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    En bleu, c'est la personne, en rose, c'est la partie du corps

     

    Je viens de me faire arracher une dent à la mâchoire supérieure droite, cela signifie quoi?

    Une chirurgienne dentiste française, Mme Michèle Caffin, suite à plusieurs années de recherche dit que les huit dents du côté supérieur droit ont un lien avec le désir de manifester ce qu'une personne veut à l'extérieur; un problème à l'une de ces dents exprime une difficulté à trouver sa place à l'extérieur.

    Et les huit dents du côté supérieur gauche?

    Elles ont un lien avec le désir de manifester ce qu'une personne porte en elle; un problème à l'une de ces dents exprime la difficulté à réaliser son désir d'être.

    Et la mâchoire inférieure, à droite?

    Les dents situées à cet endroit ont un lien avec la concrétisation de quelque chose, tel le travail. Un problème à cet endroit exprime donc une difficulté de construire sa vie de façon concrète.

    La mâchoire inférieure, à gauche?

    Ces huit dents ont un lien avec la concrétisation de la sensibilité d'une personne, de tout ce qu'elle porte en elle; un problème à l'une de ces dents exprime un problème de non-reconnaissance affective du milieu familial.

    Le [bouche à oreille] pourrait faire passer ces informations, histoire de réfléchir sur soi?

    Revenons à toi, difficulté à trouver sa place à l'extérieur? Comment ressens-tu la question?

    Figure-toi qu'au même endroit, quand j'avais vingt-cinq ans, une dent avait poussé dans mon palais… difficulté à trouver ma place à l'extérieur? Je le ressens profondément car aujourd'hui, vingt-cinq années plus tard, je sais que j'ai une place à prendre, je sais même à peu près laquelle. La manière de le faire me pose plus de difficultés.

    Et moi, l'instrument de la parole, je suis là pour y contribuer. Quel est le problème?

    Je reste [bouche cousue]…

    Je n'aime pas cette expression. Ça doit faire mal…

    Oui, à l'intérieur c'est douloureux. Parfois je me sens comme un volcan qui va bientôt exploser.

    Pourquoi retiens-tu ce que tu as à dire?

    Ce n'est pas nouveau. Peur d'être ridicule avec des théories qui vont à l'encontre des [bien pensants]. Peur de réussir de devenir une personne connue, donc critiquée attaquée peut-être. Parfois j'ai l'impression d'avoir un jour été l'objet d'un jugement public et d'avoir fini assassinée. Peur que ça ne recommence. Heureusement, aujourd'hui, on ne brûle plus les sorcières. Il semble même qu'on commence à les aimer.

    C'est une impression, rien de réel?

    Cela m'empêche quand même de trouver ma place à l'extérieur, comme disent les dents.

    Tu as reconnu tes peurs, tu les acceptes, et visiblement tu es en train de pratiquer une façon de prendre ta place, l'écriture.

    Je ne vais pas attendre de ne plus avoir de dents tout de même…

    Dis-moi par l'expression [une bouche inutile] qu'entendent les hommes? Comment une bouche peut-elle être inutile?

    Cela veut dire qu'une personne mange, coûte mais ne rapporte rien, ne subvient pas à ses besoins par elle-même. Heureusement cette expression s'utilise de moins en moins. Tu dois préférer entendre parler de la [bouche en cœur].

    L'expression est jolie mais le comportement de quelqu'un qui minaude peut devenir agaçant.

    Tu préfères [faire la fine bouche]?

    S'il s'agit de ne pas ingurgiter n'importe quoi, je préfère, pour le bien de la personne.

    Tu parles de la compulsion, de cette envie irrésistible que j'ai parfois de manger.

    Tu ne demandes même pas à ton corps s'il a faim, tu tentes de combler un vide intérieur. Tu veux nourrir ton corps émotionnel avec de la nourriture, alors que ce corps là a besoin de confiance, d'appartenance, d'espoir, d'affection mais en tout cas pas de nourriture.

    Même si je le sais, cela ne veut pas dire que je maîtrise. Ce besoin de remplir… il serait préférable que je me pose chaque fois la question avant de manger, que je prenne une minute pour vérifier si j'ai vraiment faim de nourriture.

    Quand tu te lèves le matin et que tu prends un petit déjeuner, sans réfléchir, tu manges par habitude, c'est ton mental, ton ordinateur central qui serine les leçons apprises…

    [Déjeuner comme un roi, dîner comme un prince, souper comme un pauvre] ou [Commencer la journée par un solide petit déjeuner est sain].

    Il y en a beaucoup dans le genre. Une autre situation te pousse à manger sans le vouloir vraiment, c'est l'envie. Tu passes devant la vitrine d'un boulanger, tu vois ton sandwich au thon préféré, avec de la salade et des tomates. Tu avais pourtant déjà mangé deux heures plus tôt, tu rentres quand même et dévore le sandwich. Tu as succombé à l'envie provoquée par les yeux. La même chose se produit lorsque tu sens une bonne odeur de saucisses grillées dans une fête foraine. Tu n'as pas faim, c'est ton odorat qui te suggère de manger la saucisse grillée. Dans les deux cas, tu as œuvré à la satisfaction des sens.

    C'est quoi manger juste?

    Cela n'existe pas. Ce que je viens de te démontrer te permettra de mieux te connaître, de t'observer afin d'évoluer vers un mieux être. Ce qui est bon pour toi, ton corps le sait. Tu es assise devant ton ordinateur et tout à coup te vient une envie de fruit, c'est ton corps qui t'indique son besoin.

    Il connaît les six éléments nutritifs, l'eau, les protéines, les vitamines, les glucides, les lipides et les minéraux?

    Oui. Il te suggérera de consommer un aliment qui contient l'élément qui lui manque sur le moment, le glucose de la pomme par exemple.

    Merveilleuse machine que le corps, je me répète.

    Et pourtant, l'être humain est en train de l'empoisonner avec le sucre blanc le riz blanc la farine blanche le pain blanc la caféine le sel le tabac les graisses l'alcool.

    Que dis-tu d'un repas sur le pouce, tu vois style hamburger, mayonnaise, pain blanc, boisson sucrée? Ce que la jeunesse prise le plus?

    On disait que la cause la plus grande de mortalité, dans les pays dits civilisés, c'était la fourchette. On ne peut plus le dire puisque ça se mange avec les doigts!

    Tant de besoin de sucreries, y aurait-il un manque de douceur?

    Trouvé, le manque d'affection, de communication, d'amour même est comblé par la douceur dans la nourriture.

    Certains mangent plutôt salé, pourquoi?

    Ils pourraient avoir la critique facile.

    Et ceux qui rajoutent du poivre sur tout?

    Leur vie manquerait-elle de piquant?

    On peut utiliser la nourriture pour se connaître dans notre fort intérieur, c'est magique.

    Je dirais même que c'est divin.

    Tu es bien placée pour aborder un sujet qui te concerne tout particulièrement, c'est le baiser.

    Surprenante coutume, tous les peuples ne la pratiquent pas et certains pourraient même trouver cela inconvenant.

    Je trouve la coutume bien agréable. Un baiser d'amoureux, une telle intimité, le chemin vers la communion des corps.

    La manière de donner un baiser, de prendre un baiser ou de recevoir un baiser en dit long sur la personne, l'effleurement des lèvres, la pression plus prononcée, plus ou moins mouillée, la quasi-invasion de la place.

    Il y a aussi les baisers amicaux sur les joues, ceux qui sont un signe de respect, ou de trahison comme Judas fit à Jésus.

    Pour toute chose, il y a l'autre côté de la médaille, le défaut de la qualité.

    D'accord, mais quelle explication tu donnes pour une personne qui naît avec une [bouche de lièvre]?

    La première et importante information est de préciser que les parents ne sont pas responsables. Cette malformation de naissance est là pour apprendre l'amour inconditionnel, autant pour la personne ayant cette bouche de lièvre que pour ses proches.

    Dans ce siècle où l'accent est mis tellement plus au niveau du physique, je comprends que ce soit un coup dur pour les parents.

    Le bébé est là pour aider son entourage à voir l'être extraordinaire qui se cache derrière cette malformation. D'ailleurs lorsqu'un être naît avec un handicap que ce soit d'ordre physique ou de tout autre ordre, il est là pour permettre aux individus qui l'entourent d'apprendre à chercher plus loin que ce qui se voit au premier abord, le cœur de l'individu.

    Et que dis-tu d'une personne qui se mord l'intérieur de la bouche?

    Elle doit sérieusement se retenir de parler, ronger son frein comme on dit.

    L'aphte est une affection très désagréable, dans quelle circonstance en fabriques-tu?

    L'aphte fait irruption lorsque la personne réagit trop vite à son entourage et se ferme au lieu d'exprimer son besoin ou ce qu'elle ressent.

    Cela me rappelle le problème d'une femme de ma famille. Quelques jours avant chaque événement public où elle devait se trouver en compagnie de beaucoup de monde, elle attrapait un bouton sur la lèvre.

    Cela aurait pu avoir un rapport avec la parole la nourriture le sourire ou le fait d'embrasser…

    Précisément. Avant une manifestation les activités ne manquaient pas. Durant quelques jours à cause d'une surcharge de travail, elle mettait de côté les baisers les câlins. Elle prenait son travail très à cœur et laissait les bisous pour plus tard.

    Son corps lui a indiqué par ce bouton sur la lèvre que sa manière de voir les choses n'était pas bonne pour elle. Malgré un surplus de travail son être intérieur manifestait un besoin d'affection tout aussi important que la satisfaction de la tâche accomplie.

    D'ailleurs le corps parle si bien que depuis qu'elle a pris conscience de cela, elle laisse se manifester son désir de bien travailler et son désir d'embrasser. Et comme il n'y a plus de raison, il n'y a plus de bouton.

    Les messages sont parfois bien cachés?

    Ce ne sont pas les douze travaux d'Hercule que de recevoir les malaises et maladies comme une source d'informations, un moyen d'évolution. L'être humain aurait intérêt à ne plus les prendre comme des malédictions!

    L'homme voudrait se croire éternel. Il se voit comme une machine qui est censée fonctionner sans problème. Le corps est une sorte de moyen de locomotion pour l'âme. Inéluctablement, au point où en sont les choses, nous allons tous finir par laisser ce corps physique.

    La mort, sans croire qu'il existe quelque chose ailleurs, quelque chose après, je comprends que cela soit une source de soucis, voire de colère… Dis-moi la bouche, pourquoi certaines de tes sœurs ont si mauvaise haleine?

    Réfléchis, quel est le résultat d'une mauvaise odeur? Cela éloigne les gens. La personne pourrait bien en accuser une autre d'être ignoble, écœurante au point d'en donner envie de vomir.

    C'est inconscient tout cela?

    Certainement, mais cela devrait donner la puce à l'oreille. Ce n'est pas parce que nous acceptons quelqu'un que nous lui donnons raison ou que nous sommes d'accord avec lui. Accepter veut dire constater, observer, tout en ayant de la compassion pour l'autre. Sans la compassion, il reste du rejet qui peut se manifester par une odeur qui fait fuir.

    Se peut-il que cela concerne la personne elle-même? Elle se rejetterait?

    Sa peur des manifestations de la vie et de la terre, de son côté animal, doit être grande. La vie c'est aussi la mort, les excréments, la pourriture. Ces derniers peuvent lui être insupportables parce qu'elle y place des notions de valeur. Les plus belles fleurs et les plus beaux légumes poussent sur du fumier ou du compost. La vie se nourrit de la mort. Ce n'est pas une fin à la vie mais une transition vers la suite de la vie.

    Que peut-on dire d'autre de toi?

    Je suis la partie supérieure du système digestif. En cas de malaises, pose-toi des questions. As-tu de la peine à avaler une nouvelle idée? As-tu de la peine à digérer une situation une personne? Comme toujours, il faut transposer au plan émotionnel ou au plan mental.

    Changeons de sujet, tu me sers à mastiquer les aliments. Dis-moi pourquoi certains êtres renoncent à manger de la viande? Moi j'aime beaucoup cela?

    C'est une philosophie intéressante, ne pas manger de viande, ne pas dévorer d'êtres qui ont été vivants. Quand tu mords dans une tranche de viande, sers-toi de cela pour te demander qui tu aurais envie de mordre, quelle colère tu refoules peut-être par rapport à quelle situation?

    J'aime la viande et je me refuse de penser cela?

    Les animaux que tu manges ont été élevés souvent de manière peu humaine, entassés les uns sur les autres, engraissés rapidement pour que le morceau qui se trouve dans ton assiette coûte le moins cher possible, loi du marché oblige.

    Je ne suis pas responsable de cela.

    C'est toi la fin de la chaîne, tu es responsable. On dit aussi que les animaux sentent qu'ils vont passer à l'abattoir. La peur qu'ils ressentent juste avant d'être abattus, tu en manges un peu?

    Vu sous cet angle… Je vais y réfléchir. Vivre dans le respect des humains, mais aussi des animaux, des végétaux, des minéraux, de la terre. Après avoir pris conscience de ces choses, je ne pourrai plus faire semblant de ne pas le savoir…

     

    Converser avec...

    votre corps, par les malaises et maladies,
    il a quelque chose à vous dire...

    Tiré du livre
    "Conversations avec mon corps"
    de Christiane Kolly

    Vous pouvez copier en mentionnant
    l'auteur et le site.

    www.christianekolly.ch

    bouche nez
    bras oreilles
    coeur peau
    cuisses pieds
    dos poumons
    estomac sang
    fesses seins
    genoux sexe
    gorge tête
    jambes ventre
    mains yeux

     


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    Vos malaises et maladies ont quelque chose à vous dire :
     
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      votre coeur  
    votre sang votre peau vos poumons
    votre tête vos yeux votre nez
    vos oreilles votre bouche votre gorge
    vos bras vos mains votre dos
    vos seins votre estomac votre ventre
    votre sexe vos fesses vos cuisses
    vos genoux vos jambes vos pieds

     

    tiré du livre "Conversations avec mon corps", de Christiane Kolly

    www.christianekolly.ch


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  • lancetre de toute action

     Bonjour, aujourd'hui, je vais vous parler du troisième accord toltèque, parce que j'ai trouvé une histoire qui l'illustre très bien.

    "Un représentant crève un pneu de sa voiture en rase campagne. Il ouvre son coffre cherche son cric... en vain. Pas de cric. Comme il se trouve sur une petite route au milieu de nulle part, en plein juillet, il se dit que personne ne va passer par là pour le secourir. Il décide de se rendre au village le plus proche, dont il voit le haut du clocher au loin, pour emprunter un cric.

    Le chemin est long, il fait chaud, et en route, d'abord il se dit : 

    • Est-ce qu'ils vont seulement avoir un cric à me prêter ?

    Il avance encore, et, tout transpirant, il se dit : 

    • Et je connais les gens du coin, ils n'aiment pas les étrangers !

    Il marche encore, et continue son monologue : 

    • Ils ne me connaissent pas, vont-ils seulement vouloir me le prêter, ce cric ?

    Et il continue ainsi son délire, s'imaginant les scénarios les plus désagréables. Il est pris à partie par les villageois qui trouvent louche qu'il veuille emprunter un cric. Il propose de l'acheter, mais personne ne veut lui en vendre un, et caetera, et caetera.  Il s'approche du village, de plus en plus énervé intérieurement, il se met au milieu de la place et hurle :

    • Eh bien, puisque c'est comme ça, votre cric, vous pouvez vous le garder !"

    Cela démontre très bien à quel point il est toxique de faire des suppositions. Combien de fois nous imaginons-nous ainsi des objections qui ne seront jamais levées, ni confirmées, des craintes sans fondement, et combien de fois n'osons-nous pas demander par peur d'être rejetés ?

    Pourrons-nous le garder à l'esprit, le réciter comme mantra, jusqu'à ce que cela devienne une bonne habitude : NE FAIS PAS DE SUPPOSITIONS.

    Rappel des accords toltèques :

    Que ta parole soit impeccable.
    Ne prends pas les choses personnellement.
    Ne fais pas de suppositions.
    Fais de ton mieux.

    Voilà... et toujours, yaka...

    Christiane Kolly - 5 mars 2014


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  • bipolaires

    La maladie bipolaire, ou trouble bipolaire, a le vent en poupe.

    Curieuse formule pour une pathologie mentale… Evidemment, mais être bipolaire, c’est très tendance, et ça peut vite vous tomber dessus.

    En 2014 ce trouble caracole en tête des diagnostics de santé mentale.

    Le terme déjà (belle invention marketing) est bien plus élégant, bien plus valorisant que celui de « maniaco-dépression » ou de « psychose maniaco-dépressive » qu’il a remplacé.

    Et à travers ce changement de dénomination, la définition médicale a tellement été élargie qu’il suffit parfois de souffrir de simples sautes d’humeur, de légère dysthymie, d’anxiété, d’irritabilité ou de dépression répétée mais légère pour être condamné à vie à de lourds traitements.

    A en juger par les courriers que nous recevons, beaucoup d’entre vous sont confrontés à cette maladie, inquiets à la suite d’un diagnostic, affolés à l’idée de prendre à vie des pilules indésirables. Vous nous demandez des conseils, des solutions naturelles que l’on dit inexistantes.

    Certains dénoncent le machiavélisme de Big Pharma, qui  médicalise à outrance nos émotions. La psychiatrie est maintenant le 1er marché pharmaceutique aux Etats-Unis.

    Mais nombre d’entre vous expriment aussi une vraie souffrance, poignante. Car même si ce déséquilibre thymique est surévalué, surexploité, quand la maladie de l’humeur se déclare vraiment, c’est un calvaire qui commence.

    On ne va pas forcément plus mal sans médicament

    Alors entre mensonges et réalités, comment s’y retrouver, comment se soigner au mieux quand on est réellement touché ?

    Pour cela, il est essentiel de connaître la « vraie » maladie bipolaire, et de savoir la reconnaître.

    Pour cela, la vigilance s’impose face aux « stabilisateurs de l’humeur », « psychorégulateurs », « thymorégulateurs »… lithium, carbamazépine, acide valproïque et autres remèdes dérivés des médicaments inventés il y a 60 ans pour la schizophrénie, et que l’on prescrit au tout venant.

    Il existe des moyens naturels permettant de juguler la maladied’en atténuer les symptômes et sinon de la faire reculer, au moins de la stabiliser. De toute façon les drogues dures (ces fameux stabilisateurs) ne font pas mieux : elles détruisent la santé à petit feu et entretiennent une autre forme de folie.

    C’est un peu comme après une lourde chimiothérapie : la maladie est anéantie, et le patient avec…

    Si vous êtes confronté à ce diagnostic, vous pouvez parfaitement décider de vous éviter ces ennuis. Si vous êtes déjà sous traitement, vous pouvez décider de les réduire progressivement et de sortir de l’abrutissement.

    Vous avez toujours la liberté de décider d’aller mieux sans ces drogues ! Sauf  dans les cas graves, vous n’irez pas plus mal !

    La maladie du tout Hollywood

    Aux Etats-Unis les « coming out » de stars se succèdent sur les networks : « Je suis bipolaire. J’ai des hauts et des bas et je suis sous traitement ».

    Britney Spears, Jim Carrey, Stephen Fry ou Mel Gibson sont bipolaires. Comme l’actriceCatherine Zeta-Jones, l’égérie de cette maladie.

    Catherine Zeta-Jones joue son rôle à merveille. En avril 2011, elle décide de se faire hospitaliser pour ce trouble déclenché selon elle par le stress consécutif au cancer de la gorge de son Michael Douglas de mari. Depuis elle répète à l’envi : « Si ma révélation d’être bipolaire peut encourager les gens à demander de l’aide, alors cela vaut la peine »…

    Bien avant elle, le chanteur Sting, avait chanté « Lithium sunset », une ode à la gloire du lithium, le premier médoc à s’être attaqué au mal : «… Je vais mieux, je sens votre lumière sur mon visage. Guéris mon âme, ô Lithium coucher du soleil »

    Et la mode a pris chez nous. En 2010, le comédien Benoît Poelvoorde s’est confessé publiquement : « Je suis bipolaire comme pas mal de monde ».  D’autres vedettes ont suivi et l’épidémie galope tandis que les forums de « bipotes » font florès sur le Web.

    Une aubaine publicitaire pour l’industrie des thymorégulateurs.

    5 millions de Français bipolaires, mon œil !

    Selon les chiffres officiels, cette maladie toucherait en France près de 2 millions de personnes. Et on estime que 10 millions de personnes, soit 1 Français sur 6, en souffrent directement ou par l’intermédiaire d’un proche (cette maladie perturbe tout l’entourage).

    Mais si l’on prend en compte comme certains experts les troubles apparentés, telles la cyclothymie ou la dysthymie, c’est au moins le double de personnes qui sont touchées, soit près de 5 millions… On peut même vous déclarer « bipolaire monopolaire » (sic), ce qui est arrivé à l’un de mes amis qui souffre de dépression chronique.

    5 millions, mon œil ! Vu les conséquences du stress de nos vies trépidantes et émotionnellement chargées, le médecin généraliste (formé en la matière par les labos) a vite fait de vous diagnostiquer un petit travers « bipolaire ». Mais rassurez-vous, il y a 80% de chances que ce diagnostic soit faux. Même les psychiatres n’en peuvent plus, qui sont de plus en plus nombreux à s’élever contre ce qu’ils qualifient d’« impérialisme bipolaire ».

    Une « épidémie » créée de toute pièce par les labos

    La maladie bipolaire est un ensemble de syndromes (catégorie « fourre-tout » par définition) qui a été créée et peu à peu élargie par les labos, via le DSM.

    Les sains d’esprit sont des malades qui s’ignorent C’est le postulat de travail de l’APA, l’Association psychiatrique américaine, l’organisation la plus influente dans le monde de la santé mentale. Son fameux DSM, « Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders » (je vous en ai déjà parlé ici) énumère un demi-millier de troubles et ne cesse d’élargir les critères des maladies mentales de sorte que tout le monde est à peu près concerné.

    C’est sous l’influence de l’APA (dont l’indépendance des experts vis-à-vis des labos a maintes fois été mise en cause) que le Prozac a révolutionné la santé mentale, que l’OMS nous parle d’une « crise mondiale » de dépression et recommande toujours sa molécule, la fluoxétine, comme traitement.

    C’est par la même supercherie de cette organisation psychiatrique (via le DSM IV de 1994 révisé en 2000) que le chiffre officiel des bipolaires (comme des enfants hyperactifs, des autistes, etc.) a bondi ces dernières années.

    Qu’est-ce que la (vraie) maladie bipolaire ?

    Nous avons tous des variations de l’humeur, des sautes d’humeur, des hauts et des bas. Des « jours sans » aussi. Et il arrive parfois que sur des périodes plus longues, une semaine voire dix jours, nous soyons en forme ou à l’opposé, las et fatigués. Ce peut être dû à la saison, à une période difficile au niveau professionnel, affectif ou social, mais il arrive que nous ne trouvions pas d’explication à ces modifications. Au fond, nous sommes tous maniaco-dépressifs comme disait Ronald Fieve qui fut l’un des premiers à s’intéresser à cette maladie. L’industrie pharmaceutique l’a pris à la lettre !

    La réalité, c’est que chez un vrai bipolaire, ces hauts et ces bas ressemblent à des montagnes russes tant ces changements d’humeur prennent une ampleur démesurée. On perd le contrôle de sa vie, réduite à une courbe sinusoïdale. On est pris en tenaille entre deux pôles extrêmes et opposés, la dépression la plus noire et l’exaltation la plus vive.

    Les périodes difficiles, durant lesquelles tristesse et désespoir dominent, peuvent durer des mois. On se sent bon à rien. Puis suivent, à l’opposé, des périodes d’euphorie, d’excitation (manie ou hypomanie) : tout s’accélère, la pensée, les projets, les actions. On se sent si bien et tout puissant.

    Quand ces deux extrêmes s’alternent périodiquement, c’est la maladie, une maladie handicapante souvent porteuse de graves conséquences : divorces, licenciements, faillites personnelles, ennuis judiciaires parfois, suicides…

    Comment être sûr(e) du diagnostic ?

    Dans son expression la plus virulente, quand les hauts et les bas s’enchaînent diaboliquement, le diagnostic du trouble est facile.

    Mais en phase débutante ou atténuée (cas le plus fréquent), la maladie bipolaire n’est pas facile à cerner. La limite entre les hauts et les bas d’une vie ordinaire et des hauts et des bas plus accentués est mince.

    De l’aveu même des psychiatres spécialisés, il faut du temps pour trancher. Cela ne se fait pas en une ou deux consultations. Il faut des mois et parfois des années pour distinguer une légère hypomanie d’un état de bien-être non pathologique.

    Votre généraliste vous déclare bipolaire parce que vous êtes régulièrement déprimé(e) ou excité(e) ? Donnez-vous du temps… Allez voir un psychiatre et revenez consulter ce dernier, surtout quand vous n’en éprouvez pas le besoin parce que « tout va bien »… Ce « tout va bien » peut masquer une phase hypomaniaque et il n’est pas rare de tomber dans le déni (on se sent si bien en phase « haute ») en se croyant simplement dépressif chronique.

    Avant de se prononcer, un bon thérapeute vous suivra donc dans le temps. Et il vous demandera de venir accompagné d’un proche à qui il demandera de vous inciter à prendre contact avec lui s’il détectait chez vous cette tendance à la super forme. Car autant l’esprit détecte facilement la dimension pathologique de la dépression, autant il reste comme aveugle face au dérèglement hypomaniaque.

    Artistes et décideurs sont les premiers touchés

    Il n’existe pas de profil prédisposant à la maladie, à l’exception d’une catégorie de population : les décideurs, les artistes, les grands génies, quels que soient leurs domaines d’activité, sont 10 à 20 fois plus touchés.

    On comprend mieux leur manie d’arborer cette affection comme un signe distinctif (au contraire de la dépression « monopolaire », toujours honteuse)…

    Berlioz, Rossini… Ray Charles, des écrivains comme Balzac, Baudelaire, Victor Hugo, Hemingway, des peintres comme Gauguin, Munch, Van Gogh ou Marylin Monroe et Francis Ford Coppola dans le cinéma ont souffert de ce trouble. La liste est longue. Et tout le monde connaît « Dr Jekyll et Mr Hyde » mais ignore que l’écrivain Robert Louis Stevenson s’est probablement inspiré de son mal pour ce récit.

    Gérard Garouste, l’un de nos peintres contemporains, connu pour avoir décoré l’Elysée, est aussi sévèrement maniaco-dépressif. Dans son autobiographie, « L’intranquille », il raconte avec force et lucidité sa souffrance, ses délires et ses dépressions, ses séjours en hôpital entre deux éclaircies, et comment la maladie l’a poussé vers la peinture. Il écrit aussi : « Etre heureux est dangereux pour moi »

    De grands hommes d’Etat étaient maniaco-dépressifs, nous dit-on :  Napoléon, Lincoln, Roosevelt, Churchill. La liste là aussi est longue.

    
 »On peut se demander si cette maladie ne serait pas une forme de sélection génétique d’une sous-population nécessaire à toute société, puisque c’est celle qui fournit les aventuriers, les bâtisseurs, les créateurs… ». Je l’ai lu dans un ouvrage sérieux.  L’auteur y va fort mais cette prédisposition peut aussi s’expliquer simplement.

    Le « tiercé perdant » pour tomber malade

    Les artistes, les créateurs, les leaders d’opinion, les dirigeants, vivent de fortes phases d’excitation, expérimentent l’ivresse du pouvoir ou de la création et ont souvent des rythmes de vie saccadés.

    Ils sont aussi exposés à des comportements excessifs. Ce sont là typiquement des conditions qui font le lit de la maladie.

    Le trouble bipolaire a plusieurs origines. Trois domaines sont déterminants : la biologie (une vulnérabilité génétique disent les psy mais j’ajouterai aussi sûrement un organisme malmené par l’alimentation), la psychologie (une personnalité fragile, hypersensible), et les évènements de la vie (traumatismes psychologiques). Il faut aligner ce « tiercé perdant » pour tomber malade, une faiblesse dans un ou deux de ces domaines ne suffit pas. C’est une maladie très moderne car multifactorielle et liée au culte de la performance. Pas étonnant qu’elle flambe.

    Voici quelques facteurs qui favorisent la survenue du trouble bipolaire :

    -       Un tempérament passionné,

    -       Une nature excessivement énergique,

    -       L’ivresse de la création ou du pouvoir : on travaille des heures d’affilée sans dormir et sans ressentir aucune fatigue. On ne s’arrête plus, on dépasse les bornes en tout.

    -       Le culte de la performance et l’hyperactivité : si vous travaillez 80 heures par semaine, si vous êtes connectés jour et nuit sur vos ordi, vos boîtes mail, vos téléphones portables, si vous courez après les signes extérieurs de réussite, vous êtes peut-être déjà hypomaniaques. Combien le sont, sans le savoir tant les symptômes collent aux « normes » et aux rythmes modernes ?

    De type 1, 2, 3 ou un peu de tout ?

    Il n’y a pas si longtemps les maniaco-dépressifs étaient tenus pour « fous ». A l’époque on ne considérait que les formes intenses du trouble bipolaire, celles qui caractérisent ce que l’on appelle aujourd’hui le trouble bipolaire de type 1. Dans cette forme (TB1), la personne alterne des périodes de dépression profondes avec des phases de manie délirantesouvent dangereuse (elle prend soudain sa voiture à la nuit tombée pour traverser la France, dépense le double de son salaire en une journée ou « traquée par les forces du mal » se jette d’un pont !).

    Mais le trouble de type 2 est bien plus commun. Cette forme (TB2) se traduit par des dépressions toujours aussi intenses mais des périodes hautes moins importantes. On développe de « petites manies » : c’est l’hypomanie. Ce stade est assez proche de la cyclothymie et de ses fluctuations modérées, qui peuvent dégénérer mais pas forcément, et devant lesquelles le généraliste empressé vous collera l’étiquette « bipolaire ».

    Depuis peu, on parle d’un nouveau type : le type 3. Les psychiatres ne s’en vantent pas carcet état (TB3) est provoqué par la prescription inadéquate ou excessive d’antidépresseurs, ce qui déclenche des hypomanies. L’usage de drogues (l’alcool par exemple) donne le même résultat.

    Enfin il existe aussi des états mixtes (un quart des cas) : c’est la superposition simultanée de symptômes dépressifs et de symptômes maniaques. Cet état mixte, invivable, entraîne un risque important de passage à l’acte, et de suicide réussi.

    Après le Prozac, le « miracle » Zyprexa

    Le traitement conventionnel du trouble bipolaire passe par des psychotropes de dernière génération, les « antipsychotiques atypiques ». Ces médicaments sont déjà les plus rentables du monde, juste derrière les statines. En tête des meilleures ventes : le Zyprexa, la plus belle invention depuis le Prozac…

    Un membre de ma famille, que l’on croyait bipolaire (le diagnostic s’est depuis révélé erroné) a été traité au Zyprexa. Il a pris 12 kg en 6 mois, est devenu hagard et a fini par arrêter d’avaler ces pilules qui l’installaient dans un malaise permanent.

    Ce médicament aussi nuisible que coûteux pour la collectivité a été lancé à la fin des années 90. Ses effets indésirables et ses prescriptions hors indications ont valu 1,5 milliard de dollars d’amendes au laboratoire Ely Lilly et les procès continuent. En France, son principe actif, l’olanzapine, est simplement sous surveillance…

    Le Dr David Healy, psychopharmacologue de renommée international affirme que pendant les essais cliniques de précommercialisation, le taux de suicides, de tentatives de suicide, de morts et de prise de poids liés au Zyprexa a été « le plus élevé de tous les médicaments psychotropes de l’histoire ».

    Conçue pour la schizophrénie, cette pilule est maintenant prescrite sans distinction aux déprimés, aux bipolaires, aux patients âgés atteints de démence et même aux jeunes « à risques », en prévention bien sûr…

    Des remèdes déments

    En quelques années, une foultitude de « thymorégulateurs » (pour la plupart anti-schizophrénique, antiépileptique ou ciblés sur la démence) ont vu le jour : Risperdal, Neurontin, Epitomax, Séroquel, Dépakine, Depakote, ou dernièrement Xéroquel…

    La bipolarité, comme la dépression, est considérée comme la conséquence d’un dérèglement biochimique du cerveau provoqué par des facteurs déclenchant sur fond de prédisposition génétique. C’est sur la base de ce consensus médical triomphant (depuis l’invention du Prozac) que les labos prétendent travailler à la ré-harmonisation, à la régulation de nos humeurs. Ce « dérèglement biochimique » n’a jamais été clairement démontré, mais les médicaments, eux, le provoquent !

    Si vous lisez l’anglais, je vous conseille l’excelllent livre du journaliste d’investigation américain Stephen Fried, « Bitter Pills–Inside the hazardous world of legal drugs ». Sorti en 2013, « Amères Pilules–Dans le monde dangereux des drogues légales » dévoile les coulisses du business de la maladie bipolaire, explique pourquoi tant de gens sont étiquetés bipolaires, et pourquoi se passer de ces médocs peut vous sauver la vie

    Des effets secondaires jamais vus

    Le premier grand remède de cette maladie a été le sel de lithium. Ce régulateur des influx nerveux reste un classique (Téralithe). C’est un métal, quelque chose d’assez naturel donc mais qui, à l’usage, n’est pas dénué de dangerosité (la dose efficace étant très proche de la dose toxique) et d’effets délétères (léthargie, tremblements, risques de diabète insipide, psoriasis… et presque toujours hypothyroïdie). Beaucoup de gens ne le tolèrent pas.

    Mais ces inconvénients sont mineurs comparés aux lourds effets secondaires des antipsychotiques atypiques qui ont pris la relève :

    -       prise de poids rapide et importante (en dizaine de kilos !),

    -       élévation du taux de cholestérol,

    -       augmentation du taux de glucose avec risque de diabète,

    -       élévation spectaculaire des risques de maladies cardiovasculaires et d’AVC,

    -       dyskinésie (mouvements saccadés involontaires, notamment du visage et de la bouche),

    -       déclin mental,

    -       risques de suicide,

    -       réduction des tissus (gris et blanc) du cerveau (effet mesuré par imagerie médicale et rapporté par l’American Journal of Psychiatry) !!!

    A part la prise de poids, et ce n’est même pas sûr, le médecin ne vous mettra en garde sur aucun de ces méfaits. Et quand votre ordonnance comprend aussi un antidépresseur, un anxiolytique, des sédatifs et hypnotiques, imaginez le cocktail. Un bipolaire a 15% de risques de mourir par suicide et perd en moyenne 8 à 9 ans d’espérance de vie. Ces statistiques portent forcément sur les bipolaires suivis en psychiatrie !

    Des solutions alimentaires d’attaque

    Une fois de plus, le meilleur moyen d’éviter ce naufrage médicamenteux (quand il est encore temps), ou de s’en défaire progressivement avec le suivi de thérapeutes est d’ordre alimentaire.

    On sait que les changements alimentaires peuvent entraîner des fluctuations de l’humeur et de nombreux patients souffrant de la maladie présentent des carences en vitamines, minéraux, une intoxication aux métaux (aluminium notamment), une dysbiose intestinale (la santé du ventre est de plus en plus impliquée dans les maladies dites « mentales »). D’où l’intérêt d’un apport en :

    -       Inositol : selon plusieurs travaux scientifiques récents, notamment ceux de l’équipe britannique du chercheur Robin S.B. Williams, l’inositol (ou vitamine B7) est au cœur de la maladie. L’inositol est indispensable au bon fonctionnement du cerveau et sa carence entraîne troubles nerveux et de l’humeur.

    Le foie et le cœur de bœuf en sont d’excellentes sources mais je vous conseille plutôt des noix fraîches, des légumineuses ou de la levure de bière.

    L’inositol existe aussi sous forme de complément alimentaire. Dans ce cas il est conseillé de le prendre en association avec du malate de magnésium (chélateur, ce psycho-relaxant chasse les métaux lourds), et du sélénium (que l’anxiété et la dépression n’aiment pas)

    -       Oméga 3 : c’est l’une des recommandations majeures du Dr Giachetti, expert de cette maladie, avec qui j’ai commis un livre pratique et facile à lire *. Ce psychiatre n’hésite pas à explorer des pistes en phytothérapie, en aromathérapie et à recourir à la luminothérapie.

    Une étude de 1999 de Harvard a montré que les oméga 3 réduisent les symptômes de dépression et augmentent les périodes de rémission. Des chercheurs pensent maintenant qu’ils fonctionnent de la même manière que le lithium et l’acide valproïque des thymorégulateurs. Des deux principes actifs des oméga 3, l’EPA est ici le plus important. Il faut donc choisir des capsules riches en EPA plutôt qu’en DHA.

    La complémentation est le moyen le plus pratique mais la consommation de poissons riches en oméga 3 (pas d’élevage) me paraît bien meilleure.

    L’huile de lin, et surtout l’huile de périlla, qui bat tous les records en acides gras poly-insaturés précurseurs d’ EPA et de DHA, sont des alternatives intéressantes pour les végétaliens.

    -       Lithium : ce sel minéral naturel, on l’a vu, joue lui aussi un rôle-clé.
Les types de lithium médicamenteux tels que le carbonate de lithium et le citrate de lithium, impliquent d’importantes doses et entraînent des troubles métaboliques.
 â€¨Mais sous forme d’orotatele lithium traverse en petite quantité la barrière sang/cerveau et se montre disponible là où il manque, sans aucun effet secondaire.

    -       Vitamine D3 : sa carence, largement sous-estimée (lire ici) favorise aussi le déséquilibre émotionnel et mental.

    Par contre, gare aux remèdes naturels recommandés pour la dépression : le millepertuis est exclus en cas de traitement et les autres plantes (griffonia, rhodiola…) aident à sortir de la dépression mais au risque de vous faire « grimper dans les tours » comme les antidépresseurs que les médecins ont bien du mal à doser pour cette pathologie.

    L’opportunité de prendre sa vie en main

    Ces solutions conviendront parfaitement à une personne souffrant de trouble bipolaire léger (TB1). Elles seront aussi utiles en cas de TB2 pour sortir d’un traitement avilissant, mais à condition que l’on soit acteur de son rétablissement. C’est l’occasion de reprendre en main sa vie. Cette maladie touche corps, âme et esprit. Elle demande un soin holistique.Soit :

    -       Une bonne compréhension des troubles et de leurs facteurs déclenchant, sans déni (le piège).

    -       La nécessité de faire équipe avec un psychiatre avisé et doté de tact, son psychothérapeute (les TCC sont assez efficaces), son naturopathe, son homéopathe (certains savent traiter cette maladie, les noms circulent sous le manteau), son aromathérapeute (les huiles essentielles agissent fortement sur l’humeur), son praticien de médecine ayurvédique si l’on veut…

    -       En phase « up » de remettre au lendemain les projets utopiques, de temporiser ; en phase « down » de se reposer, en service minimum.

    -       De faire un travail de « psychoéducation » : c’est une bonne béquille pour la gestion du Soi, du stress, des émotions, du physique. Rien ne remplace le contact direct avec le thérapeute et le soutien de l’entourage mais il existe un excellent guide pratique** pour aider le malade à mieux cerner son trouble grâce à des tests, à suivre son évolution à travers grilles et graphiques, à mieux se connaître par la prise de notes, à le stabiliser en identifiant les signes précurseurs de phases et en anticipant par des trucs méthodiques.

    Devant cette maladie, on ne peut faire l’économie d’apprendre à devenir son propre coach.

    -       D’avoir une bonne hygiène de vie, rythmée : faire attention à la qualité de son alimentation, ne pas boire d’alcool ou très peu, fuir les toxiques, dormir du mieux possible en se couchant à heure raisonnable, aménager son rythme de travail si possible, s’appuyer sur ses proches pour entretenir une vie sociale, faire de l’exercice sans excès.

    -       De savoir se reposer et surtout se relaxer. Toutes les techniques psychocorporelles sont bonnes à prendre : yoga, relaxation, shiatsu, do in, méditation.

    -       D’animer sa sensibilité mais sans trop : musique, films, spectacles…

    -       En cas de doutes, de découragement, de faire appel à une personne de confiance, capable de vous écouter.

    -       D’accepter ses émotions.

    -       De se souvenir qu’être bien, ce n’est pas être hypomane ou maniaque !

    Cet entraînement quotidien est indispensable pour sortir de l’engrenage. Ce peut être long mais encore une fois c’est possible.

    La fée électro

    On a tous en tête l’image d’un Jack Nicholson grimaçant de douleurs dans le film « Vol au dessus d’un nid de coucou » sous l’effet d’électrochocs punitifs. Mais l’électro-convulsivo-thérapie (ECT) ou sismothérapie n’a plus rien à voir avec le film de Milos Forman.

    L’ECT sauve des vies. C’est une méthode efficace pour les malades résistants aux traitements et pour les cas les plus graves. Quelque 100 000 ECT sont pratiquées chaque année en France. Les appareils de convulsivothérapie délivrent des stimulations électriques par impulsions, faibles mais suffisantes pour provoquer une crise d’épilepsie de quelques secondes, le tout sous anesthésie générale et curarisation (5 minutes).

    Les accidents sont très rares, les effets secondaires se résument à une perte de mémoire plus ou moins marquée des événements entourant la séance.

    Si l’on met de côté l’anesthésie (dont les effets peuvent être compensés par des moyens naturels), c’est une méthode assez proche de l’électrothérapie des médecines alternatives. Bien plus douce en tout cas que les médocs. On ne sait pas comment ça marche, mais ça marche.

    Des solutions non invasives d’avenir

    C’est comme la stimulation magnétique transcrânienne (SMT), méthode récente consistant à envoyer de petites impulsions électromagnétiques au cerveau. Un traitement d’avenir qui non seulement atténue les phases dépressives mais améliore les capacités cognitives (Cf. une récente étude australienne publiée par la revue Plos One).

    Ne soyons pas surpris par l’efficacité mystérieuse de ces méthodes peu invasives. Car n’en déplaise à ceux qui prétendent tout expliquer en faisant commerce de nos émotions (en les nivelant par le bas), notre cerveau reste l’un des plus grands mystères que la science ait à percer.

    L’humeur peut être maladive, c’est certain, mais la cupidité sans borne de Big Pharma a ses limites. Au nom de quoi devrions-nous tous être d’humeur égale ?

    Dominique Vialard

     

    « La maladie bipolaire expliquée aux souffrants et aux proches », Dr Raphaël Giachetti, Dominique Vialard (Odile Jacob, 2012).

    ** « Manuel de psychoéducation-Troubles bipolaires », Dr Christian Gay (l’un des grands experts français), Marianne Colombani (architecte bipolaire) (Dunod, 2013).


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