé l'Alsace et une alsacienne en même temps. Pour rien au monde je ne quitterais l'Alsace parce que je me sens plus alsacien que n'importe quoi d'autre. Ce qui me plaît beaucoup ici, c'est la sincérité des relations humaines, la sincérité des relations professionnelles et cette notion de l'importance du travail bien fait. L'influence germanique en Alsace se manifeste par cette rigueur dans le travail, mais aussi dans l'amitié et dans les relations humaines.

    Vous avez reçu une médaille de bronze "Acte de courage et de dévouement" en août 2016 pour quelle raison, racontez-nous ?

    Je suis nageur, c'est ma passion la natation. En été 2015, j'ai sauvé de la noyade trois adolescents, deux filles et un garçon. Les vagues les avaient emmenés au large et je les ai ramenés l'un après l'autre. C'est pour moi un très beau souvenir et aujourd'hui encore ils restent en lien avec moi, je les accompagne dans la vie en amitié. Ils me disent avoir vécu avec moi une renaissance. Cet été, le garçon m'a même offert sa médaille de baptême. C'est une belle histoire qui m'a valu d'être l'alsacien de la semaine dans le journal "L'Alsace".

    Vous avez choisi d'être Docteur en médecine, vous auriez pu devenir ingénieur, architecte ou plus simplement commerçant ou artisan, pourquoi avoir choisi cette voie ?

    Je n'imagine pas une seconde faire autre chose que de soigner les autres. Je n'étais pas très bon à l'école, j'ai eu mon bac in extremis. En première année de médecine, j'ai très bien réussi, c'était vraiment ma voie. Pour moi, c'est le plus beau métier du monde. Mettre mon énergie dans autre chose que soigner pour moi c'est impossible, je ne suis jamais allé travailler à reculons.

    Vous vous êtes ensuite tourné d'abord vers l'acupuncture puis vers l'homéopathie, qu'est-ce qui vous a amené à faire ce choix de thérapies dites parallèles ?

    Je les appellerais plutôt thérapies complémentaires. D'abord je suis médecin et en tant que tel, je vais utiliser la thérapie la mieux adaptée à mon patient. Il m'arrive de prescrire cortisone, antibiotiques ou morphine si c'est nécessaire. Par contre, lorsque c'est possible je commence par des thérapies non toxiques, je recherche l'innocuité maximale pour les patients dans mes traitements. En cas de pathologie grave, il faut trouver les thérapies efficaces, l'homéopathie ou l'acupuncture ne peut pas tout soigner,

    L'homéopathie, méthode thérapeutique consistant à prescrire à un malade, sous une forme fortement diluée et dynamisée, une substance capable de produire des troubles semblables à ceux qu'il présente. Êtes-vous d'accord avec cette définition ? Qu'auriez-vous à ajouter ?

    Oui, l'homéopathie repose sur trois principes. Le premier est celui de la similitude, soigner par les semblables, c'est toute la différence par rapport à la médecine conventionnelle qui soigne par les contraires. On est dans un autre paradigme thérapeutique. On soigne avec une substance qui produit des symptômes identiques à ceux du malade. Le deuxième principe est celui de la globalité des symptômes du patient. On soigne les réactions que présente le patient et non sa maladie. Nous pouvons tous faire des grippes différentes, la même maladie avec des symptômes différents, soigner la spécificité de la personne dans sa lutte contre la maladie. Le troisième point important c'est l'infinitésimalité, l'utilisation de substances suffisamment diluées pour qu'il n'y ait pas de toxicité. La substance doit être dynamisée pour que l'information soit transmise aux molécules d'eau dans lesquelles elle est diluée.

    Qu'est-ce qui fait que cela amène la guérison ?

    C'est une très bonne question et si vous avez la réponse, vous me prévenez ! Pour l'instant, personne ne sait comment l'homéopathie agit et c'est dommage parce qu'on utilise une thérapeutique médicale dont on ne connaît pas le mode d'action. Pour moi qui suis un chercheur et un scientifique, ça n'est pas satisfaisant. Nous avons des hypothèses, c'est une thérapeutique réactionnelle comme l'acupuncture, des forces de guérison naturelles dans l'organisme sont stimulées. C'est comme si vous mettiez des panneaux qui indiquent la direction à prendre sur une route, indiquer à l'organisme comment réagir. Un exemple : en cancérologie, les patients font souvent une thrombopénie, le nombre de plaquettes dans le sang baisse. Comment les faire augmenter, aucun médicament n'existe. En homéopathie, je vais prescrire du venin de crotale. La raison, si vous avez été mordu par un crotale, cela fait chuter les plaquettes dans l'organisme et vous mourrez par hémorragie interne. Si vous donnez à l'organisme de petites doses de venin de crotale, il entend qu'il doit rapidement fabriquer des plaquettes. Le patient en cancérologie qui reçoit de petites doses de crotale va voir son taux de plaquettes dans le sang remonter. L'homéopathie est une thérapie informationnelle pour l'organisme qui va réagir.

    Ma fille aînée ne croit pas à l'homéopathie, elle s'en moque d'ailleurs. Diriez-vous que dans le domaine il est question de croire ou ne pas croire ?

    Pour moi c'est une pratique médicale. Elle est souvent attaquée. On se demande qui on dérange ? On utilise une médecine qui coûte peu cher, qui n'est pas iatrogène (sans effets secondaires), et qui guérit les gens... Il est vrai que pendant que le patient utilise de l'homéopathie, il n'achète pas autre chose. Pourquoi cette moquerie alors que beaucoup de personnes l'utilise pour se soigner. Les médecins et les patients sont satisfaits. Pourquoi ne pas s'interroger, c'est une réalité. On ne sait pas encore comment, mais ça fonctionne. Des études scientifiques existent, en double aveugle, mais elles ne sont pas suffisamment nombreuses. Les moyens financiers manquent, les médecins qui font ces études sont souvent des bénévoles. Un tube d'homéopathie coûte en France 2,26 euros pour un traitement de quinze jours. C'est considéré comme du sucre et le sucre n'est pas cher à fabriquer. Les physiciens ont démontré qu'il se passe quelque chose, que les molécules d'eau dans le solvant sont modifiées, mais on ne sait toujours pas comment cela réagit sur l'organisme. L'acupuncture dure depuis trois mille ans et on ne sait pas non plus comment ça marche. Il faudra faire des études de pratique, par exemple se poser la question de savoir dans la population suisse quel est l'état de santé de ceux qui utilisent l'homéopathie par rapport aux autres ? Quelle est leur opinion à ce sujet ? Et quel en est le prix pour la société ? Les coûts de la santé, sujet d'actualité, pourquoi les caisses maladies ne commandent-elles pas ces études ? Au contraire, l'homéopathie est attaquée... Il faudrait une fois pour toutes sortir de l'opposition de ceux qui croient et les autres. Cela rejoint la médecine intégrative, les anglo-saxons disent "Take the best of the both", prends le meilleur des deux. Je travaille comme cela chaque jour.

    Quelle est l'importance de l'écoute que vous apportez à vos patients ? Vous n'allez pas prescrire des antidépresseurs sans proposer une forme de thérapie ?

    L'écoute fait partie de la prise en charge et cela tous les médecins le pratiquent, enfin je l'espère. Certains êtres se contentent de béquilles, peut-être qu'ils ne veulent pas aller plus loin, qu'ils ne sont pas prêts. C'est leur choix. Le message serait : pas de dogme, pas de chapelle, l'important c'est le patient. L'idée est d'utiliser l'outil qui convient le mieux pour que la personne aille mieux.

    Une de vos conférences passées a pour titre "Accompagnement et soins de support des patientes traitées pour un cancer du sein" Mais dites-moi quel est selon vous le rôle du soutien-gorge sur la santé des seins des femmes ? Est-il préférable selon vous d'en porter ou non ?

    Ma réponse sera celle de la patiente. Vous en tant que femme, qu'en pensez-vous ? Évidemment, une patiente qui a subi une opération et qui a des problèmes lymphatiques, je déconseillerai un soutien-gorge à armatures, la même chose si elle est en radiothérapie. Pour l'instant, je n'ai pas d'arguments scientifiques suffisants pour avoir une attitude dirigiste à ce sujet.

    "L’homéopathie une réponse aux effets secondaires des traitements du cancer" c'est le titre de vos conférences. Soulager les personnes qui suivent des traitements lourds, accompagner des personnes en fin de vie parfois, pourquoi avoir choisi cette voie aujourd'hui ?

    Je ne vois plus que des patients qui sont en cours de traitement pour un cancer. C'est ma spécialité depuis plusieurs années. J'ai fait une formation universitaire de cancérologie qui m'a passionné, je peux venir en aide aux patients qui en ont besoin. Je me sens très utile. La consultation se fait souvent à trois, il y a le médecin, le malade et la mort. C'est profond, sincère, en vérité, aussi bien pour le patient que pour moi-même. Je travaille aussi dans un service de soins palliatifs, c'est un travail lourd, par toujours facile mais ô combien important, important d'être présent auprès des patients dans ces moments-là.

    Auriez-vous un dernier message pour nos lecteurs ?

    Vivez la vie ! Une vie heureuse de préférence !


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  • Bonjour Raymond Cousin,

    La lune fait partie de la nature, "Connexion à la nature", pourquoi ce thème est-il important et donnez-nous un ou deux moyens de se connecter à la nature, pour éveiller notre curiosité ?

    La nature, c'est la matrice, les éléments, la vie ! Dans notre société moderne, nous sommes coupés de la nature. Il ne suffit pas d'aller faire une ballade durant la fin de semaine pour être relié à elle. C'est un état d'esprit et il existe des outils de conscience pour mieux se connecter à elle. Les anciens observaient, ressentaient, faisaient preuve de bon sens. Les hommes actuellement ne prennent plus le temps d'observer et sont coupés de leur ressenti. La société va dans le mur, nous le savons et de plus, nous appuyons sur le champignon. Nous ne pouvons pas indéfiniment puiser dans les ressources sans qu'il y ait des conséquences.

    Pourquoi "Connexion à la nature" ? Les éléments soignent. Dans les ateliers, des outils de conscience sont proposés. Le livre "Les recettes santé de nos grands-mères" donne des moyens et la société Santissa propose des produits naturels. C'est un ensemble et tout est relié.

    Nous vivons une époque où le savoir ne manque pas, il y a même surinformation. Notre travail consiste à donner des moyens aux gens pour leur permettre de trouver un équilibre. Chacun doit y travailler, personne ne peut le faire à la place d'un autre. Il s'agit de trouver cet équilibre entre le cerveau gauche et le cerveau droit, entre le savoir, les connaissances d'une part et l'intuition, la créativité de l'autre. Nous sommes des passeurs d'outils !

    Les Pouvoirs de la Lune, c'est le titre d'une de vos conférences, en lien avec notre thème, que diriez-vous à quelqu'un qui fait preuve de scepticisme vis-à-vis des pouvoirs de la lune ?

    J'étais moi-même un sceptique. Je dirais qu'il faut expérimenter soi-même les choses, observer ce qui se passe, nous avons des sensibilités différentes. Les personnes nées sous un signe d'eau (cancer, scorpion, poisson) sont en général plus sensibles que les autres. Par exemple, pour ceux qui ont de la difficulté à dormir à la pleine lune, nous conseillons dans notre livre de mettre une bassine entre la fenêtre et le lit, ainsi l'eau va filtrer les rayons lunaires.

    Vous êtes le fils de Germaine Cousin, une sacré bonne femme, avez-vous des souvenirs d'enfance croustillants à nous conter ?

    Toute mon enfance a été bercée de recettes de grands-mères. J'ai de bons souvenirs de mes maladies puisque je me souviens de la main qui fait la recette, l'amour de la mère ou de la grand-mère qui va faire quelque chose pour son enfant, ce qui va le rassurer et lui permettre d'aller vers la guérison. C'est là aussi une connexion entre la mère et l'enfant. Aujourd'hui, dans notre société, il nous manque cette conscience que nous sommes connectés.

    Oui, un souvenir me revient à l'esprit : quand je commençais à guérir, je trempais le thermomètre dans le thé pour faire durer un peu plus longtemps les petits soins de ma mère.

    Vous êtes un alchimiste. Quelle est votre définition de l'alchimiste ?

    Transformer en conscience. Et ça commence par soi... rires... Surtout, ça commence par soi !

    Ce sont des années de nettoyage, de prises de conscience, de remises en question dans la conscience des choses. Puisque tout est relié, l'alchimie c'est aussi bien sur le plan physique, que sur les plans émotionnel et spirituel, spirituel j'entends par là de l'esprit, sans connotation religieuse.

    Avez-vous toujours oeuvré dans le domaine de prédilection de votre mère ? Parlez-nous de votre trajectoire professionnelle ?

    Mon premier métier a été la cuisine, c'était un pas vers l'alchimie, En cuisine on trie, on nettoie, on transforme. Puis je suis devenu chef de salle, au service et plus tard j'ai fait un diplôme de commerce. Ma participation à une expérience dans la recherche minière en brousse africaine, dans des conditions extrêmes où la survie n'était pas réglée, m'a permis de vivre sans en être conscient une initiation par rapport à ce qui m'occupe aujourd'hui. J'ai pris conscience que la vie est précieuse et que nous devrions être remplis de gratitude.

    En 1994, je suis revenu à Saint-Martin, en Valais. Je travaille actuellement dans mon troisième laboratoire. Je l'ai racheté à un de mes fournisseurs parce qu'il veillait non seulement à la qualité de ses produits, mais aussi à leur vitalité. Un petit producteur qui travaille en conscience aura de meilleurs produits que du bio fait à l'échelle industrielle, même s'il n'a pas les moyens de s'offrir le label bio.

    "Les remèdes de grand-mère ne se perdront pas", c'est un de vos livres. Vous avec oeuvré dans l'écriture et même dans l'édition, pourquoi ce choix ?

    En 20 ans, avec ma mère, nous avons écrit 8 livres avec 3 éditeurs différents. Nous n'avions pas vraiment notre mot à dire et un jour la moutarde m'est montée au nez. C'est mon informaticien et ami qui m'a suggéré de créer ma propre maison d'édition. Cela m'a permis de garder un prix de vente populaire et d'être libre dans les éditions et rééditions.

    Pour la distribution, c'est le bouche à oreille qui fonctionne. Avec le site internet, lors de conférences et d'ateliers, les livres se vendent. Je fais confiance à la vie. Nous sommes des passeurs et les livres sont un des moyens de transmettre la connaissance et le savoir.

    Votre vénérable mère Germaine Cousin a largement dépassé l'âge de la retraite, quel est son secret pour se maintenir aussi vivante et souriante ?

    Rires... C'est sa motivation, son caractère ! Elle est généreuse, elle aime transmettre, elle aime donner. Plus on donne et plus on reçoit. Il faut dire aussi que ce sont les plantes qui l'ont sauvée. À treize ans, elle a eu un accident au niveau de la colonne vertébrale, selon les médecins elle aurait dû être paralysée. Sa mère l'a sauvée avec des plantes. Depuis ce moment-là, ma mère a la foi, foi en la nature, foi en la prière ! Connexion à la nature, c'est tout cela. C'est le résultat d'expériences de vie. Tout ce qui ne tue pas rend plus fort.

    Le côté spirituel pour moi, c'est la connexion à l'esprit. Chacun croit ce qu'il veut bien croire, chacun est libre. Selon nous, nous ne sommes pas fait d'un seul corps physique, le plan énergétique, la conscience, ces éléments font partie d'un tout. Nous ne pouvons pas prescrire vingt grammes de conscience... Équilibrer le savoir et l'intuition, voilà le programme ! Mais dès que nous avons cette connexion avec l'esprit, notre mental veut prendre le contrôle, le doute s'installe et la connexion est coupée.

    Vous vous êtes aussi lancé dans l'animation d'ateliers ?

    Plus jeune, j'étais moi aussi coupé de mon intuition. Ce sont des participants aux ateliers "Recettes santé de nos grands-mères" qui m'ont suggéré d'animer des ateliers pour atteindre le ressenti. J'ai d'abord refusé jusqu'à que je me souvienne qu'on enseigne bien aux autres ce que l'on doit apprendre pour soi-même. Avec les années, l'expérience s'acquiert. Il s'agit d'apprivoiser le mental. Nos ancêtres étaient confrontés à des stress de survie et ils arrivaient à équilibrer les choses naturellement. Aujourd'hui, nous sommes perpétuellement confrontés au stress par les peurs, les champs électromagnétiques, une hygiène de vie inadaptée, la chimie qui se trouve dans l'alimentation, dans les cosmétiques, dans l'air, l'eau et la terre. Les données ne sont plus les mêmes. Il n'y a pas de formule miracle, je suis ce que je pense, ce que je mange, ce que je vis. Trouver l'équilibre, c'est un travail de longue haleine. Ressentir les choses, voir dans quelle direction nous allons, il s'agit de remonter ses manches. Lorsque vous êtes dans des habitudes erronées depuis longtemps, il n'y a aucune pilule miracle qui va les changer et vous permettre de trouver un bon équilibre.

    Quand j'étais enfant et que je faisais des marches dans la montagne avec des anciens, j'observais le rythme du pas du montagnard. J'allais en avant, en arrière, un peu comme un petit chien, mais maintenant j'ai pris conscience de l'importance du rythme et ce souvenir me revient. Nous vivons dans l'ère du plus. Plus de biens, faire plus de choses, plus de temps... On en oublie de respirer correctement. La respiration est automatique et souvent sans conscience. Respirer consciemment, voilà un premier exercice. Chacun ménagera du temps pour lui-même afin d'accéder à cette conscience.

    Prendre conscience d'un contrariété ne prendra pas beaucoup de temps, mais prendre conscience d'une émotion très forte que l'on refoule depuis longtemps, il faudra s'y pencher avec bienveillance et autant de fois qu'il sera nécessaire pour s'en guérir.

    Votre mère s'est même lancée à la télévision, pensez-vous que ce soit aujourd'hui encore un bon moyen pour diffuser, garder en mémoire les connaissances orales de la sagesse populaire.

    C'est un moyen de communication puissant. Ils sont venus nous chercher et nous avons finalement accepté. Toute médaille a deux faces. La télévision permet de transmettre le savoir de nos grands-mères mais aussi de nous inciter à posséder toujours plus, par la publicité, ou à se faire peur, avec des séries policières. C'est l'ombre et la lumière. On peut pleurer de joie mais parfois de tristesse. Quand nous sommes touchés, ce sont les images qui entrent en résonance avec nos parties lumière ou nos parties ombre. Nous n'avons pas le pouvoir de changer le monde, mais nous avons le pouvoir de changer son monde. Il s'agit de chercher l'équilibre dans cette polarité.

    Il nous faut parfois un événement dramatique pour comprendre des choses que nous n'avions pas réussi à comprendre avant. Le bien et le mal sont des notions de morale, comme un code de bonne conduite. Il existe des lois et mettre en action une certaine loi amène des conséquences. Nous apprenons plus par la douleur que par le plaisir. Mais dans l'univers, tout tend à l'équilibre des choses.

    Une expérience personnelle : j'ai cru que pour ne pas souffrir, il ne fallait pas s'attacher. Mais l'énergie mise à ne pas s'attacher fait souffrir davantage puisque de toute manière quand on aime on s'attache. Lutter contre l'attachement, c'est le renforcer. Alors, travaillons sur le détachement.

    Vous considérez-vous comme le successeur de votre mère ? 

    Non, puisque je ne suis pas une grand-mère ! Il m'a fallu du temps pour trouver ma place auprès d'elle. Successeur en tant que passeur oui. Ma mère a fait son travail en transmettant un savoir. Moi j'ai un rôle à jouer pour amener les outils de conscience. 

    Raymond Cousin, avez-vous un message pour nos lecteurs ?

    Ayons de la reconnaissance pour ce que l'on a, au lieu de se plaindre pour ce que l'on n'a pas. La reconnaissance nous amène à la joie de vivre et à l'amour ! C'est déjà une chance extraordinaire d'être incarné et nous avons à disposition les outils, il suffit de bien observer, de vivre en conscience !


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  • Lucien WilleminBonjour Lucien Willemin,

    "Manger local, c'est loin d'être idéal !" c'est le titre de votre conférence. Cela fait immédiatement penser à nos grandes surfaces et leurs produits "De la région" ou "Ma région". Pourquoi dites-vous que c'est loin d'être idéal ?

    Pour deux raisons, pour notre santé, nous les humains et pour la santé de la planète. Aujourd'hui, la tendance est vraiment au local, parce que nous sommes éduqués à considérer le transport des aliments comme les légumes. D’ailleurs si l’on faisait un micro trottoir pour demander au public de choisir entre une carotte bio de l’étranger et une carotte non-bio d’ici, 98 % des personnes interrogées choisiraient la carotte non-bio locale, cela parce que l’on ne nous informe pas de la pollution indirecte émise par la carotte non-bio de proximité, comme l’énergie grise et la pollution chimique. L'idée de la conférence est de permettre à tout un chacun de voir les choses d'une manière globale.

    Si chacun allait acheter directement chez les producteurs, il n'y aurait pas assez de marchandises pour nourrir tout le monde en Suisse ?

    Nous sommes nourris à 50 % avec des produits qui viennent de l'étranger. Dans le monde agricole, c'est le chiffre avancé, je ne l'ai pas vérifié.

    Imaginer aller chez le boucher, chez le laitier, chez le boulanger, chez le paysan pour les fruits et légumes, ça prendrait bien trop de temps non ? Les femmes, ce sont souvent elles qui font les courses, les femmes qui travaillent à l'extérieur et à qui il reste 2 ou 3 fois 30 minutes par semaine pour le faire, comment pourraient-elles y arriver ?

    Je le dis bien, le local n'est pas forcément l'idéal. Cette conférence permet de comprendre pourquoi et donne accès à un changement de regard. Après cette expérience, on ne voit plus le rayon légumes comme avant. Tous ces beaux labels qui louent les produits régionaux font vibrer la corde sensible du local. Toutefois, ils cachent la réalité agricole qui nous entoure. L'agriculture conventionnelle d'aujourd'hui abîme la vie, cela à cause de la chimie de synthèse utilisée dans les cultures non-bio. En effet, le transport de la chimie nécessaire à cultiver la carotte locale non-bio est aussi à considérer. De plus la fabrication des produits de synthèse (pesticides et engrais de synthèse) et leur épandage consomment aussi de l’énergie grise. Et enfin, la question de la pollution chimique à la fabrication des ces produits de synthèse et à leur utilisation doit aussi être prise en compte, car ils rejettent des substances toxiques dans l’eau, les sols et les airs. 

    Il est important de bien rappeler qu’un herbicide est fait pour tuer les végétaux, un insecticide pour tuer les insectes et un fongicide pour tuer les champignons. A noter également que plusieurs de ces produits sont des dérivés d’armes chimiques de guerre. Ceci-dit, je comprends que l’on ait pu avoir été sublimés par ces produits. Lors de l’après-guerre, on sortait d’une période de faim. Les premiers agriculteurs qui ont épandu ces produits chimiques ont été éblouis car les rendements ont augmenté et le travail dans les champs a été simplifié. Ils se sont dit qu’ils n’auraient plus jamais faim. Mais ces produits mettent du temps à montrer leur vrai visage. Aujourd’hui, nous le connaissons et il est de notre devoir de sortir de l’état léthargique dans lequel cet éblouissement nous a mis.

    Vous parlez aussi d'énergie grise, c'est quoi l'énergie grise ?

    Toute l'énergie qu'il faut pour fabriquer un objet ou un produit.

    A la RTS, à "Entre-nous soit dit", vous avez dit "La décroissance, c'est pour tout de suite". Pardonnez-moi mais vos activités précédentes en tant que banquier, promoteur immobilier et expert en industrie horlogère vous ont permis de prendre votre retraite à 40 ans, c'est grâce à la croissance, non ?

    Tout-à-fait et j'aurais pu continuer, avoir de belles voitures, une piscine, une résidence secondaire en Toscane et au sud de la France. Dans mon parcours, chaque fois que j'ai réalisé à un moment donné que le job ne me correspondait plus, j'en ai changé. La recherche, c'est le centrage. La pensée que je développe aujourd’hui, c'est grâce à ce parcours et je remercie la vie pour cela. Je vois cela comme une évolution individuelle. Je suis un homme de l'économie qui cherche à vivre avec son temps, alors je réduis, j’achète seconde main, je vis avec beaucoup moins et je suis très heureux ainsi. Il y a de l'argent oui, cela m'offre le temps de penser et de mener une réflexion que je partage avec qui veut bien la partager. 

    En donnant des conférences, j'ai pris conscience que je pouvais toucher beaucoup plus de monde et que quelque chose se passait lorsque je m'exprimais. C'était la suite du chemin, cela fait 9 ans maintenant et je ne sais pas où cela me mènera. J'aime ce cheminement et tente de le partager. Il existe beaucoup de personnes qui ne se sentent pas forcément bien dans ce qu'elles font, qui perçoivent une incohérence. Peut-être que le partage de mon parcours peut leur donner le courage de se lancer dans autre chose, dans l'inconnu. Mon travail, c'est de faire ressentir la vie pour que l’on ait envie d'en prendre soin.

    Vous vous définissez maintenant comme défenseur de la nature, comment vous y prenez-vous, avez-vous un programme, quel type de public désirez-vous atteindre ?

    Je ne suis pas un militant, connotation militaire, je ne suis pas en lutte ni en guerre. Je travaille à, j'oeuvre pour prendre soin de la vie. L'essentiel sur cette planète, c'est le vivant, la vie. Mes voyages m'ont amené à cela, je pense aussi à mes voyages sac à dos où j'ai rencontré des peuples premiers qui m'ont beaucoup inspiré. Maintenant, je transmets. Je suis un homme de l'économie qui tente de prendre soin de la vie. Je suis en chemin pour faire de mieux en mieux et j’ai encore une belle marge de progression.

    "Prendre soin de la vie" c'est le slogan de la chaussure rouge d'où vous est venue cette idée ?

    En donnant des conférences, j'ai rencontré de nombreuses personnes, parfois très engagées, mais aussi parfois découragées. La tâche est tellement grande ! Et pourtant, des milliers de personnes sont en marche pour améliorer la situation. Que pouvais-je faire pour mettre en lumière toutes ces belles initiatives individuelles et collectives. Je me suis réveillé au milieu d'une nuit de 2012 avec cette idée en tête, très claire ! Vous pouvez voir l'explication sur le site de La Chaussure Rouge.

    Au salon du mieux vivre, il y aura la tente rouge, vous c'est "La chaussure rouge" ?

    Le symbole de La Chaussure Rouge était né. La Chaussure Rouge c’est une communication collective… communiquer ensemble un état d’esprit qui est en marche tout autour de la planète ! Ce symbole permet de mettre en lumière toutes ces personnes et tous ces organismes qui agissent pour améliorer la situation du vivant. Ça permet de faciliter les rencontres, de prendre la parole, sans devoir forcément ouvrir la bouche, du fait que l'on parle avec les pieds. Cela permet de partager cette volonté de prendre soin de la vie, d'occuper le terrain. Actuellement on peut observer que les multinationales, avec leur force de frappe financière, occupe le terrain partout. Et ainsi en tant que citoyen, il n’est pas facile de voir une autre forme de société.

    Il est impossible de mettre le nez dehors sans subir toutes ces agressions visuelles, auditives, olfactives et j'en passe ?

    Oui, La Chaussure Rouge est là pour démontrer qu'il n'y a pas que cela. Il existe des gens qui réfléchissent différemment et qui ont envie de prendre soin de la vie. Il s'agit d'inscrire le "prendre soin de la vie" dans la collectivité pour que, lorsque l'on réfléchit, lors d'un débat avec un politicien par exemple, la question : "Dans ce que vous proposez, prenez-vous soin de la vie ?" puisse aller de soi. Aujourd'hui quand je vote, cela devient beaucoup plus facile, je me demande : "Est-ce le oui ou le non qui prend soin de la vie ?" Je vais à l'essentiel, je ne m'occupe plus des détails. Même dans le quotidien, lors d'un choix à faire, on peut se poser la même question, quel est le choix qui prend soin de la vie ? 

    Cette occupation de terrain va faire qu'il deviendra impossible d'ignorer ces millions de personnes qui désirent prendre soin de la vie. De petits auto-collants permettent aussi d'enjoliver nos vieux objets (sac à main, téléphone, ordinateur, vélo, voiture, par exemple) pour inscrire dans le collectif qu'une belle manière de prendre soin de la vie c'est de prendre soin de nos objets. Chaque organisme qui oeuvre à l'amélioration du prendre soin de la vie peut devenir un co-acteur, il suffit d'aller voir sur le site internet.

    Je tiens à souligner que ce n'est pas un club, ce n'est pas une communauté, ce n'est pas une association ou une structure, c'est le symbole d'un état d'esprit. On ne fait pas partie, on n’appartient pas à, on n'est ni dedans ni dehors. On évite ainsi de diviser une fois de plus l’humanité, la stigmatisation n’est pas possible. Depuis des siècles, l'être humain a une fâcheuse tendance à se diviser. Il s'agit juste de participer à une communication collective pour mettre en lumière le positif qui nous entoure au quotidien.

    Vous y faites même de la radio ?

    Oui. Ces forums radiophoniques permettent d'inviter des personnalités comme Pierre Rahbi ou Cyril Dion du film Demain. Prochain invité, Olivier Föllmi, connu dans le monde entier pour ses sublimes photos de l’Himalaya, notamment du Zanskar, du Tibet et de leurs habitants. Les gens peuvent appeler pour échanger quelques minutes avec les invités. C'est une radio internet sur le site de La Chaussure Rouge, l'émission pour l'instant a lieu tous les premiers lundis du mois de 20h00 à 21h30. Nous avons une autre émission "Les anonymes qui embellissent la vie" pour leur donner la possibilité de s'exprimer et d'avoir droit à la parole.

    Le thème de notre salon "Rendez-vous avec la lune, la féminité" vous inspire-t-il une réflexion ? Serait-ce une part féminine qui vous aurait soufflé de vous séparer de votre entreprise pour carrément changer de vie ?

    Actuellement, dans tout ce que j'entreprends, il y a beaucoup de femmes et très peu d'hommes. Je réalise que le féminin est très important pour rétablir la situation sur cette planète. Je crois avoir une part féminine bien présente. Vous les femmes, vous portez la vie, vous la fabriquez, nous les hommes ne faisons que donner la petite graine nécessaire. Dans l'éducation de nos enfants, avec mon épouse, nos ressentis ne sont pas pareils. Il est plus facile pour moi de mettre le cadre. L'homme bien sûr aime ses enfants, mais la mère a porté l'enfant durant 9 mois, ils n’ont fait qu’un. L'homme ne pourra jamais avoir cette relation de la mère. La société tente de rayer cette différence entre l'homme et la femme et je pense que c'est dommage. Cette différence, c'est un équilibre nécessaire.

    La société va jusqu'à parler de fabrique de bébés, cela me fait penser à l'apprenti sorcier ce dessin animé de Disney sur une musique de Paul Dukas. À la fin, c'est le chaos absolu jusqu'à ce que le magicien revienne ?

    C'est terrifiant, nous jouons avec la vie, c’est un jeu dangereux. Mais heureusement, il y a beaucoup de "magiciens" pour refaire corps avec cette planète, avec le vivant. La Chaussure Rouge, c'est un peu cela d’ailleurs, mettre en lumière tous ces "magiciens" !

    Vous faites également dans l'écriture avec vos trois livres ou livrets, "En voiture Simone", "Fonce Alphonse !" et le dernier "Tu parles Charles !" pourquoi avoir pris la plume ?

    A force de donner des conférences, les gens me demandaient d'aller parler au Palais Fédéral, de faire un film, d'écrire... Dans ma famille du côté de ma mère, il y avait ce goût pour l'écriture, pour les belles cartes, on s'écrivait beaucoup. Il y a chez moi une prédisposition que je n'avais pas encore exploitée. A l'anniversaire des 80 ans de ma mère, j'avais écrit un texte qui a provoqué beaucoup d'émotions autour de la table. On m'a dit : tu devrais écrire... Finalement je m'y suis mis. C'est une bonne chose d'aller parler aux gens, mais un support physique c'est encore mieux. L'écriture permet de poser sa pensée, d'aller plus profondément dans la réflexion. Mes livres ont été de jolis succès et le dernier "Tu parles Charles" a déjà été vendu à plus de 1'000 exemplaires en quelques mois. Ce livre traite du même thème que la conférence de votre salon, "Manger local, c'est loin d'être idéal !"

    Un tout grand merci. Mais à part cela, dites-moi vous n'avez pas de téléphone portable ?

    Non, je n'en ai jamais eu. C'est aussi une sorte d'hygiène de vie de ne pas être joignable tout le temps. Je suis déjà beaucoup au téléphone fixe, avec un portable, imaginez...

    Avez-vous quelque chose à dire à nos lecteurs ?

    En route pour prendre soin de la vie !


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  • Jessica Guerra Bonjour Jessica,

    Vous allez nous installer une tente rouge dans le hall de Forum, quel exploit ! Depuis quand travaillez-vous dans une tente rouge et pour quelles raisons ?

    L'an dernier, au Festival au Féminin de Chamoson que j'organise, j'ai réalisé qu'il manquait un lieu typiquement féminin, un cercle intimiste, et j'ai pensé à la tente rouge. Dans les anciennes traditions, dans certaines ethnies, les femmes se regroupaient pour célébrer des événements tels que le début de la vie sexuelle, la grossesse, la naissance, la ménopause, mais aussi lors des menstruations, quand elles se tenaient à l'écart des hommes, sous une tente rouge. Aujourd'hui, les femmes se réunissent sous cette tente pour s'autoriser des moments intimes, pour se retrouver ensemble comme dans un cocon. Elles peuvent parler de sujets qui leur sont propres.

    Via un financement participatif Ulule, j'ai acheté cette tente rouge, avec sa forme ronde, symbole de notre matrice, de notre ventre de femme, de notre grotte sacrée. Ce sera une première, une tente à l'intérieur, pas moyen de planter des sardines, mais avec des cordes, des crochets et des poids on va réussir à présenter une belle tente rouge bien accueillante.

    Vous vous définissez comme semeuse d'étoiles, chasseuse de rêves, alchimiste de nature et éveilleuse d'âmes, pouvez-vous nous en dire plus ?

    Lors de mes nombreuses formations et durant mes lectures, je notais les mots qui faisaient sens pour moi, qui me faisaient vibrer. Ces mots résument ce que je suis, mes missions de vie et en plus, ils sont jolis. C'est aussi pour moi un rappel, lorsque je les vois ou lorsqu'on m'en parle, un rappel de ce pourquoi je suis venue sur terre.

    Par exemple, j'organise deux fois par année des cercles de rêves. Ils sont ouverts aux hommes comme aux femmes. Chacun peut venir parler de ses rêves, les laisser émerger au travers d'un mur de rêves où ils sont mis en mots, où ils sont matérialisés par des découpages. Chacun emporte son mur de rêves chez soi. Cela permet de s'en souvenir, de poser des actions pour les concrétiser.

    Mon intérêt a commencé avec la création de cosmétiques naturels lorsque mon enfant est né. En y regardant de plus près, j'ai réalisé que les couche-culottes de l'industrie contenaient des éléments qui peuvent nuire à l'enfant, que tous ces produits que l'on trouve au rayon bébé ne sont pas nécessaires, qu'un petit savon de Marseille et une huile après bain sont largement suffisants.

    Éveilleuse d'âmes, ça me fait vibrer, même si pour les membres de ma famille, c'est un peu difficile à comprendre parfois. Éveilleuse d'âmes, cela englobe le tout, le corps physique et les autres corps.

    Chaque jour durant le salon, vous animez une conférence co-créative "Sagesse, en-saignements et pouvoirs du cycle féminin", qu'entendez-vous par conférence co-créative ? Quels sont les pouvoirs du cycle féminin ?

    Simplement parler et que les autres écoutent, je ne le voyais pas comme cela. Je préfère de loin la collaboration, l'action. Chaque femme va recevoir un petit tableau où elle notera ses impressions, des mots avec lesquels elle rentrera chez elle et qui lui serviront d'outils. D'ailleurs chacun pourra s'exprimer, poser des questions, demander des éclaircissements à tous moments. C'est une sorte d'atelier plutôt qu'une conférence classique. Un peu rebelle, je préfère donner une touche personnelle à ces événements.

    Le cycle féminin permet à chacune de se connaître mieux. Les femmes sont comme les quatre saisons, avec quatre phases prédominantes : la menstruation, la préovulation, l'ovulation et la prémenstruation. Nous sommes changeantes. Dans chacune des saisons, nous avons des forces exploitables. La menstruation par exemple, c'est l'hiver, archétype de la vieille femme, la femme sage, un moment d'introspection, une opportunité pour pardonner, pour oublier, mais aussi un moment de médiumnité, où nous sommes reliées avec le sacré. Même après la ménopause, les femmes peuvent repérer leur cycle grâce à la lune.

    Un atelier pour parler de l'hygiène féminine naturelle et écologique, vous parlez des menstruations, que proposez-vous dans cet atelier à ce sujet ?

    Parler d'utérus, de périnée, de menstruations, j'ai une certaine aisance à le faire avec mes congénères. Comme pour les couche-culottes, l'utilisation des serviettes hygiéniques et autres tampons est fortement discutable. Je vais parler des coupes menstruelles, de protections hygiéniques lavables, d'éponges menstruelles (éponges de mer naturelles), de culottes menstruelles et enfin de flux libre instinctif, le fait de ne pas porter de protection pendant les règles mais de gérer soi-même le flux avec son muscle pelvien, comme le faisaient les femmes autrefois. Être maître de son corps, voilà l'objectif !

    Dans cet atelier, les femmes pourront observer, toucher ces différents produits et se renseigner au sujet de leur utilisation.

    Au programme, plusieurs méditations. Pourquoi méditer ? Que peut apporter la méditation à une femme ?

    Un retour sur soi, dans cette vie où tout va vite, où tout s'accélère. Un moment pour se reconnecter à son âme, à qui nous sommes vraiment. Un moment pour guérir. Un moment pour élever son niveau vibratoire.

    Notre thème cette année est "Rendez-vous avec la lune, la féminité", quel est selon vous le lien entre la femme et la lune ?

    Le lien selon moi est indissociable. Les femmes sont reliées à la lune. Cet astre influe sur nos humeurs, sur nos émotions. Pour vivre en conscience et reprendre notre pouvoir et notre puissance de femme, se tourner vers la lune, vivre en conscience avec elle et à son rythme est indispensable. La lune nous permet de savoir où nous en sommes dans notre cycle de femme.

    Vous avez de nombreuses casquettes, entre autres celles de Mère Lunaire avancée et Thérapeute par la nature, qu'entendez-vous par là ?

    Mère lunaire avancée est la traduction de Moon mother advanced. Le livre de Miranda Gray "Lune Rouge" a été une révélation pour moi. Elle vient régulièrement en Suisse donner des formations de guérison de l'utérus et de reliance avec la lune.

    Je suis une élève de Joëlle Chautems que j'apprécie beaucoup. J'utilise la thérapie par la nature que Joëlle propose, par les arbres, les pierres, les plantes, les champignons. Selon moi, tous ces éléments peuvent être guérisseurs.

    Vous avez 3 sites internet, qui gère ces sites ?

    C'est moi-même grâce à un apprentissage d'employée de commerce et puis un poste dans une grande assurance. J'y suis restée durant neuf ans et j'ai reçu toutes les clés pour pouvoir gérer mon entreprise.

    Vous vous définissez comme "mampreneur", être aussi maman, être aussi épouse, comment gérez-vous tout cela ?

    Rires... Au départ, j'étais un peu perdue en Valais. Par où commencer ? C'est à l'Association Suisse des Mamans Entrepreneurs basée à Lausanne que j'ai trouvé ce terme de Mampreneur. J'ai d'ailleurs géré durant deux ans une antenne en Valais. Je m'organise au mieux, mon enfant a commencé l'école cette année, cela me dégage du temps supplémentaire. Mes semaines sont bien cadrées entre la mère, la professionnelle, la compagne. J'arrive même à prendre du temps pour moi-même. Je vis aussi avec mon cycle, j'applique ce que je prône, ce qui m'amène parfois à refuser ou reporter une activité.

    Vous auriez pu devenir maîtresse d'école ou infirmière comme c'était le rêve de beaucoup de petites filles de ma génération en tout cas, qu'est-ce qui vous a poussée dans la direction choisie, quel a été le déclencheur ?

    Petite, je voulais devenir coiffeuse, un métier créatif. Mais, devant l'insistance de mes parents à choisir un métier plus lucratif, je suis devenue employée de commerce, ce qui m'est très utile aujourd'hui. Après neuf ans dans cette entreprise, j'avais fait le tour, je connaissais le travail. Il me fallait autre chose. Je me suis tournée vers des formations du domaine dans lequel je travaille actuellement. Après la naissance de mon petit garçon, devant le refus de mon employeur de m'accorder un temps partiel, j'ai démissionné. Aujourd'hui, je suis mampreneur. Le déclencheur, cela a été la naissance de mon fils !

    Quelles sont vos aspirations ? Votre légende personnelle comme dirait Paulo Coelho ?

    Éveiller les femmes, qui vont après éveiller leur entourage, éveiller leur-s enfant-s ! Éveiller pour guérir !

    Avez-vous un message pour nos lecteurs ?

    Merci. La gratitude pour moi est très importante.
    Merci d'être en bonne santé. Merci d'être en vie. Nous avons toutes les clés en nous pour réussir.
    Reprenons conscience de notre corps et de ses messages.


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  • Son nouveau site

    Avec Adrien Gascon, j'ai suivi un atelier qui décoiffe 

    Adrien Gascon

    Plus jamais la même, ce sont les mots qui conviennent le mieux pour résumer le travail que j'ai fait avec Adrien les 13 et 14 décembre 2014, dans son beau pays de l'Ain en France voisine.

    Plus jamais la même, mais pourquoi ? J'ai envie de dire à toutes les femmes, cela ne se raconte pas, cela se vit. Mais voilà, il faut quand même que je vous en dise quelques impressions personnelles.

    Adrien Gascon possède une capacité impressionnante de s'adapter à la personne qu'il guide. C'est un peu comme s'il lui était attaché à 80 centimètres, toujours présent, attentif aux paroles, aux gestes et même au-delà du visible, attaché oui, mais sans jamais être envahissant, en gardant une délicate distance. C'est un exercice de style qu'il est capable de vous démontrer, présent et attentif sans jamais être importun. Sa longue expérience dans le domaine de l'accompagnement de personnes lui confère cette espèce d'assurance, ça en devient même un peu agaçant tellement il est constant dans sa force tranquille.

    Comme travail préalable, j'avais écrit un historique de ma vie de femme, quelques pages qui racontaient les événements principaux, et aussi une description de mes malaises physiques. Sur cette base, nous avons travaillé le premier matin en relation avec les objectifs que nous avions fixés ensemble. Adrien sait aussi être pragmatique et vous demander de réfléchir aux questions suivantes : sur quelle problématique de votre vie voulez-vous travailler ? Améliorer une relation ? Viser à soigner un problème physique ? Mieux réussir à atteindre des buts dans la vie ? Ainsi, il fera des liens entre ce qui s'est passé et ce qui se passe en vue de rendre plus juste pour vous ce qui se passera.

    L'après-midi, ballade enchanteresse dans la forêt, nous avons traversé des lieux où j'avais l'impression qu'un farfadet aurait pu débouler à chaque instant et venir gentiment me tirer la manche. Les fougères et surtout la mousse qui grimpe jusqu'à la pointe des arbres posent un décor où Bilbon Sacquet le Hobbit aurait pu venir me murmurer des secrets à l'oreille. Adrien le chaman déambulait dans cet endroit comme un poisson dans l'eau, c'est son domaine depuis l'enfance. Il m'a gratifiée d'un ou deux rituels toujours en lien avec ce que j'étais venue travailler. But de la ballade, la source de la cascade de la Fouge, lieu magique énergétique et vibratoire. Mais comme je suis une contrôlante et que la nuit descendait, comme un cheval devant un obstacle, j'ai voulu abréger le parcours.

    La première journée s'est terminée par une approche plus intimiste, exercices de respiration, lâcher prise, abandon à la vie, mouvements du corps en vue de chercher l'essence de l'être, de le libérer de blocages ancrés, de lui donner la possibilité d'exprimer son potentiel profond. Là aussi chapeau bas, Adrien avec son savoir-faire de masseur et de chaman, ses connaissances du corps humain et de techniques ancestrales et surtout sa maîtrise, Adrien m'a amenée à me dépasser. Merci.

    Le deuxième jour, nous avons revisité mes problématiques au vu du travail de la veille et continué avec une technique que je découvrais, l'encromancie, la lecture de l'avenir dans les tâches d'encre de plusieurs couleurs. J'ai été impressionnée par le nombre de formes que j'ai vu apparaître sur mes documents de travail. J'ai pu emporter ces feuilles pour les examiner à nouveau chez moi.

    Je possède maintenant mon bâton de chaman, nous l'avions coupé dans le bois le premier jour, un bâton de noisetier, mais oui parce que dans l'horoscope celtique, je suis du noisetier. Mon bâton des quatre directions va me servir pour de futures quêtes de vision. Je l'ai fièrement emporté, comme un trophée, ce bâton que nous avons terminé ensemble, plaisir de découper dans le bois, de peindre, de dessiner.

    En fin de deuxième journée, nouvelle approche intimiste, nouveau dépassement, plus jamais la même je vous dis, plus jamais la même.

    Du côté logistique, Adrien sait aussi s'adapter. Il m'a accompagnée dans un sympathique restaurant français vu qu'au fast food indien du coin, je n'avais pas beaucoup apprécié la télé de Bollywood qui tournait en boucle... d'ailleurs, les fast food...

    Au risque de faire dans la dithyrambe, je persiste et signe, il ne faut pas en parler de cet atelier, il faut le vivre, Adrien est un guide extraordinaire.

    NB : cadeau de dernière minute, le truc de la ventouse minceur 

    Christiane Kolly - 26 décembre 2014

    Le blog d'Adrien Gascon


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  • Karleskind Brigitte - Des compléments alimentairesBonjour Brigitte Karleskind, C'est un nom particulier, Karleskind, pouvez-vous me donner son origine ?

    C'est un nom lorrain et c'est mon nom de jeune fille.

    Vous êtes journaliste scientifique, quelle est la mission que vous vous êtes donnée en tant que telle ?

    Je ne me suis donné aucune mission. Je travaille par hasard. Mission, je n'aime pas beaucoup ce mot. J'ai plusieurs jobs avec des fonctions diverses depuis plus de 20 ans. C'est un univers que je connais très bien.

    Qu'est-ce qui vous a poussée dans cette direction ?

    J'avais accumulé énormément d'informations et l'envie de les partager.

    C'est la maladie qui rapporte aux professionnels de la santé et non la santé. Une médication à vie, c'est le rêve pour les compagnies pharmaceutiques. Il semble que leur objectif principal soit de gagner beaucoup d'argent ? Quelle est votre opinion à ce sujet ?

    Il faut que les laboratoires pharmaceutiques gagnent de l'argent pour pouvoir financer leurs recherches. Est-ce qu'ils veulent entretenir la maladie ? Ça fait partie des théories du complot qui circulent partout. J'ai quand même un gros doute. Ce n'est pas parce qu'il existe des médecines alternatives que les laboratoires sont inutiles. Sur certaines maladies, il est indispensable d'utiliser des médicaments et en cela la recherche est fondamentale. Cela m'agace quand on tape sur l'industrie pharmaceutique, mais sans la défendre à tous crins. Il faut être objectif dans la vie et je pense que les laboratoires pharmaceutiques sont utiles. Les découvertes ont fait progresser la médecine. Il existe des compléments alimentaires, ce sont des matières naturelles qui ne sont pas brevetables, encore qu'il existe des moyens de les breveter quand même, par exemple des techniques d'extraction, c'est ce qui a amené les compagnies pharmaceutiques à racheter un grand nombre de fabricants de compléments alimentaires, c'est un secteur en pleine expansion.

    On nous propose des tests, beaucoup de tests, encore plus pour les femmes, mammographie, examen gynécologique, dépistage du sida ou autres MST, coloscopie, mais aussi dépistage de glaucome chez un ophtalmologue, et j'en passe. Si on cherche bien, on va bien trouver quelque chose, non ?

    Je pense que c'est bien, cela fait partie de la prévention. Plus tôt on découvre la présence d'une maladie, plus on a de chance qu'elle soit bien prise en charge et qu'elle soit guérie.

    Les compléments alimentaires, vous êtes devenue une spécialiste dans le domaine. Selon vous, faut-il prendre des compléments alimentaires ? Une alimentation saine et équilibrée n'est-elle pas suffisante pour être en bonne santé ?

    D'après vous, c'est quoi une alimentation saine et équilibrée ? Êtes-vous sûre de vous nourrir correctement 365 jours par année ? Même si vous avez un potager ou un verger, pour que les légumes et les fruits que vous allez prendre vous apportent toutes les vitamines et les minéraux, il faut les cueillir à maturité et les manger dans la journée, d'abord vous n'en avez pas durant toutes les saisons, et franchement est-ce possible d'agir comme cela ? Et selon une étude qui a été faite, une grand partie de la population manque de vitamines et de minéraux essentiels et pour ces gens, les multi vitamines sont utiles. Il faut prendre des compléments alimentaires quand on en a besoin. Comment le savoir, le moyen le plus simple, c'est de faire un bilan sanguin et de vérifier où en est notre statut dans les différents nutriments, en stress oxydant, et cetera... Le statut en nutriments est un élément primordial dans la prévention. Si vous manquez d'un minéral ou d'une vitamine essentielle, vous allez avoir un ou plusieurs systèmes de l'organisme qui vont mal fonctionner. Quand on dit compléments alimentaires, n'oublions pas qu'un certain nombre de choses sont issues de la tradition, la médecine chinoise par exemple, le ginseng était réservé aux empereurs et aux guerriers, ou indienne, avec la médecine ayurvédique, il y aurait beaucoup d'autres exemples.

    Plus ou moins une personne sur 20 est contaminée en milieu hospitalier, et en ressort ou pas avec une maladie nosocomiale, Qu'en pensez-vous ?

    C'est éloigné de mon domaine. Le problème de la stérilisation n'est pas géré aussi bien que cela devrait l'être. Les règles d'hygiène ne sont pas si simples à appliquer au quotidien. Ces bactéries qui sont de plus en plus résistantes aux antibiotiques posent un réel problème. Des solutions sont à l'étude. Des travaux avec des huiles essentielles pourraient aboutir à une alternative, peut-être un jour.

    La fibromyalgie, cette maladie aux symptômes multiples et qui semble concerner beaucoup plus les femmes est une maladie difficile à diagnostiquer et surtout à guérir. Les compléments alimentaires seraient-ils une solution et pourquoi ?

    Là je suis désolée, je n'ai pas la réponse.

    Arrêter de fumer, vous vous êtes également penchée sur cette problématique. Avez-vous fumé ? Quels sont les moyens que vous proposez pour arrêter ? Ne pensez-vous pas qu'il vaudrait mieux ne pas commencer ?

    Oui, j'ai fumé. Ne jamais commencer, évidemment... Dans mon cas, un jour j'ai décidé et j'ai cessé de fumer. Le livre "Arrêter de fumer Combattre la dépendance Les différentes méthodes En finir définitivement avec le tabac" c'était une commande. J'avais fait une analyse de ce qui pouvait se faire par rapport à cela. Selon moi, la première étape et la plus importante, c'est celle où l'on décide d'arrêter. Sans cela, vous pouvez tester toutes les méthodes, cela ne servira pas à grand chose. Quelques compléments alimentaires vous aideront sur des choses annexes, par exemple pour éviter de grignoter sans arrêt. Il est vrai que quand on fume, cela amène des carences en vitamines et en minéraux, il est sage de paliers ces carences.

    Maigrir avec les compléments alimentaires, voilà qui est intéressant, comment cela fonctionne-t-il ? Que pensez-vous des coupe-faim et autres boissons protéinées pour retrouver la ligne ?

    Pas beaucoup de bien. Maigrir c'est extrêmement complexe, prendre du poids aussi. C'est multi factoriel. Il faut déterminer quels sont les facteurs qui interviennent dans la prise de poids. Cela varie d'une personne à l'autre, les origines peuvent être extrêmement diverses. Le stress par exemple va vous faire produire du cortisol en excès, ce cortisol vous donnera faim et vous allez prendre du poids. À part cela, avoir faim c'est un plaisir, manger c'est un plaisir, alors compenser avec des pseudo repas, ce n'est pas fait pour moi, mais c'est tout-à-fait personnel.

    Vous allez lancer un nouveau magazine à la rentrée, Nature Sciences Santé, en collaboration avec André Dunand. Il existe déjà de nombreux magazines, en quoi celui-ci sera-t-il différent ?

    Il n'en existe pas qui soit uniquement centré sur les compléments alimentaires. Il s'adresse prioritairement aux professionnels de santé pour les aider à les prescrire plus facilement. Il s'adresse aussi aux consommateurs de compléments alimentaires pour qu'ils puissent dialoguer plus facilement avec les professionnels de santé sur ce sujet. Ce seront surtout des informations qui s'appuient sur les dernières recherches scientifiques. Je ne parlerai pas de produits commerciaux, mais de substances, de la recherche. Il y aura des interviews de professionnels de santé et de chercheurs. Par exemple, le premier grand dossier, sur les multi vitamines, je réponds avec un chercheur américain sur ce sujet. Nous avons quelques interviews exclusives. Il existe aussi un site www.nature-sciences-sante.eu et nous envoyons déjà une infolettre par semaine.

    Vous allez donner 2 conférences au salon, la première "Les compléments alimentaires sont-ils utiles ?" Pouvez-vous me donner 3 bonnes raisons de venir assister à cette conférence ?

    Dans la presse grand public, on voit souvent "Jetez vos compléments alimentaires, ça ne sert à rien.", je vais expliquer ce que j'en pense et démontrer pourquoi il ne faut pas prendre forcément les titres au pied de la lettre, ceci à partir d'exemples et de résultats d'études scientifiques. Je parlerai aussi de l'utilité de quelques compléments alimentaires, des multi vitamines, de la vitamine D, de la coenzyme Q10, fondamentale pour la santé cardiovasculaire, la vitamine K dont on connaît le rôle dans la coagulation sanguine, mais moins dans l'équilibre du calcium dans le corps. La plupart en manque est c'est dommage parce que la vitamine K va empêcher les artères de durcir et aider à fixer le calcaire dans la structure osseuse. Il faut savoir aussi que les compléments alimentaires sont certes utiles, mais en prendre n'est pas anodin. Je conseille toujours de se faire accompagner par un professionnel de santé.

    De quoi parlerez-vous dans votre deuxième conférence ?

    "Les compléments alimentaires et la sexualité." Je parlerai aussi du dysfonctionnement érectile, autrement dit l'impuissance. Dans cette conférence, je vais expliquer comment tout cela fonctionne et aussi comment cela ne fonctionne pas. Pour être sûrs que cela fonctionne, les hommes peuvent avoir tendance à prendre plusieurs produits. Cela peut avoir un effet désastreux. Un produit seul n'a pas d'effet secondaire, mais si vous mélangez avec d'autres, ou si vous augmentez les doses, cela peut amener à des catastrophes.

    Le thème de notre salon est "Sensualité épanouie". Oserais-je vous demander si la vôtre l'est ? Et quels sont vos conseils pour y parvenir ?

    C'est une question personnelle à laquelle je ne réponds pas.

    Un dernier message ?

    Je déteste les informations qui sont publiées sans être vérifiées. Par exemple quand toute la presse titre "Il faut jeter les multi vitamines de la grossesse, cela ne sert à rien." J'ai cherché la source de cette information. Cela avait été publié dans un journal scientifique britannique, mais écrit par une journaliste, pas par des scientifiques. Elle écrivait que si on se nourrissait bien, c'était suffisant, nous n'avions pas besoin d'autre chose en dehors de l'acide folique et de la vitamine C. Mais dans la réalité, c'est autre chose. Une grossesse puise beaucoup plus de nutriments que la vie quotidienne, et beaucoup d'études ont démontré que certains étaient fondamentaux. Je mentionne encore mes derniers livres : Guide pratique des compléments alimentaires - La Mélatonine - La coenzyme Q10.

    Merci Brigitte Karleskind


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  • gerard leleu

    Bonjour Docteur Gérard Leleu, Vous êtes un chti ? Vous êtes-vous retrouvé dans le film "Bienvenue chez les chtis!"

    Oui, c'est un grand honneur. J'ai vu le film cinq fois. Nous sommes des gens agréables et serviables.

    Une page vous est consacrée sur wikipédia ! Vous avez été d'abord médecin anesthésiste-réanimateur et avez été mis à contribution durant la guerre d'Algérie. Quelles sont vos souvenirs de cette période ?

    Effectivement à 27 ans, à la fin de mon sursis, mes études terminées, comme beaucoup de jeunes français à ce moment-là, je suis parti en Algérie. Le service durait 32 mois. J'ai découvert l'horreur. Par mon métier de médecin, j'avais vu dans les hôpitaux des choses très difficiles, là j'ai vu la guerre et la chirurgie des pays sous-développés. En tant que anesthésiste-réanimateur, j'étais forcément dans les sphères de chirurgie. J'ai soigné beaucoup de blessés aussi bien français qu'arabes, aussi bien civils que militaires. J'ai découvert un pays très pauvre spécialement dans l'arrière-pays, en Kabylie dans les montagnes, c'était la misère, beaucoup moins à Alger ou à Oran. J'étais parti avec des idées un peu patriotiques, vive la France, Algérie française. J'ai trouvé un pays pour lequel nous, français n'avions pas fait grand chose au point de vue de l'éducation, des infrastructures. L'armée commençait à s'y mettre, mais il était trop tard, les algériens de souche étaient acquis à l'indépendance. J'ai sympathisé avec beaucoup d'entre eux, j'étais invité même à des mariages. J'en garde un très bon souvenir.

    A plus de quarante ans, vous décidez de changer de direction pour vous tourner vers la psychothérapie sous diverses formes, pourquoi ce changement ?

    Pour deux raisons, la première après 25 ans chez les urgentistes, un métier très grave où chaque geste fait osciller entre la vie et la mort, même pour une intervention simple, le danger est toujours le même. C'est comme dans l'aviation, au moment du décollage ou de l'atterrissage, on peut tuer des gens. De plus, les personnes dont on s'occupe dorment, il n'y a pas de relation, pour moi qui suis un bavard. Deuxièmement, la toute puissance des chirurgiens, leur esprit dominant, j'ai eu de plus en plus de mal à le supporter.

    La sexualité des hommes et des femmes, les problèmes de couple, l'amour, la communication, un vaste programme a suivi, vous avez travaillé avec de nombreuses personnes. Qu'en est-il ressorti ?

    Avec un titre universitaire, ce qui a paru curieux à plus d'un, je me suis installé comme médecin de campagne. Un fait absolument incroyable m'est apparu : la plupart des gens ne sont pas malades. 85 % des patients n'ont pas un problème physique, un trou dans l'estomac ou une blessure grave. Ils viennent voir le médecin avec des signes, douleurs à l'estomac, à la vésicule ou à un ovaire, mais le problème est ailleurs. J'avais lu le livre de Michael Balint, un médecin hongrois qui a fondé la médecine psychosomatique. Vous pouviez palper votre malade, lui donner une ordonnance et au suivant, mais ce n'était pas mon idée. Je me suis dit, si je les écoute, il vont me débobiner la vraie vérité. "Je ne suis pas heureux dans mon couple", "J'ai un enfant mongolien et ça m'angoisse beaucoup", et cetera. Dans 85 % des cas, il y a un problème autour de l'amour, la jalousie, la possessivité, le manque d'amour. Dans son livre "Le médecin, son malade et la maladie", le docteur Balint démontre que la plupart des maladies proviennent d'angoisses psychiques. Durant les 15 dernières années de ma carrière, j'ai constaté à quel point c'était vrai. La pratique qui consiste à donner beaucoup de médicaments sans se référer à l'angoisse existentielle fait de la France le premier pays consommateur de psychotropes. On mange en France autant d'antidépresseurs ou de tranquillisants, qu'aux États-Unis, cinq fois plus peuplés. Et ces gens-là conduisent, travaillent... On endort le malade, on ne le guérit pas.

    Et puis, il y a eu "Le traité des caresses". Cet ouvrage vous a rendu célèbre. D'où vous est venu ce goût pour l'écriture ? Et comment avez-vous vécu et vivez-vous la célébrité ?

    Quand j'avais cinq ans, je voulais faire comme Jean de la Fontaine, je voulais devenir écrivain. Mais la guerre est arrivée et j'ai vu des quantités d'horreurs, des centaines de blessés, de morts et ça m'a donné la vocation de soigner. Mais quand j'ai eu cinquante ans, je me suis dit que c'était maintenant ou jamais. Mon premier livre a été un plaidoyer pour une partie de la population que j'avais en clientèle, les obèses. Ils sont victimes de la société, des magazines. "Laissez-nous manger et cessez de nous affamer", c'est le titre de ce livre qui a bien marché. Ensuite, il y a eu "Le traité des caresses", j'avais remarqué à quel point la plupart des maux sont dus à un manque d'amour, de caresses. J'ai été très étonné que ce livre marche. Je l'avais écrit plutôt pour moi-même, grâce à une femme aimée, suite à une boutade qu'elle m'avait faite : "Les femmes libérées ne caressent pas". Je suis rentré chez moi pour lui répondre et c'est sur cette base que ce livre est paru. Un éditeur me l'a pris mais en me disant que ça ne marcherait pas. Et ça a bien marché au point que tous les journaux m'ont appelé pour des interviews. Un vrai miracle.

    Le plaisir féminin, vous y regarder très loin en arrière, à la préhistoire, au matriarcat suivi du patriarcat, cette évolution nous amène où dans ce troisième millénaire ?

    On en sort, on vit une période de l'histoire de l'humanité tout-à-fait extraordinaire. Dans un premier temps il y a eu un matriarcat, même si les préhistoriens le discutent. Il a existé une prééminence des valeurs féminines grâce à la maternité et grâce aussi au plaisir que la femme procure à l'homme, à une sorte d'addiction. C'était une déesse, ce n'était pas dieu, mais une déesse. Et puis l'homme s'est aperçu que c'était grâce à son sperme que la femme pouvait enfanter. La femme est devenue un vase, un réceptacle. L'homme, avec sa force physique, quand il a fallu vivre dans les cités, faisait régner l'ordre, il connaissait le maniement des armes par la chasse. Il est devenu le chef, c'était le patriarcat. Aujourd'hui on se dirige vers une troisième civilisation que j'appelle civilisation de l'alliance. Plus de domination d'un côté ou de l'autre, mais l'alliance entre la femme et l'homme. Un projet difficile, avec des retards dans certains pays où la femme est encore excisée ou lapidée, mais la femme a acquis dans beaucoup de pays surtout en occident l'égalité en valeurs et en droits, pas toujours en salaires.

    Dans les années 70 le "Rapport Hite" a eu un effet de tremblement de terre. Le plaisir vaginal (défini par Freud) a été un peu mis à mal puisque l'auteur place le plaisir féminin au niveau du clitoris. Quelle est votre opinion à ce sujet ?

    Grand débat, beaucoup de fausses idées. Le clitoris est un organe éminemment sensible qui contient sur quelques millimètres plus de terminaisons nerveuses que sur le gland de l'homme dix ou vingt fois plus volumineux. Freud a été un peu un assassin de femmes, il a dit à la fin de sa vie : "La femme est pour moi un continent noir. Si vous voulez en savoir plus sur la femme, interrogez les poètes". Il disait que le vrai plaisir de la vraie femme se passait au niveau du vagin. Dévaloriser à ce point le plaisir féminin au niveau du clitoris, c'était criminel. C'était phallocratique de dire que seul l'homme, par son pénis, peut procurer du plaisir à une femme. Le vagin est un organe non éveillé. Il contient de nombreux récepteurs, mais il a besoin d'être éveillé. C'est l'homme qui est sensé le faire, comme dans le conte de la belle au bois dormant. Après quelques années, il finit par s'éveiller, mais ça peut prendre beaucoup de temps, parfois même jusqu'à la ménopause, voire après. Le seul usage que je vois des sex toys, c'est celui d'éveiller la belle au bois dormant. Je me qualifierais plus d'érotologue que de sexologue qui apprend la pathologie, ce qui m'intéresse, c'est l'éducation érotique, c'est l'éveil du plaisir dans la subtilité. La constellation vaginale, le fameux poing G existe, il a besoin d'être éveillé.

    Charles Baudelaire a dit : "Aimer les femmes intelligentes est un plaisir de pédéraste." Pourquoi a-t-il dit cela, selon vous ?

    Ça me choque.

    Par intérêt ou pour des tas de raisons plus ou moins honorables, durant des siècles voire des millénaires, les hommes ont mis le bâillon sur les femmes, ils devaient en avoir vraiment peur. Aujourd'hui, que reste-t-il comme peur à l'homme, le mâle ?

    J'ai écrit justement un livre "La mâle peur", sur 350 pages, j'explique comment les hommes ont peur des femmes. Toute la législation est basée sur la peur de la femme. Qu'est-ce que l'ablation du clitoris, sinon une peur, peur qu'elle jouisse plus que lui, peur qu'elle le trompe. Les bûchers des femmes infidèles ont été nombreux, jusqu'au milieu du XVIIIème siècle, on a brûlé des milliers de femmes en Europe. Ces sages-femmes ou bonnes-femmes mettaient au monde et guérissaient. Les seigneurs se faisaient soigner par elles puis les dénonçaient. Elles étaient ensuite jugées comme sorcières. Il y a eu aussi ces femmes infidèles qu'on promenait enchaînées dans les rues des villes. En Europe c'était le bûcher, ailleurs c'était la lapidation qui se pratique encore. Au niveau de la société, la peur existe toujours. Aujourd'hui, si la femme prenait le pouvoir et le pratiquait avec toute sa féminité, son anima, ça changerait beaucoup de choses au niveau de l'économie, de la politique, de la guerre. Celles qui ont eu le pouvoir jusqu'à maintenant ont plutôt appliqué une politique d'homme, comme Mme Golda Meir ou Mme Margaret Thatcher.

    Dans une de vos conférences, vous dites que d'ici 50 ans, certains enfants commenceront à naître par des moyens artificiels, qu'est-ce qui vous fait dire cela ?

    Il y a deux savants qui travaillent énormément sur le sujet. C'est une évidence. Au XVIIème siècle quand on disait qu'un jour on volerait dans le ciel, ça faisait rigoler. Dans 50 ans ou plus, soit par clonage, soit dans des appareils, des sortes d'utérus artificiels, on fera de l'élevage d'humains. Et on dira : "Vous vous rendez compte, il y a 50 ans, on avait un bébé dans son ventre et on souffrait le martyre pour le mettre au monde". A la naissance, les bébés seront pris en mains par des psychologues, le complexe d'Oedipe n'existera plus, les bébés n'auront plus l'occasion de tomber amoureux de leur mère. C'est effrayant tout cela, mais un jour ça entrera peut-être dans les moeurs.

    Malgré tout, vous allez animer des cours d'amour, quels titres avez-vous choisi pour vos 2 cours d'amour ?

    Ce seront des sortes de conférences-débats... des cours d'amour comme le faisait Aliénor d'Aquitaine, la grande Dame du XIIème siècle avec les chevaliers et les dames de la cour. On se mettait en rond, on votait un motif de discussion et chacun donnait son avis sur la question. Même si le lieu ne se prête pas, on va improviser une sorte de cour d'amour, même s'il y a des rangées de chaises. Chacun est libre bien évidemment de s'exprimer ou non. Venir simplement écouter sera possible également.

    Parlez-nous de l'homme nouveau ?

    C'est un homme qui assume sa part masculine, son animus, mais également son anima, sa part féminine. Il a le droit d'être sensible, le partage du droit au niveau de la sexualité existe, il a le droit de langer bébé aussi. C'est un homme qui accepte l'animus aussi bien que l'anima de la femme. L'homme nouveau va de pair avec la femme nouvelle. Louise de Vilmorin qui tenait salon après la guerre, a dit une chose qui correspond aux hommes nouveaux : "J'aime les hommes qui pleurent et qui aiment les gâteaux."

    Le thème du salon est "sensualité épanouie", la vôtre l'est-elle et de quelles façons ?

    Je suis complètement transparent et n'ai rien à cacher. Sensualité veut dire règne et épanouissement de tous les sens. Ma sensualité est à fleur de peau. Le moindre effleurement me transporte. J'ai un besoin de caresses inassouvissable, ce qui est difficile dans les périodes de solitude. Je suis aussi gourmand et raffiné, encore que les plats de campagne me plaisent beaucoup. J'adore les parfums. Parfois, quand je croise une femme dans la rue et que son parfum me plaît, j'ai envie de lui en demander le nom. Le matin, quand je sors dans mon jardin, je sens l'odeur de la rosée, c'est divin. Il y a quelques jours, j'étais dans le Périgord. Quand le soleil a débordé de la colline, c'était une lumière extraordinaire, c'était de l'or. Quand j'écoute des choeurs, c'est un élan vers le ciel.

    Merci Dr Gérard Leleu


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  • Jean Yves Revault

    Bonjour Jean-Yves Revault, Parlez-m oi un peu de vous, d'où venez-vous ? Êtes-vous né à la ville ou à la campagne ? Combien avez-vous des frères et soeurs ? Votre position dans la fratrie ?

    Je suis né plutôt à la campagne, dans une petite ville de trois mille habitants. Je suis le deuxième d'une famille de deux enfants. J'ai une soeur, mon aînée de cinq ans.

    Ces dernières années, vous avez écrit de nombreux ouvrages, le premier dont j'ai trouvé la trace sur internet "L'initiatrice, ou la nuit des étoiles" vous l'avez écrit en 1979, qu'avez-vous à nous dire à propos de vos débuts dans l'écriture ?

    Ce livre parle d'une vision sacrée de la sexualité. C'est l'histoire d'un homme qui rencontre une femme qui a des connaissances spirituelles élevées. Elle va l'amener à dépasser sa condition d'homme avec son côté peut-être un peu rustre, voire prédateur sur la femme, et l'obliger à contacter sa propre dimension divine et envisager la sexualité entre l'homme et la femme d'une manière sacrée. Cette nouvelle fait partie d'un triptyque dont le titre est "Conscience" : "De la conscience animale à la conscience humaine", "De la conscience humaine inférieure à la conscience humaine supérieure", "De la conscience humaine à la conscience divine". Ce triptyque s'appuie sur deux grands thèmes, la sexualité et le sacrifice. Pour franchir un palier dans notre réalisation de conscience, nous sommes obligés à chaque fois de sacrifier une partie de nous-mêmes au profit d'une partie plus élevée. Le loup de la première histoire va être amené à connaître les premiers rudiments de la conscience humaine en abandonnant une part de son instinct pour découvrir d'autres complexités, pour entrer dans le monde des sentiments, des émotions et de l'intelligence. Pour passer le deuxième palier, l'homme est confronté à ses limitations et va voir s'éveiller en lui d'autres dimensions que le simple désir charnel, un désir plus spirituel. Il doit vaincre sa propre nature. Dans la troisième partie, il est question d'une rencontre d'âme à âme, où la sensualité est extrême, où tous les sens sont exacerbés, sans qu'il y ait pourtant de sexualité proprement dite, mais plutôt une espèce d'approche du divin.
    Mon premier livre, publié par les éditions Trois Fontaines fut "Écrire pour se guérir". Mon travail depuis vingt ans traite de la thérapie par l'écriture et c'est une cliente qui m'a dit un jour : "Depuis que je me lâche en écriture, je suis beaucoup moins constipée qu'avant". C'est cette réflexion qui m'a amené à écrire le livre "Constipation, libérez-vous par l'écriture" avec des exercices. Il est paru cette année chez Jouvence.

    Vous avez aussi écrit des romans où l'on parle de grossesses mystérieuses, de chagrins, de moutons et de loups, d'histoires sérieuses pour rire, et mêmes une pièce de théâtre. Qu'est-ce qui vous à poussé dans cette direction ?

    Je suis un peu un être multiple avec différents centres d'intérêts. Le roman "Mystérieuses grossesses dans un petit village de Vendée" se passe dans les années cinquante. Un médecin s'aperçoit que toutes les femmes du village en âge de procréer sont enceintes et de plus du même jour. Il va mener l'enquête avec le maire, le curé et le gendarme... Truculent. A la fin, il y aura une explication rationnelle étonnante. Dans un deuxième roman, dans les années soixante, malgré une activité sexuelle normale dans le village, plus aucune femme n'est enceinte. Nouvelle enquête. Et enfin dans les années septante, troisième livre, encore différent. J'ai voulu dresser un tableau psychologique des sociétés de ce temps-là, par rapport à l'évolution des moeurs. J'ai aussi écrit un conte qui touche les gens, l'histoire d'une petite fille qui a toujours vécu sans sa mère. Quand elle a douze ans, elle ressent le manque de mère. On lui dit de l'oublier cette "tordue-là". La jeune fille part à la découverte de son histoire qui aura finalement un lien avec les clochers tors d'Anjou. "1943, des moutons et des loups" est un roman psychologique où j'ai cherché à comprendre comment des êtres peuvent basculer soit du côté des héros, soit du côté des salauds et comment les expériences vécues, et notre enfance, peuvent influencer nos vies et nos décisions. Dans "Myriam", il est question d'une jeune femme juive violée par cinq hommes. Elle ne va garder cet enfant que dans l'espoir qu'un jour elle la venge. Ce roman traite de la faute et du pardon, et du remords.

    Qu'avez-vous à dire du pardon et des cercles de pardon selon Olivier Clerc ?

    Olivier m'avait invité à ses premières journées du pardon au Val de Consolation, il y a trois ou quatre ans, où j'avais animé des ateliers d'écriture. Nous avons une toute petite divergence, je suis partisan que les gens n'oublient pas leur primitivité, leur sauvagerie, voire leur violence intérieure. Selon moi le désir de vengeance est naturel et même sain. Il faut le travailler, le dépasser. Peut-être qu'Olivier est moins enclin que moi à prendre contact avec ce côté plus sauvage. A part cela, les cercles de pardon, c'est un travail formidable.

    Qu'est-ce qui vous a donné l'idée le faire un alphabet des baisers ?

    Un soir, nous avions fini notre conversation téléphonique avec ma compagne et je lui dis "Je t'embrasse". Un peu coquine, elle me dit "Mais tu m'embrasses comment ?". Je lui réponds : "Je te fais un baiser... califourchon". Elle dit "Mais c'est quoi un baiser califourchon ?". Je réponds "Je n'en sais rien, je te le dirai demain matin". Et j'ai passé une partie de la nuit a écrire le baiser califourchon. Ont suivi le baiser lenteur, le baiser à l'ancienne et le temps que cela prend, le baiser 14 juillet, sous le drapeau et en chantant dans sa tête, bref... 26 sortes de baisers. Lisez le livre, je me suis bien amusé à l'écrire.

    La marche est aussi une de vos passions, Jérusalem, Compostelle, quand avez-vous commencé à marcher et qu'est-ce qui vous a poussé à le faire ? Quels conseils donnez-vous à une personne qui voudrait entreprendre un de ces voyages ?

    Je suis parti à Compostelle après une séparation qui a eu lieu suite à une trahison de ma part. Une idée judéo-chrétienne m'est venue d'en baver, de souffrir. Je refusais la rupture, je voulais me racheter. Cela n'a pas marché (si je puis dire !) et je suis revenu extrêmement déçu. Neuf mois après, j'ai fait un rêve, plusieurs fois, qui me disait : "Va jusqu'à Jérusalem à pieds". Compostelle n'était pas suffisant, il fallait donc aller jusqu'à Jérusalem ? Il en est ressorti un livre "Les sept démons sur le chemin du pardon" (éditions Trédaniel). Sept démons, car j’'avais été averti par un vieux curé de la basilique du Puy en Velay qui m'avait lu la prière des pèlerins, m'avait béni et donné les invocations pour résister aux démons. Je ne vous raconte pas la suite, elle est dans le livre...

    Vous êtes le fondateur de la thérapie par l'écriture. L'écriture serait donc libératrice ? Comment expliquez-vous ce phénomène ? Quels sont les pouvoirs de l'écriture ?

    Chacun a dû faire l'expérience d'écrire à un moment donné pour déverser un trop plein d'énergie, un trop grand chagrin, une trop grande joie. L'écriture fait du bien, elle libère mais d'une manière éphémère. Lors d'une séparation douloureuse par exemple, c'est un bon exutoire, ça fait du bien, ça libère de l'énergie pour un jour ou deux. L'écriture vraiment libératrice fait lire entre les lignes, voir les blocages, les interdits inconscients, les hontes cachées. Par le biais d'exercices, la personne va chercher au fond d'elle-même, découvrir ses propres secrets. Mais notre censeur est à l'affût, il passe tout au crible selon notre système d'éducation, le bien, le mal. Il «sait » avant même que l'on écrive. C'est ce qui provoque les blocages devant la page blanche. Or, Il n'y a jamais de problème d'inspiration, il n’y a que des problèmes d'interdiction. Quand cela arrive, je commence moi-même une histoire avec des personnages et demande à la personne de la continuer, sachant qu'elle va s'investir dans l'un ou l'autre des personnages et faire dire ou faire faire à ce personnage des choses qui la concernent, mais qu'elle n'aurait jamais osé avec le "je". J'appelle cela transfert de personnalité. Ensuite, la personne peut voir qu'elle a été piégée par le personnage, et on peut travailler ensemble sur ses vrais désirs, ses vraies aspirations, ses vraies peurs. Il existe bien d’autres techniques de libération par l’écriture.

    Un atelier d'écriture avec pour thème les fantasmes sera proposé dans notre salon, pourquoi est-il intéressant de visiter ses fantasmes et quelles informations cela peut-il nous donner ?

    Par mon travail de thérapie par l'écriture, j'ai réalisé que les fantasmes pouvaient être une clé de compréhension de certains mécanismes intérieurs dont on n'a pas conscience. Je considère que nous sommes trois en un : l'être apparent, conditionné, formaté, une espèce de marionnette qui obéit aux règles, le bien et le mal, ce qui se fait, ce qui ne se fait pas, etc... Puis il y a l'être réel, l'enfant qui ne se pose pas de questions, qui exprime son énergie primordiale. Notre censeur intérieur est une espèce d'entité qui nous prend une énergie énorme, c'est comme un contrôle permanent, un cheval qui voudrait courir et qu'on doit retenir, cela génère une grande fatigue. Mes stages ont pour but de retrouver, au moins en partie, son être réel. Le troisième être en nous, ce que j'appelle l'être essentiel, c'est l'entité spirituelle qui vit en nous, qui s'est incarnée. C'est par le contact que nous pourrons avoir avec cet être essentiel que nous trouverons le véritable sens de notre vie. Pour en revenir aux fantasmes, il y a les viscéraux, liés à notre animalité. Beaucoup se sentent mal à l'aise avec cela, ce n'est pas noble, pas élevé. C'est une grave erreur car plus on refuse cet aspect, plus on ira vers des comportements artificiels. Ensuite, il y a les fantasmes psychologiques, liés à des traumatismes, à des scènes auxquelles on a assisté qui sont engrammées en nous, qui ont suscité des désirs interdits, voire des déviances. Ils sont là, récurrents et bien réels même s'ils ne font pas plaisir. Ils sont liés à notre humanité. En les acceptant d'abord, puis en les analysant (en fait en les vivant en écriture), la personne peut découvrir ses propres secrets de blocages intérieurs ou de peurs. Enfin, il y a les fantasmes spirituels que l'on retrouve beaucoup plus chez les femmes que chez les hommes, le côté mystique. Ils sont liés à notre divinité. Chez certaines femmes, faire l'amour n'est pas une fin en soi, ça les envoie au bord de quelque chose qui ressemble à la connaissance divine, elles aspirent à une élévation. Pour résumer, en acceptant ses fantasmes, on peut les décoder, les décrypter et ainsi libérer des chaînes en nous dont on ignorait l'existence mais qui entravaient notre libre expression et notre épanouissement.

    Lors de la conférence sur le même thème, vous allez parler de triplicité, du concept des trois êtres en nous, cela me fait penser à la trinité (père, fils, esprit) selon l'église catholique, y a-t-il un lien ?

    Non, il n'y a pas de rapport direct avec la trinité de l'église catholique.

    J'ai entendu dans les branches que vous avez été invité à participer à un café sexo avec une psychologue et une sage-femme, sur des thèmes comme "la routine dans le couple" ou "le plaisir féminin". Que pensez-vous de la sexualité de nos jours et que proposez-vous pour améliorer les choses ?

    Il faut que l'on repense la sexualité, en dehors de ce monde horrible, pardonnez-moi, qui est le monde de la consommation. Si l'on veut que notre société ait un avenir épanouissant pour l’être, il faut impérativement que l'on revienne à des valeurs sacrées. La sexualité est tellement importante, on n'a pas le droit de la galvauder et d'en faire un produit de consommation comme cela se passe trop souvent aujourd'hui. Une partie de mon travail va dans ce sens, mon livre sur les baisers également. J'envisage d'écrire un livre destiné aux adolescents pour les remettre en contact avec une sexualité qui élève et non pas qui abaisse, qui enrichisse, qui soit en lien avec ce qu'il y a de plus beau en nous-mêmes, avec le sommet de nous-mêmes.

    Le thème de notre salon est "Sensualité épanouie". Oserais-je vous demander si la vôtre l'est ? Et quels sont vos conseils pour y parvenir ?

    Je considère qu'elle l'est, en tout cas plus qu'il y a trente ans. J'ai affiné ma vision de la sexualité telle que j'en ai parlé avec cette notion de sacré. J'ai également développé mon aspect féminin. J'avais un côté plutôt viril, bélier ascendant lion, plein d'énergie. Je devais avoir peur de ma propre féminité, de ma douceur. Progressivement, je les ai investies, elles m'habitent et je suis amené dans le cadre de mes expériences sensuelles à vivre beaucoup plus intensément et avec une palette de sensations beaucoup plus large.

    Un dernier message ?

    Lisez mes livres (rires). Faites-vous confiance. Regardez vos propres secrets et voyez au-delà des apparences. Regardez-vous avec la même compassion que vous auriez en regardant un petit enfant, même quand il vient de faire une bêtise. Dites-lui : "Je vais t'aider à te relever, je vais t'apprendre", car au fond de vous, vous savez ce qui est juste. Soyez sans concession avec vous-même, mais doux. Ne jamais oublier la douceur, la tendresse.

    Merci Jean-Yves Revault


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  • francoise dorn

    Bonjour Françoise Dorn, en tapant "Françoise Dorn" dans google, je vois un beau et large sourire sur vos photos, pouvez-vous me parler du sourire ?

    Le sourire est un mouvement qui part du corps mais qui vient du coeur. Plus on est dans le sourire et plus on permet à cette vague de tendresse de circuler dans notre corps et dans notre esprit et de nous faire du bien, de nous ouvrir à la fois à nous-mêmes, mais également aux autres. C'est un message que l'on envoie pour dire qu'on est là, prêt à écouter, prêt à accueillir. C'est un symbole universel de sociabilité et de non agressivité. Il est là dès les premières semaines de notre existence. Au départ c'est un réflexe mais qui devient peu à peu social et qui permet de se dire aux autres.

    Et si à l'intérieur, l'envie n'y est pas, que conseillez-vous ?

    Faites quand même cet effort de sourire, cela va vous apporter quelque chose en retour. Le vrai sourire, appelé sourire de Duchenne, celui qui fait participer tous les muscles du visage, à force de le pratiquer il va à la fois encourager les autres et mobiliser des choses positives chez nous qui ne seraient pas là si le sourire ne faisait pas naître cette complicité, cette intimité avec nous-mêmes.

    Françoise Dolto, Françoise Giroud, Françoise Sagan, Françoise Dorin, des femmes célèbres, votre prénom vous convient-il et que pensez-vous des prénoms que l'on nous donne ?

    Le prénom Françoise est très lié à ce qui s'est passé après la guerre. Beaucoup ont voulu affirmer leur volonté d'être français. Cela a donné toute une génération de François, prénom qui est complètement perdu de nos jours. Il n'y a plus de petites Françoise qui naissent aujourd'hui. Oui, le prénom nous détermine, nous influence. Il y en avait de nombreuses dans ma génération. Ce n'était pas très original, j'étais dans la normalité. Avoir un prénom original nous amène à nous positionner différemment. Notre prénom est notre première identité. Autrefois, on fêtait davantage le prénom que l'anniversaire de naissance et c'était quelque chose d'important qui permettait de se différencier des autres membres de la famille, on portait le même nom de famille, mais à chacun son prénom. Il ne me plaisait pas trop ce prénom. Quand j'ai démarré ma démarche de développement personnel, la question s'est posée de savoir si j'allais le garder ou en changer. J'ai un peu hésité, mais finalement mon identité, c'est de m'appeler Françoise, pourquoi fuir dans autre chose. Je l'ai accepté et j'ai décidé que plutôt de faire de ma vie quelque chose de banal et d'ordinaire, comme mon prénom, j'allais trouver un autre moyen de me différencier. Ce n'était pas l'étiquette qui me permettrait de trouver cela. J'ai décidé de me déterminer autrement.

    Dorn, la méthode Dorn, un nom bien connu dans le domaine des thérapies alternatives, d'où vous vient ce nom et avez-vous un lien avec Dieter Dorn, de la thérapie vertébrale ?

    Pas du tout, c'est le nom de mon mari. Je n'ai aucun lien avec ce fameux Dorn.

    Sur votre blog, j'ai lu "Je serai donc l'amie de ceux qui m'aiment telle que je suis", citation de Frida Kahlo. Cette femme à la santé fragile, au destin particulier vous inspire-t-elle ?

    Oui, surtout qu'elle avait aussi de gros problèmes de dos, comme moi. C'était une femme remarquable. Mais là j'ai plus réagi par rapport à la citation que par rapport à la personne.

    Vous aimez utiliser les citations, pourquoi ?

    Oui, beaucoup, cela me permet de gamberger. Très souvent, je commence ma journée en ouvrant l'ordinateur. Je suis abonnée à plusieurs lettres qui m'envoient des citations. C'est une façon de butiner, de flâner, de m'ouvrir à quelque chose, à une pensée, comme une fleur qui s'ouvre au soleil, je ne sais jamais quelle va être la fleur de la journée. J'y trouve des idées pour des romans que j'écris, cela se passe au niveau de la synchronicité, la citation arrive juste au moment où mes personnages sont dans la même énergie. Quand la citation est tellement pertinente, je vis un grand moment de gratitude, oui, cela m'ouvre à la gratitude.

    Que pensez-vous de la gratitude ?

    La gratitude fait partie de ma vie. Plus jeune, je pratiquais moins, mais aujourd'hui je suis dans la gratitude la plus grande partie de ma journée. Cela permet de se brancher à une dimension qui nous est bien supérieure. Être dans cet accueil et cette réception, envoyer des mercis, c'est comme une lettre d'amour que l'on envoie aux autres et à l'univers. En retour, tant de vagues d'amour reviennent, c'est un cadeau la gratitude. En étant dans cet état, on donne, mais on reçoit tellement. C'est un mouvement de vie qui à mon avis est de plus en plus essentiel.

    L'écriture est un travail solitaire, les consultations un travail intime, les conférences et les ateliers, un travail de groupe, la radio un travail de communication multiple. Ils sont tous différents, lequel préférez-vous et pourquoi ?

    Toutes ces activités que j'ai eues dans ma vie ont fait ce que je suis devenue aujourd'hui. Je n'anime plus de séminaires ou rarement. Ce qui est essentiel maintenant, c'est l'écriture, mais grâce au fait que j'ai vécu tout cela auparavant. L'écriture oui, mais à certains moments sortir de cette intimité pour partager avec les autres. Ce serait dommage de ne plus être dans la transmission autrement que par les livres. J'ai besoin de moments de rencontre pour avoir des retours, des partages. Cela me permet aussi d'avancer dans mon écriture. Par exemple mon dernier livre sur la douceur est né d'une demande de personnes qui avaient besoin de faire cette expérience de la douceur.

    Olivier Clerc qui a créé les cercles de pardon dit : C'est facile de venir faire un show devant un public, ce qui est plus difficile, c'est d'être ce que l'on enseigne, dans la vie de tous les jours, avec ses proches. Et vous, êtes-vous aussi ce que vous enseignez ? Y parvenez-vous ? S'il vous restait des points à améliorer, quels seraient-ils ?

    C'est difficile de répondre à cette question, j'ai l'impression d'être dans ce que j'enseigne. Parfois mon entourage me dit que je ne suis pas suffisamment là. Je reste dans mon univers intérieur et ne suis pas assez proche des miens. Quand ils me renvoient cela, je suis dans la gratitude, cela me permet de réajuster et d'être plus présente. Cependant, il y a parfois un décalage entre ce que l'on veut, comment on se voit et comment les autres nous voient. Ils sont là pour tirer la sonnette d'alarme et pour nous remettre sur la ligne que l'on a choisie. Je veux être plus disponible pour eux, même lorsque je suis dans ce processus d'écriture qui m'envoie dans une autre temporalité. Les vacances arrivent, je n'irai qu'une fois par jour sur mon ordinateur pour répondre à ce qui est urgent et je n'irai ni sur facebook ni sur pinterest, c'est trop chronophage, non je n'irai pas pendant que ma famille sera là. Cela demande de la vigilance.

    7 actions à mettre en place dans son hygiène de vie, 7 clés pour bien communiquer, pourquoi pas 6 ou 8 ?

    Je suis née un 7 septembre, deux fois le chiffre 7 puisque autrefois l'année commençait en mars, et puis c'est un chiffre magique que l'on retrouve un peu partout dans la bible, dans d'autres textes. C'est un petit clin d'oeil par rapport à la magie de la vie.

    Une question me turlupine ces temps-ci : Faut-il aller chercher ses blessures et ses souffrances, creuser comme un mineur de fond, travailler dur pour aller mieux, ou alors se tourner vers la douceur, l'amour de soi, l'attention à soi et ainsi, à force d'amener de l'eau claire, l'eau du verre devient limpide ? Quel est votre point de vue à ce sujet ?

    Pendant tout un moment de ma vie, j'ai été à la recherche de ces blessures pour en prendre soin et puis j'ai découvert d'autres approches comme l'EFT, l'EMDR ou la méditation, qui ne demandaient pas de trouver ces blessures. Je suis maintenant beaucoup plus dans ce courant d'être, de prendre soin de soi, sans forcément chercher le pourquoi des choses mais plutôt de profiter de l'instant présent dans cet accueil de la douceur, porter un autre regard sur les choses, avec douceur et bienveillance. Cela dépend de l'endroit où se trouve la personne, quelquefois il faut ouvrir la plaie pour la soigner, il y a des abcès à percer et à nettoyer, par contre pas aussi souvent que l'on imagine. Plus on revient sur la blessure, plus on empêche la cicatrisation. Avec de l'attention, de l'acception, de la douceur, de la bienveillance et en amenant de l'eau claire, on a pas besoin de remuer la boue, l'eau devient toujours plus claire.

    "Faire durer l'amour" c'est le titre d'une de vos conférences, pouvez-vous déjà, pour les impatients, nous donner 2 ou 3 tuyaux ?

    Je vais présenter des outils très concrets, par exemple l'échelle de l'amour. Très souvent les personnes veulent le grand amour tout le temps et y rester. L'amour évolue et se transforme. Il y a la passion des débuts mais cela reste rarement durant quarante ans, la passion des débuts. L'idée est de découvrir qu'elle existe cette échelle et puis de repérer où nous en sommes dans notre vie. Il s'agit également d'apporter ce qu'il serait bon d'apporter à chaque étape, par exemple remplir le réservoir affectif, le sien d'abord et puis celui de l'autre. Pour cela, il y a plusieurs chemins, les contacts physiques, les paroles valorisantes, les moments de qualité, les cadeaux que l'on fait à l'autre, les services rendus. Quels sont mes besoins ? Quels sont ceux de l'autre ? Développer des compétences comme l'empathie, l'écoute, l'acceptation de la différence. Savoir dire les choses, ce qui ne va pas bien sûr, mais ne pas oublier de mentionner le positif. Je vais proposer des outils bien concrets pour cela. Évoluer sur cette échelle de l'amour dans l'acceptation de l'autre est un vrai travail qui se développe au fil du temps. C'est un art qui se travaille, devenir un alchimiste de l'amour, transformer le plomb en or dans la vie de couple.

    Selon moi, l'autre est mon miroir, ce qui fait que changer d'homme ou changer de femme n'est pas une solution ?

    On ne peut pas changer l'autre. Si quelque chose ne convient pas, on peut se poser la question de savoir pourquoi on a choisi cette personne. Cela m'apprend quoi ? Cela m'apporte quoi ? De tout manière, le travail est sur soi-même. Quelquefois, les chemins se séparent parce que l'on a pas su trouver les bonnes réponses. Je vais également parler du carré magique du couple : savoir donner, recevoir, se donner, demander, refuser. On voit l'autre comme quelqu'un qui va combler nos manques, satisfaire nos besoins alors que c'est à nous de faire ce travail. L'autre n'est là que pour faire resplendir les choses, mais pas pour résoudre nos problèmes. Paulo Coelho dit : L'amour n'est pas dans l'autre, il est en nous-mêmes. Nous le réveillons mais pour ce réveil, nous avons besoin de l'autre.

    Cela veut-il dire que seul-e on évolue moins rapidement ?

    Cela dépend des personnes. Certains ont besoin de cette solitude pour évoluer. Il n'y a pas un chemin, nous avons tous des chemins différents et respectons cela, trouver celui sur lequel nous avons envie d'avancer. Il est vrai que l'autre est très souvent un accélérateur. Il nous renvoie des choses que l'on ne verrait pas tout seul, mais avec sa propre vision. A nous de déterminer si l'on accepte ou non sa manière de voir. De toute manière, il y a un bout de chemin à faire avec ce qu'il nous renvoie.

    Vous proposez un atelier "La magie des émotions". Les émotions, un domaine qui rend plutôt inquiet et vous parlez de magie, pourquoi ?

    Très souvent, on parle des émotions comme quelque chose de négatif, alors qu'elles sont des messagères qui nous parlent de nos besoins, de nos manques, de nos défenses. Si nous ne prenons pas le temps de les accueillir et de les écouter, nous n'allons jamais pouvoir avancer dans notre chemin de vie. Les mettre de côté, les refouler, les écraser nous fera manquer quelque chose d'essentiel. Je parle de magie parce que les émotions nous révèlent des choses infiniment précieuses. L'idée est de les écouter. Les émotions de base, la peur, la colère, la tristesse et la joie, avec en plus selon Paul Ekman, la surprise et le dégoût, chacune comme une baguette magique nous donne une indication. Si vous avez peur, y a-t-il un changement, y a-t-il de l'inconnu, si vous êtes en colère, y a-t-il eu un dommage, c'est comme un clignotant sur un tableau de bord qui permet de comprendre les choses. Depuis notre plus jeune âge, nous avons appris que les émotions étaient dangereuses et qu'il ne fallait surtout pas se laisser dominer par elles. Nous les avons oubliées, détournées, ensevelies et avons mis en place des dysfonctionnements. Dans l'atelier, je vais parler des timbres, des raquettes, des élastiques. Les participants iront à la rencontre de leurs émotions et apprendront à les exprimer. Nous vérifierons où en est notre liberté émotionnelle. Nous verrons combien notre intelligence émotionnelle nous parle, combien il est important de l'écouter et parfois aussi de canaliser ses émotions, parce que par exemple trop de colère peut endommager le système cardio-vasculaire ou une peur phobique peut nous poser des problèmes aux niveaux corporel et mental. L'idée est de redécouvrir la magie des émotions pour pouvoir entrer dans l'intelligence émotionnelle.

    Le thème de notre salon est "Sensualité épanouie". Oserais-je vous demander si la vôtre l'est ? Et quels sont vos conseils pour y parvenir ?

    La vie est une sensualité de chaque instant. La sexualité est quelque chose de différent. Nous pouvons avoir une sexualité épanouie et une sensualité rayonnante. En avançant en âge, on peut avoir plus besoin de trouver un nouvel équilibre au niveau de la sensualité et moins au niveau de la sexualité qui sera peut-être plus paisible, mais en même plus épanouie car avec le temps, l'être se connaît mieux. La sensualité se trouve dans l'instant présent, dans la rencontre avec cet instant pour le déguster avec gourmandise. C'est se reconnecter avec ses 5 sens et en profiter pleinement puisque ce sont eux aussi des magiciens. Pour moi la gourmandise est une qualité.

    Un dernier message ?

    Ravie de venir à ce salon, je me réjouis déjà de ce moment de rencontre qui sera à la fois doux et magique. C'est toujours comme ça, les rencontres avec les personnes, je suis dans une attente bienveillante et curieuse et encore gourmande par rapports à tous ces bons moments à venir.

    Merci Françoise Dorn


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