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  • Lettre à Ménécée par EpicureMême jeune, on ne doit pas hésiter à philosopher. Ni, même au seuil de la vieillesse, se fatiguer de l’exercice philosophique. Il n’est jamais trop tôt, qui que l’on soit, ni trop tard pour l’assainissement de l’âme. Tel, qui dit que l’heure de philosopher n’est pas venue ou qu’elle est déjà passée, ressemble à qui dirait que pour le bonheur, l’heure n’est pas venue ou qu’elle n’est plus. Sont donc appelés à philosopher le jeune comme le vieux. Le second pour que, vieillissant, il reste jeune en biens par esprit de gratitude à l’égard du passé. Le premier pour que jeune, il soit aussi un ancien par son sang-froid à l’égard de l’avenir. En définitive, on doit donc se préoccuper de ce qui crée le bonheur, s’il est vrai qu’avec lui nous possédons tout, et que sans lui nous faisons tout pour l’obtenir. Ces conceptions, dont je t’ai constamment entretenu, garde-les en tête. Ne les perds pas de vue quand tu agis, en connaissant clairement qu’elles sont les principes de base du bien vivre.
     
    D’abord, tenant le dieu pour un vivant immortel et bienheureux, selon la notion du dieu communément pressentie, ne lui attribue rien d’étranger à son immortalité ni rien d’incompatible avec sa béatitude. Crédite-le, en revanche, de tout ce qui est susceptible de lui conserver, avec l’immortalité, cette béatitude. Car les dieux existent : évidente est la connaissance que nous avons d’eux. Mais tels que la foule les imagine communément, ils n’existent pas : les gens ne prennent pas garde à la cohérence de ce qu’ils imaginent. N’est pas impie qui refuse des dieux populaires, mais qui, sur les dieux, projette les superstitions populaires. Les explications des gens à propos des dieux ne sont pas des notions établies à travers nos sens, mais des suppositions sans fondement. A cause de quoi les dieux nous envoient les plus grands malheurs, et faveurs : n’ayant affaire en permanence qu’à leurs propres vertus, ils font bonne figure à qui leur ressemble, et ne se sentent aucunement concernés par tout ce qui n’est pas comme eux.
     
    Familiarise-toi avec l’idée que la mort n’est rien pour nous, puisque tout bien et tout mal résident dans la sensation, et que la mort est l’éradication de nos sensations. Dès lors, la juste prise de conscience que la mort ne nous est rien autorise à jouir du caractère mortel de la vie : non pas en lui conférant une durée infinie, mais en l’amputant du désir d’immortalité.
     
    Il s’ensuit qu’il n’y a rien d’effrayant dans le fait de vivre, pour qui est radicalement conscient qu’il n’existe rien d’effrayant non plus dans le fait de ne pas vivre. Stupide est donc celui qui dit avoir peur de la mort non parce qu’il souffrira en mourant, mais parce qu’il souffre à l’idée qu’elle approche. Ce dont l’existence ne gêne point, c’est vraiment pour rien qu’on souffre de l’attendre ! Le plus effrayant des maux, la mort ne nous est rien, disais-je : quand nous sommes, la mort n’est pas là, et quand la mort est là, c’est nous qui ne sommes pas ! Elle ne concerne donc ni les vivants ni les trépassés, étant donné que pour les uns, elle n’est point, et que les autres ne sont plus. Beaucoup de gens pourtant fuient la mort, soit en tant que plus grands des malheurs, soit en tant que point final des choses de la vie. Le philosophe, lui, ne craint pas le fait de n’être pas en vie : vivre ne lui convulse pas l’estomac, sans qu’il estime être mauvais de ne pas vivre. De même qu’il ne choisit jamais la nourriture la plus plantureuse, mais la plus goûteuse, ainsi n’est-ce point le temps le plus long, mais le plus fruité qu’il butine ? Celui qui incite d’un côté le jeune à bien vivre, de l’autre le vieillard à bien mourir est un niais, non tant parce que la vie a de l’agrément, mais surtout parce que bien vivre et bien mourir constituent un seul et même exercice. Plus stupide encore celui qui dit beau de n’être pas né, ou sitôt né, de franchir les portes de l’Hadès.
     
    S’il est persuadé de ce qu’il dit, que ne quitte-t-il la vie sur-le-champ ? Il en a l’immédiate possibilité, pour peu qu’il le veuille vraiment. S’il veut seulement jouer les provocateurs, sa désinvolture en la matière est déplacée. Souvenons-nous d’ailleurs que l’avenir, ni ne nous appartient, ni ne nous échappe absolument, afin de ne pas tout à fait l’attendre comme devant exister, et de n’en point désespérer comme devant certainement ne pas exister.
     
    Il est également à considérer que certains d’entre les désirs sont naturels, d’autres vains, et si certains des désirs naturels sont contraignants, d’autres ne sont… que naturels. Parmi les désirs contraignants, certains sont nécessaires au bonheur, d’autres à la tranquillité durable du corps, d’autres à la vie même. Or, une réflexion irréprochable à ce propos sait rapporter tout choix et rejet à la santé du corps et à la sérénité de l’âme, puisque tel est le but de la vie bienheureuse. C’est sous son influence que nous faisons toute chose, dans la perspective d’éviter la souffrance et l’angoisse. Quand une bonne fois cette influence a établi sur nous son empire, toute tempête de l’âme se dissipe, le vivant n’ayant plus à courir comme après l’objet d’un manque, ni à rechercher cet autre par quoi le bien, de l’âme et du corps serait comblé. C’est alors que nous avons besoin de plaisir : quand le plaisir nous torture par sa non-présence. Autrement, nous ne sommes plus sous la dépendance du plaisir.
     
    Voilà pourquoi nous disons que le plaisir est le principe et le but de la vie bienheureuse. C’est lui que nous avons reconnu comme bien premier, né avec la vie. C’est de lui que nous recevons le signal de tout choix et rejet. C’est à lui que nous aboutissons comme règle, en jugeant tout bien d’après son impact sur notre sensibilité. Justement parce qu’il est le bien premier et né avec notre nature, nous ne bondissons pas sur n’importe quel plaisir : il existe beaucoup de plaisirs auxquels nous ne nous arrêtons pas, lorsqu’ils impliquent pour nous une avalanche de difficultés. Nous considérons bien des douleurs comme préférables à des plaisirs, dès lors qu’un plaisir pour nous plus grand doit suivre des souffrances longtemps endurées. Ainsi tout plaisir, par nature, a le bien pour intime parent, sans pour autant devoir être cueilli. Symétriquement, toute espèce de douleur est un mal, sans que toutes les douleurs soient à fuir obligatoirement.
     
    C’est à travers la confrontation et l’analyse des avantages et désavantages qu’il convient de se décider à ce propos. Provisoirement, nous réagissons au bien selon les cas comme à un mal, ou inversement au mal comme à un bien.
     
    Ainsi, nous considérons l’autosuffisance comme un grand bien : non pour satisfaire à une obsession gratuite de frugalité, mais pour que le minimum, au cas où la profusion ferait défaut, nous satisfasse. Car nous sommes intimement convaincus qu’on trouve d’autant plus d’agréments à l’abondance qu’on y est moins attaché, et que si tout ce qui est naturel est plutôt facile à se procurer, ne l’est pas tout ce qui est vain. Les nourritures savoureusement simples vous régalent aussi bien qu’un ordinaire fastueux, sitôt éradiquée toute la douleur du manque : galette d’orge et eau dispensent un plaisir extrême, dès lors qu’en manque on les porte à sa bouche. L’accoutumance à des régimes simples et sans faste est un facteur de santé, pousse l’être humain au dynamisme dans les activités nécessaires à la vie, nous rend plus aptes à apprécier, à l’occasion, les repas luxueux et, face au sort, nous immunise contre l’inquiétude.
     
    Quand nous parlons du plaisir comme d’un but essentiel, nous ne parlons pas des plaisirs du noceur irrécupérable ou de celui qui a la jouissance pour résidence permanente — comme se l’imaginent certaines personnes peu au courant et réticentes, ou victimes d’une fausse interprétation — mais d’en arriver au stade où l’on ne souffre pas du corps et ou l’on n’est pas perturbé de l’âme. Car ni les beuveries, ni les festins continuels, ni les jeunes garçons ou les femmes dont on jouit, ni la délectation des poissons et de tout ce que peut porter une table fastueuse ne sont à la source de la vie heureuse : c’est ce qui fait la différence avec le raisonnement sobre, lucide, recherchant minutieusement les motifs sur lesquels fonder tout choix et tout rejet, et chassant les croyances à la faveur desquelles la plus grande confusion s’empare de l’âme.
     
    Au principe de tout cela, comme plus grand bien : la prudence. Or donc, la prudence, d’où sont issues toutes les autres vertus, se révèle en définitive plus précieuse que la philosophie : elle nous enseigne qu’on ne saurait vivre agréablement sans prudence, sans honnêteté et sans justice, ni avec ces trois vertus vivre sans plaisir. Les vertus en effet participent de la même nature que vivre avec plaisir, et vivre avec plaisir en est indissociable.
     
    D’après toi, quel homme surpasse en force celui qui sur les dieux nourrit des convictions conformes à leurs lois ? Qui face à la mort est désormais sans crainte ? Qui a percé à jour le but de la nature, en discernant à la fois comme il est aisé d’obtenir et d’atteindre le « summum » des biens, et comme celui des maux est bref en durée ou en intensité ; s’amusant de ce que certains mettent en scène comme la maîtresse de tous les événements — les uns advenant certes par nécessité, mais d’autres par hasard, d’autres encore par notre initiative —, parce qu’il voit bien que la nécessité n’a de comptes à rendre à personne, que le hasard est versatile, mais que ce qui vient par notre initiative est sans maître, et que c’est chose naturelle si le blâme et son contraire la suivent de près (en ce sens, mieux vaudrait consentir à souscrire au mythe concernant les dieux, que de s’asservir aux lois du destin des physiciens naturalistes : la première option laisse entrevoir un espoir, par des prières, de fléchir les dieux en les honorant, tandis que l’autre affiche une nécessité inflexible).
     
    Qui témoigne, disais-je, de plus de force que l’homme qui ne prend le hasard ni pour un dieu, comme le fait la masse des gens (un dieu ne fait rien de désordonné), ni pour une cause fluctuante (il ne présume pas que le bien ou le mal, artisans de la vie bienheureuse, sont distribués aux hommes par le hasard, mais pense que, pourtant, c’est le hasard qui nourrit les principes de grands biens ou de grands maux) ; l’homme convaincu qu’il est meilleur d’être dépourvu de chance particulière tout en raisonnant bien que d’être chanceux en déraisonnant, l’idéal étant évidemment, en ce qui concerne nos actions, que ce qu’on a jugé « bien » soit entériné par le hasard. A ces questions, et à toutes celles qui s’y rattachent, réfléchis jour et nuit pour toi-même et pour qui est semblable à toi, et veillant ou rêvant jamais rien ne viendra te troubler gravement : ainsi vivras-tu comme un dieu parmi les humains. Car il n’a rien de commun avec un vivant mortel, l’homme vivant parmi des biens immortels.
     
    Trad. anonyme

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  • La paixElle est la fleur au parfum enivrant du jardin de la quiétude.

    Elle est le mouvement d’amour qui submerge et unit les cœurs de pardon et de mansuétude.

    Elle est la monture du héros qui combat l’intolérance.

    Elle est la méditation suprême du sage noyé dans l’éternelle présence.

    Elle est la plume du savant qui éveille et transmet la connaissance.

    Elle est l’encre de l’alphabet céleste, mystère de l’essence.

    Elle est la fondation de la demeure de la justice et de la dignité.

    Elle est la force salvatrice des hommes contre la monstruosité.

    Elle est le remède du cœur face à l’angoisse des âmes agitées.

    Elle est l’hymne des chérubins qui portent le trône Divin.

    Elle est le nom béni de Dieu invoqué par toute la création.

    Elle est enfin, Salam, à laquelle j’invite et consacre toute ma dévotion. 

    Cheikh Khaled Bentounès


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  • "Il existe un Tunnel obscur dans la Lumière Infinie.
    On l'appelle « Temps ».

    Lorsqu'un Humain entre dans ce Tunnel,
    On appelle cela « Naître ».

    Lorsqu'un Humain marche au long de ce Tunnel,
    On appelle cela « Vivre ».

    Lorsqu'un Humain sort de ce Tunnel,
    On appelle cela « Mourir ».

    Considérer que vivre se réduit à évoluer dans un Tunnel obscur,
    Cela s'appelle « Illusion ».

    Percer des trous dans ce Tunnel obscur,
    Cela s'appelle « Science ».

    Savoir que la Lumière est autour du Tunnel,
    Cela s'appelle « Foi ».

    Voir la Lumière dans le Tunnel obscur,
    Cela s'appelle « Amour ».

    Voir la Lumière à travers le Tunnel obscur,
    Cela s'appelle « Sagesse ».

    Éclairer le Tunnel obscur de sa propre Lumière,
    Cela s'appelle « Sainteté ».

    Confondre la Lumière et le Tunnel obscur,
    « Cela est au-delà des mots »."  

     De Urban Wakan (sur Facebook)


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  • Vous Avez été Préparés pour Cette ÉpoqueÉcrit Par Clarissa Pinkola Estes

    Mes amis, ne perdez pas courage. Nous avons été préparés pour cette époque. De nombreuses personnes profondément et véritablement déconcertées m'ont contactée récemment. Elles sont préoccupées par l'état des choses qui se déroulent actuellement dans le monde. Nous vivons une époque de stupéfaction quotidienne et souvent de colère justifiée vis-à-vis des dernières dégradations commises contre ce qui compte le plus pour des gens civilisés ou visionnaires.

    Vos appréciations sont justes. La gloire et l'orgueil démesuré auxquels certains ont aspiré tout en entérinant des actes si abominables contre des enfants, des personnes âgées, des gens ordinaires, des pauvres et des sans-défense, est à couper le souffle. Pourtant, je vous exhorte, je vous le demande, je vous supplie, s'il vous plaît de ne pas laisser votre esprit s'assécher en épuisant vos larmes pendant ces temps difficiles. Surtout ne perdez pas espoir. Plus particulièrement car le fait est que nous avons été préparés pour vivre cette époque. Oui. Pendant des années, nous avons appris, pratiqué, attendu et été formés pour répondre à ce niveau exact d'engagement.

    J'ai grandi sur les Grands Lacs et je sais reconnaître un vaisseau qui est en état de naviguer lorsque j'en vois un. Concernant les âmes éveillées, il n'y a jamais eu de par le monde autant de vaisseaux à flot qu'actuellement. Et ils sont parfaitement équipés et capables de se signaler les uns aux autres comme jamais auparavant dans l'histoire de l'humanité.

    Regardez par-delà la proue ; il y a des millions d'embarcations d'âmes justes qui se trouvent sur les eaux avec vous. Même s'il est possible que vos coques tremblent à chaque vague au coeur de l'orage agité, je vous assure que les grandes poutres qui composent votre proue et votre gouvernail proviennent d'une forêt bien plus vaste. Ce bois de construction est connu pour résister aux tempêtes, pour sa capacité à maintenir ensemble, pour sa résistance et sa longévité, quoi qu'il advienne.

    En tout temps d'obscurité, face à tout ce qui ne va pas dans le monde ou qui semble irréparable, il existe une tendance à se détourner vers l'inconscience. Ne vous focalisez pas là-dessus. Il existe également une tendance à se laisser affaiblir en s'attardant sur ce qui est hors de portée ou sur ce qui ne peut encore se produire. Ne vous focalisez pas sur cela. C'est comme vouloir gonfler les voiles sans les avoir hissées.

    On a besoin de nous, c'est tout ce que nous avons à savoir. Et bien que nous rencontrions de la résistance, nous rencontrerons d'autant plus de grandes âmes qui nous appelleront, nous aimeront et nous guideront et nous les reconnaîtrons quand elles apparaîtront. Ne disiez-vous pas que vous étiez croyants ? Ne disiez-vous pas que vous vous étiez engagés à écouter votre voix supérieure ? N'avez-vous pas demandé la grâce ? Ne vous rappelez-vous pas qu'être dans la grâce signifie se soumettre à la voix supérieure ?

    Notre travail n'est pas celui de réparer le monde entier en une seule fois mais de tendre à rétablir cette part du monde se trouvant à notre portée. La plus petite et paisible chose qu'une âme puisse faire pour en aider une autre, pour aider une partie de ce pauvre monde en souffrance, sera d'une aide immense. Il ne nous est pas donné de savoir quels actes ou qui les accompliront permettant d'entraîner la masse critique qui fera pencher les choses vers un bien durable.

    Pour qu'un changement profond puisse avoir lieu, ce qui est nécessaire est une accumulation d'actes, ajoutés les uns aux autres, continuellement. Nous savons qu'il n'est pas nécessaire que tout le monde sur Terre participe pour que prévalent la justice et la paix, mais seulement un petit groupe déterminé qui n'abandonnera pas à la première, deuxième ou centième tempête.

    Une des actions les plus apaisantes et puissantes que vous puissiez accomplir pour intervenir dans ce monde tourmenté, est de vous lever et de révéler votre âme. Sur le pont, dans les temps d'obscurité, l'âme brille comme de l'or. La lumière de l'âme projette des étincelles, peut envoyer des balises lumineuses, faire des signaux de feu et permet à ce qui est juste d'être allumé. Pour que la lanterne de l'âme puisse être vue dans des temps d'obscurité comme ceux-ci - il nous faut être énergiques et faire preuve de miséricorde envers autrui : ce sont là deux actes d'immense bravoure et de la plus grande nécessité.

    Les âmes se débattant captent la lumière des autres âmes pleinement éveillées et prêtes à le montrer. Si vous souhaitez aider à calmer le tumulte, c'est l'une des plus puissantes choses que vous puissiez accomplir.

    Il y aura toujours des moments où vous vous sentirez découragés. J'ai moi aussi ressenti le désespoir de nombreuses fois dans ma vie, mais je ne lui accorde pas de place. Je ne le nourris pas. Je ne lui permets pas de manger à ma table.

    La raison est la suivante: Au plus profond de moi, je sais quelque chose, tout comme vous le savez. C'est qu'il ne peut y avoir de désespoir lorsque vous vous rappelez pourquoi vous êtes venus sur Terre, qui vous servez, et qui vous a envoyé ici. Les bonnes paroles que nous prononçons et les bonnes actions que nous accomplissons ne nous appartiennent pas. Ce sont les paroles et les actes de l'Un qui nous a amenés ici. Dans cet esprit, j'espère que vous écrirez ceci sur votre mur : Quand un grand navire est amarré dans le port, il est en sécurité, cela ne fait aucun doute. Mais ce n'est pas dans ce but que sont construits les grands navires.

    Clarissa Pinkola Estes, Ph.D Auteur du best-seller "Les femmes qui courent avec les loups"

    Traduction : P.Linda Steketee

    Merci à Sylva Blanes




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  • César l’éclaireJPEG - 25.6 kour

    Ce roman nous relate, dans l’ordinaire de nos vies occidentales, le rendez-vous amoureux le plus pur qui soit : la rencontre d’un élève avec son Maître spirituel.

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  • Qui conduit le Chariot Fou ?Extrait du livre d’Annie Marquier
    "Le Maître dans le Cœur"

    Chapitre 1

    Pour bien comprendre la dynamique intérieure humaine, nous utiliserons dans un premier temps une analogie très simple, bien connue des traditions de l’ancienne sagesse, et qui nous a déjà servi lors de nos précédents ouvrages. Nous la rappellerons brièvement ici afin de pouvoir l’utiliser pour éclairer notre sujet par la suite.
    Selon cette analogie, la constitution de l’être humain est comparée à un ensemble formé d’une charrette, d’un cheval, d’un cocher dirigeant le cheval et d’un maître assis dans la charrette.

    - La charrette représente symboliquement le corps physique.
    - Le cheval représente les émotions.
    - Le cocher représente le mental.
    - Le maître représente l’essence de ce que nous sommes vraiment (conscience supérieure, âme, Soi supérieur, quel que soit le nom qu’on lui donne).
    - L’ensemble physique, émotionnel et mental constitue ce que l’on appelle souvent la « personnalité », ou « ego ». Nous utiliserons ces termes indifféremment dans cet ouvrage.

    Le corps physique : la charrette
    Selon cette analogie, l’état du corps physique, la charrette, dépend de l’entretien que lui procure un cocher intelligent, mais aussi de la façon dont elle est menée par le cheval. Puisque l’état de notre corps physique est facilement observable et mesurable, celui-ci pourra donner de précieuses indications sur le degré de maîtrise que possède le cocher sur l’ensemble de son attelage.

    Les émotions : le cheval
    Dans le terme émotion, il y a « motion », c’est-à-dire mouvement. Ce sont les émotions qui permettent la mise en mouvement, et ceci à travers le phénomène du désir. Si les types de désirs peuvent être très divers (et nous en discernerons deux grandes catégories), il n’en reste pas moins que le terme « émotions » représente dans son essence un vaste réservoir d’énergie accessible à l’être tout entier. C’est pourquoi, dans cette analogie, le cheval représente les émotions : c’est lui qui possède l’énergie nécessaire pour tirer la charrette. Il constitue donc un élément essentiel pour la réalisation du voyage.
    Comment ce réservoir d’énergie est-il utilisé ? Cette question est d’une importance majeure et nous découvrirons entre autres au cours de cet ouvrage l’art d’utiliser ce grand réservoir, l’art de la maîtrise émotionnelle.

    Le mental : le cocher
    Le mental est le siège des processus de la pensée. Nous trouvons là aussi un aspect double et très complexe de l’être humain. Grâce au développement de son intelligence, les fonctions du cocher sont en principe les suivantes : 
    1) transmettre au maître les informations provenant de l’extérieur;
    2) entendre les directives du maître en réponse aux informations transmises;
    3) être capable de bien maîtriser le cheval et le mener dans la direction indiquée par la réponse du maître;
    4) prendre soin intelligemment de la charrette.

    Nous comprenons donc à quel point le rôle du mental est important, puisque c’est lui qui doit constituer le lien entre le Soi supérieur et l’ego, et faire en sorte que l’ego puisse exprimer concrètement la volonté du maître dans ce monde. Soulignons que cette analogie met en évidence un élément majeur relatif aux émotions : le comportement du cheval dépend essentiellement de la façon dont il est dirigé par le cocher. Cela signifie que nos états émotionnels sont en grande partie tributaires de nos pensées et non de ce qui se passe à l’extérieur de nous, comme nous le croyons habituellement.

    L’essence de l’être, l’âme : le maître
    La philosophie matérialiste nie pour le moment l’existence de cette essence de l’être humain. En revanche, toutes les traditions et l’expérience même de la vie nous rappellent que, s’il est évident que nous possédons un corps physique, des émotions et des pensées, il est tout aussi évident que nous sommes quelquechose d’autre. Les noms attribués à cette partie essentielle de l’être sont aussi divers que les cultures elles-mêmes. Notre culture judéo-chrétienne se réfère à cette partie sous le terme “âme”. Nous emploierons donc parfois ce terme qui nous est déjà familier, non pas dans son sens religieux (qui y est inclus d’une certaine façon à son meilleur), mais dans celui d’”essence”, comme dans l’”âme de toute chose”. Il nous arrivera aussi d’utiliser le terme “Soi”, puisque c’est cette partie que nous sommes vraiment.
    Le “soi”, ou l’âme, que nous aurons l’occasion de découvrir plus précisément, est considéré dans ce modèle comme cet aspect de l’être humain porteur des plus hautes qualités du coeur et de l’esprit qui puissent se concevoir. Si ce concept peut pour le moment sembler vague, nous verrons plus loin que le contact conscient avec la véritable source de ce potentiel peut devenir très concret.
    Au cours de cet ouvrage, nous constaterons que les récentes découvertes de la science commencent à révéler la possibilité de l’existence de cette partie subtile – mais combien active et puissante – ainsi que la pertinence de ce modèle de départ.
    Comme dans toute démarche scientifique, nous avons choisi d’adopter ce modèle non pas comme une vérité absolue, mais comme un outil capable de nous aider à appréhender la réalité mystérieuse de la vie et des relations humaines, et à acquérir progressivement, par élargissement successif du modèle, une maîtrise plus grande de notre destinée. (Rappelons qu’un modèle n’a pas la prétention d’offrir une description totale et complète de la réalité ultime, mais qu’il constitue un outil de compréhension et de recherche qui peut toujours être élargi au fur et à mesure des découvertes qu’il permet de faire. C’est ainsi que procède toute démarche scientifique et c’est ce qui garantit l’avancement de la connaissance.)

    Le fonctionnement idéal
    Selon ce modèle, le fonctionnement idéal de l’être humain serait le suivant : le maître (le Soi), porteur de toute connaissance et de sagesse, transmet ses directives au cocher (le mental) éveillé et ouvert, sous la forme d’idées que ce dernier transforme en pensées inspirées, nécessaires à l’exécution parfaite de la volonté du maître. La volonté du cocher et celle du maître ne font qu’une. Ce contact direct et riche permet également au cocher de disposer de toute l’intelligence et de la compétence nécessaires à une totale maîtrise du cheval (les émotions). L’ensemble de l’attelage (l’ego) est ainsi toujours dirigé harmonieusement et efficacement sur le chemin désigné par le maître ; il ne s’égare pas sur des chemins dangereux ou sans issue. Le cheval, parfaitement maîtrisé, reste en possession de toute sa force (potentiel émotionnel totalement disponible) ; il est en mesure de tirer la charrette rapidement, là encore harmonieusement et efficacement (potentiel créateur à son meilleur). Ceci, ajouté à une conduite intelligente de la charrette, assure le bon état de cette dernière (santé et grande énergie physique disponible).
    L’ensemble des systèmes mental, émotionnel et physique, c’est-à-dire l’ego, se trouve alors totalement au service de l’expression de la volonté du maître, notre essence, dans ce monde matériel. Les plus hautes qualités du cœur et de l’esprit que le maître porte en lui peuvent se manifester concrètement : intelligence supérieure, sagesse, compassion, inspiration, etc. Nous vivons dans un état de plénitude, de créativité, de puissance et d’amour, et rien ni personne ne peut altérer cet état. Nous sommes en mesure de faire face aux difficultés et défis de la vie avec sagesse, intelligence, calme et centrage. En particulier notre cheval (notre système émotionnel conscient et inconscient) reste ouvert et sensible mais ne se laisse pas perturber d’aucune façon par les autres chevaux ou charrettes qui passent, plus ou moins bien dirigés par les cochers des êtres qui partagent le chemin de notre destinée. Parfaitement bien guidé, il peut poursuivre sa route, quels que soient le comportement des autres et les circonstances extérieures. Nos relations, exemptes de remous émotionnels, sont riches et heureuses, et deviennent naturellement des occasions de célébrer le voyage de la vie. Toute notre énergie est disponible pour créer et faire rayonner pleinement notre lumière dans le monde. Ceci constitue un idéal qu’il serait fort agréable d’atteindre…

    Le fonctionnement actuel
    Nous ne possédons pas encore cet état de maîtrise instantannée. Jusqu’à présent, le cocher a dû diriger son attelage relativement seul sur le chemin de l’évolution, car il n’avait que très peu développé le contact avec le maître. Or, un cocher sans connexion avec le maître possède un mode de fonctionnement fort limité. Il dispose certes d’un système de connaissance, mais celui-ci est automatique et très rudimentaire. Sans la sagesse et le discernement du maître, il est incapable de vraiment accomplir ses fonctions de façon efficace, harmonieuse et créative, ni de maîtriser correctement le cheval, auquel il reste la plupart du temps assujetti. Le chaos et les difficultés quotidiennes que nous vivons actuellement, tant au niveau personnel que planétaire, proviennent directement de ce fonctionnement limité.
    Les interactions enrte les différents aspects de l’être humain sont certes fort complexes. Par contre, en appliquant les dernières découvertes scientifiques aux phénomènes de la conscience, nous pourrons, hors de tout système de croyances, apporter un éclairage nouveau sur les mécanismes de la psyché humaine et, à partir de là, faciliter grandement la maîtrise de nos dynamiques intérieures et en recueillir les fruits dans notre quotidien.
    En ce début du vingt-et-unième siècle, l’actualisation de cette maîtrise est plus qu’un simple espoir, c’est une réelle possibilité. Les connaissances et les moyens sont à notre portée. Le temps est venu de redonner au maître, à notre essence, le plein pouvoir qui lui revient. Ce changement de direction ne se limite pas à de la philosophie. Si nous arrivons à l’intégrer véritablement au quotidien, il nous propulsera au sein d’une grande révolution de la conscience humaine qui permettra de créer naturellement un monde entièrement nouveau, autant pour soi que pour toute l’humanité.
    C’est à la découverte des secrets de cette grande révolution que vous invite cet ouvrage.

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