•  

    En bleu, c'est la personne, en rose, c'est la partie du corps

     

    Mes oreilles sifflent, cela fait plusieurs jours, des sifflements, des bruits comme si quelque chose se collait et se décollait à l'intérieur, une impression de bourdonnement très désagréable.

    Nous te faisons de l'acouphène.

    Et pourquoi ces perturbations?

    Il y a un tel embrouillamini de pensées dans ta tête, c'est notre manière de te dire que tout cela n'est finalement qu'un grand bourdonnement qui ne te sert à rien. Tu es tellement occupée à tourner et retourner ces pensées dans tous les sens, tu n'entends plus ce qui se passe à l'extérieur.

    C'est un malaise très désagréable, je suis la seule à entendre ces bruits bizarres, mon entourage ne l'entend pas. A croire que je deviens folle et pourtant ils sont bien réels.

    C'est pour ton bien, nous te faisons comprendre que sasser et ressasser n'est pas bon pour toi. Nous aimerions que tu nous utilises pour écouter, ce qu'il y a à l'intérieur de toi, dans ton cœur, mais aussi écouter l'extérieur, ta famille, tes amis. C'est une petite alerte, une sonnette d'alarme que nous actionnons en cas de nécessité.

    Je vous remercie. Si j'ai bien entendu, quand vous m'envoyez cette musique, je me pose quelque part, je respire, j'écoute les battements de mon cœur, j'écoute les sentiments qui s'y trouvent sur le moment.

    Oui, c'est une partie de l'exercice. Après, tu écoutes l'extérieur, parmi les gens que tu fréquentes, y a-t-il quelqu'un que tu ne veux pas entendre, qui te dérange?

    Evidemment, on ne peut pas plaire à tout le monde. Lorsqu'une personne n'est pas d'accord avec moi, elle peut très bien conserver son opinion et moi la mienne.

    Belle théorie que voilà, en réalité tu es bien dérangée, vexée lorsque quelqu'un te contredit et tu n'écoutes pas vraiment les arguments de l'autre pour être sûre de conserver les tiens… Si tu ne supportes pas la controverse, tes théories ne doivent pas aller bien loin.

    Comme vous y allez. Il y a du vrai dans ce que vous dites. Que me donnez-vous comme conseil?

    Ecoute le monde, prends la peine de recevoir les idées de ton entourage. Libre à toi ensuite de prendre ou de laisser, voire de réviser ton jugement. L'entêtement n'a jamais été une preuve d'ouverture. Ton équilibre serait bien fragile si pour le conserver, tu t'interdisais l'écoute des autres.

    J'entends ce que vous voulez dire, merci.

    Tu entends, parfait, nous voilà rendues à notre réelle utilité. Nous voulons te rendre attentive à quelque chose. Ne répète pas sans cesse à quelqu'un qu'il a [les oreilles bouchées], tu pourrais finir par avoir raison.

    J'y veillerai. On dit aussi qu'[il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre]?

    Certains êtres pour se protéger du monde extérieur ont réussi à faire le tri, ils entendent ce qui les arrange, ils ont l'oreille sélective!

    Impossible de vérifier s'ils entendent ou pas. Il nous reste à croire ce qu'ils avancent.

    Et pourquoi mettre en doute? Ce comportement pourrait bien te compliquer l'existence. Crois ce que les sourds te disent, et si tu les prends en flagrant délit de non-surdité, il sera toujours temps de leur demander pourquoi!

    C'est peut-être un refuge pour eux!

    Le monde actuel est envahi de tant de bruits. Augmenter les décibels est devenu une habitude grave, la jeunesse pourrait bien se retrouver, dans quelques années avec de sérieux problème d'ouïe.

    Vous les oreilles savez peut-être pourquoi la mode est à l'assourdissement.

    Nous avons une idée sur la question, en effet. Les enfants qui naissent maintenant ont besoin de respect de vérité d'authenticité d'intelligence. On les appelle les enfants nouveaux ou indigo parce que leur aura est de cette belle couleur bleu du ciel comme quand le soir commence à descendre.

    C'est quoi l'aura?

    En langage courant, c'est l'atmosphère qui entoure ou semble entourer une personne. La couleur indigo est celle de la spiritualité. Ces enfants ont une grande sensibilité. Ils ne supportent pas le mensonge, ils ont besoin d'une raison intelligente pour obéir, ils ont un caractère bien affirmé très tôt.

    Quel rapport avec la hauteur du son, le fait qu'ils écoutent leur musique si fort?

    Ils ont ainsi l'impression d'échapper à ce monde d'adultes qui leur semble incohérent. Ils ont l'impression de se brancher sur une autre longueur d'onde. Les enfants indigo sont difficilement influençables et plutôt manipulateurs.

    Il semble en effet que de nos jours, l'éducation ait pris une tournure nouvelle, que les méthodes utilisées pour nous ne conviennent plus.

    Vous ne pouvez leur dire qui ils sont ou ce qu'ils feront plus tard, ils le savent très bien. Lorsque la pression de l'extérieur leur semble trop forte, ils ont besoin de s'évader et le bruit est une manière qui leur convient. Malheureusement ce n'est pas sans risquer de provoquer des lésions.

    Auriez-vous une solution pour détendre ses enfants tout en ménageant leurs oreilles?

    Pourquoi ne pas utiliser des visualisations pour équilibrer et canaliser l'énergie débordante de ces enfants et également dans le but de déployer leur potentiel personnel? Tu peux accompagner l'histoire d'une musique douce qui convient à ce genre d'exercice. Nous te proposons un texte que tu leur liras doucement [Dans cette histoire, les couleurs sont bleu lavande et indigo, imaginez ces couleurs (éventuellement les leur montrer) et fermez les yeux. Nous respirons ensemble profondément dix fois (comptez jusqu'à dix) et nous voilà dans un champ plein de fleurs de couleur lavande et indigo. Comme elles sont belles! Nous marchons parmi les fleurs qui dégagent une odeur merveilleuse. Nous nous asseyons pour les regarder. Nous apercevons la couleur lavande et elle communique avec nous! Et voilà que nous devenons tout petits, tout petits jusqu'à pouvoir monter sur une fleur. Nous respirons et nous marchons sur ses pétales. Sa vibration nous calme et nous apaise (attendre vingt/trente secondes). Puis hop! nous sautons en bas et atterrissons en douceur sur un tapis d'herbe indigo. Nous nous baignons dans cet océan d'herbe, en jouant et en profitant pleinement du moment. Ce sentiment de paix et d'amour est toujours là dans cette énergie lavande et indigo. Nous la respirons pleinement. Puis quand nous décidons, nous ouvrons doucement les yeux.]

    Je vous remercie. A propos d'enfants, heureusement que la mode n'est plus aux [bonnets d'âne]!

    Chaque génération a sa méthode. Nous doutons que celle-ci ait favorisé l'apprentissage.

    Je vous rejoins. J'ai connu un homme à mon avis très intelligent. Le début de sa scolarité s'est bien déroulé puis, changement de maître. Avec le suivant, affrontement immédiat. Il a refusé de continuer à apprendre quoi que ce soit, à l'école. Mais quel conteur merveilleux, un vrai tribun.

    Nous nous en souvenons. Chaque situation peut permettre aux êtres d'évoluer, ici en l'occurrence, permettre au maître de s'épanouir en accompagnant les enfants, et aux enfants d'avoir la joie d'acquérir les connaissances nécessaires pour plus tard comprendre le fonctionnement du monde. Chaque situation peut aussi être déséquilibrée, ici un maître sévère ou autoritaire en face d'un élève à qui l'autorité sous toutes ces formes déplaît. Ils avaient peut-être les deux un bout de chemin à faire vers l'autre.

    Cela a beaucoup de sens. A propos, vous êtes le support d'un des cinq sens de l'homme, c'est prestigieux. L'ouïe, le pouvoir d'entendre, le pouvoir d'écouter.

    Chacune de nous possède vingt-quatre mille fibres qui vibrent sous l'effet du vent dans les feuillages, des vagues qui viennent mourir sur le bord de la mer, du chant des oiseaux, du gazouillis d'un jeune enfant et au mot je t'aime.

    Il est vrai qu'en regardant la construction d'une oreille, c'est un [outil] extraordinaire. Ecouter une berceuse dans la bouche de sa maman, des mots d'amour dits par son bien-aimé, des chansons d'amour, des opéras, de la poésie, tout cela ouvre la porte du cœur.

    Nous sommes obligées d'entendre bien d'autres sons. Chaque jour, aux informations, les journalistes nous décrivent les horreurs du monde. Quand il s'agit de la télévision, les yeux subissent également d'effroyables images.

    Il faut bien s'informer de ce qui se passe dans le monde, connaître la dernière catastrophe dont tout le monde parle, savoir ce qu'est telle maladie, ou quelle guerre a lieu dans quel pays?

    Pourquoi il faut?

    Dans les conversations, chacun donne son avis et ne pas savoir de quoi on parle, avoir l'air idiot ou inculte, ce n'est pas possible!

    Et pourquoi?

    Mais enfin, ils vont penser que je suis ignare!

    Crois-tu que tu puisses un jour connaître tout ce qui existe sur terre, tout ce qui s'y passe, dans les règnes minéraux, végétaux, animaux, humains?

    C'est impossible, je n'aurai pas le temps, comme dit un chanteur connu. Mais ce dont tout le monde parle le plus souvent?

    Qu'est-ce que cela te rapporte, d'écouter ces horreurs?

    Je déteste ces images de violence, voir des corps mutilés, du sang, des maisons détruites, des hommes qui meurent sous mes yeux, d'autres qui risquent de mourir pour me montrer ces horreurs. Je déteste voir ces jeunes hommes dans leurs beaux uniformes, l'air fier de servir leur pays, aller se faire tuer pour une cause qui ne leur appartient pas.

    Mais pourquoi regardes-tu et écoutes-tu quand même?

    En plus d'ignare, j'aurais l'air égoïste, ingrate. Egoïste parce que moi je suis confortablement installée, à l'abri. Ingrate parce que ne pas regarder, c'est comme ne pas dire merci de tout ce que j'ai.

    Tu peux continuer à voir les choses comme ça, à avoir peur de passer pour une ignare, égoïste et ingrate et t'obliger à écouter des histoires qui ne te plaisent pas. As-tu toi-même fait ce choix?

    Mais tout le monde regarde les infos?

    As-tu choisi? Nous en doutons. Pourquoi, depuis cette minute, ne choisis-tu pas ce qui va passer par nous?

    J'accepte, dorénavant, les sons qui me déplaisent, les paroles, les phrases qui ne m'apportent pas de l'harmonie, de la sérénité, de la joie, je vais les éliminer autant que possible de mon existence.

    Belle résolution, nous t'aiderons et t'enverrons des signaux d'alarme si nécessaire.

    Merci les oreilles. A propos de ce qui passe par vous, je n'aime pas entendre non plus les commérages, que suggérez-vous?

    Dis-le, simplement. Lorsque quelqu'un se met à parler d'une autre personne en ta présence, dis que tu n'as pas envie d'entendre cela.

    Je vais offusquer la personne.

    Qui veux-tu sacrifier, toi ou l'autre personne?

    Je ne veux personne sacrifier, je veux aussi être vraie. Je pourrais dire simplement [excusez-moi] et quitter les personnes.

    Quand tu es reçue dans une famille, tu peux t'absenter cinq minutes, mais après, ton hôte se fera du souci. Il y a une autre possibilité, pourquoi ne pas aiguiller la discussion sur un sujet qui t'intéresse?

    Le développement personnel? Mes tentatives jusqu'à aujourd'hui ont échoué, en particulier avec la plupart des personnes qui me sont proches. Je leur ai peut-être [cassé les oreilles] avec un sujet qui ne les intéressait pas?

    Chacun choisit sa manière de vivre, d'évoluer. Pour toi, c'est le développement personnel, pour d'autres, c'est le football, l'entraînement sportif, les jeux télévisés ou les films d'horreur. Laisse à ceux que le développement personnel n'intéresse pas le choix et arrête de vouloir convertir à tes théories ceux qui ne veulent pas t'entendre, tu y gagneras là aussi en sérénité.

    Vous êtes de bon conseil. Dans la conversation, je peux trouver un sujet qui intéresse tout le monde.

    Tu peux aussi écouter davantage les sujets amenés, t'ouvrir à ce qui se présente. Mais si vraiment ce ne sont que commérages, médisances, rien de constructif, nous pensons qu'il est préférable de le dire franchement. Tu risques de perdre l'amitié ou la considération d'une personne, la perte serait-elle importante? Réfléchis?

    J'entends bien. Cela me fait penser à une histoire. Un jour un homme arriva très agité auprès de Socrate le sage. - Ecoute Socrate en tant qu'ami il faut que je te raconte… - Arrête. As-tu passé ce que tu as à me dire à travers les trois filtres? - Les trois filtres? - Oui mon ami trois filtres! Le premier est celui de la vérité. As-tu examiné si tout ce que tu veux me raconter est bien vrai? - Non je l'ai seulement entendu raconter et… - Bien bien. L'as-tu au moins fait passer à travers le second filtre celui de la bonté? Est-ce que même si ce n'est pas tout à fait vrai ce que tu voudrais me raconter est au moins quelque chose de bien et de bon? - Non. Je dirais même au contraire… - Eh bien passons maintenant ce que tu voulais me dire à travers le troisième filtre. Demandons-nous s'il est vraiment utile de me raconter ce qui t'agite tant. - Utile? Euh pas précisément… - Eh bien dit Socrate si ce que tu as à me dire n'est ni vrai ni bon ni utile oublie-le et ne t'en soucie pas plus que moi!

     

    Converser avec...

    votre corps, par les malaises et maladies,
    il a quelque chose à vous dire...

    Tiré du livre
    "Conversations avec mon corps"
    de Christiane Kolly

    Vous pouvez copier en mentionnant
    l'auteur et le site.

    www.christianekolly.ch

    bouche nez
    bras oreilles
    coeur peau
    cuisses pieds
    dos poumons
    estomac sang
    fesses seins
    genoux sexe
    gorge tête
    jambes ventre
    mains yeux

     


    2 commentaires
  •  

    En bleu, c'est la personne, en rose, c'est la partie du corps

     

    Je me suis encore blessée aux mains. Pourquoi je me brûle, je me griffe, je me fais des hématomes sans cesse aux mains?

    C'est le moment que tu t'en inquiètes, depuis le temps que nous tentions de te faire réagir avec ces petits bobos… remarque, nous avons été plutôt regardantes, parce que nous savons que tu nous aimes, malgré que tu nous utilises bizarrement quelquefois…

    Bien-sûr je vous aime, je vous trouve belles, je vous mets de la crème quand il fait froid et que vous souffrez de rougeurs, je vous regarde avec amour en sachant combien vous m'êtes utiles. Vous êtes deux instruments qui savent faire tant de choses. Mais pourquoi dites-vous que je vous utilise bizarrement?

    Chaque fois que tu as un petit bobo, as-tu déjà essayé de te demander pourquoi cela arrivait?

    Mais c'est parce que je suis maladroite, enfin gauche, enfin je ne sais pas comment le dire avec vous…

    Avec la force de l'habitude, nous avons quand même notre part d'autonomie. Ainsi, quand nous avons tout à coup une blessure, pose-toi la question de savoir ce que tu faisais à ce moment-là, mais surtout, à quoi tu pensais, de quoi tu étais en train de t'accuser.

    La dernière fois que cela est arrivé, j'arrosais un rôti dans le four de la cuisine, et en ressortant ma main droite, j'ai touché le bord du four et cela m'a brûlée. A quoi je pensais, comment voulez-vous que je m'en souvienne?

    C'est immédiatement qu'il faut se poser la question, après c'est trop tard. Voyons, nous pouvons peut-être te donner un coup de main! Tu cuisinais dis-tu, tu pouvais te répéter comme par habitude [Chaque fois que j'utilise le four, je me brûle!]. Ou alors [Je ne suis pas très douée pour utiliser le four!] ou encore [Maman sait mieux que moi faire un rôti, ou un gigot] ou encore [Je suis maladroite avec le four].

    Oui, cela m'est arrivé. Et c'est pour cela que vous m'envoyer de cuisants messages?

    Ce n'est pas une bonne chose pour toi de te dévaloriser sans cesse, ou de te comparer avec une autre personne qui sait mieux faire ceci ou cela. Tu ne peux pas être heureuse avec cela. Si tu te juges supérieure, une poussée d'orgueil te monte à la tête et si tu te sens inférieure, tu te flagelles inutilement. Crois-tu vraiment que tu pourrais faire avec nous toutes les choses que tu fais à la perfection. Voyons, réfléchis un peu, c'est impossible. Pourquoi ne pas simplement te dire [je fais de mon mieux].

    Cela a beaucoup de sens, merci.

    Te souviens-tu qu'un jour, quand tu étais enfant, moi la main gauche, j'ai été complètement brûlée sur la partie supérieure par de l'huile d'une poêle à frire?

    Oui, je m'en souviens, cela a été très douloureux, il faisait froid dehors et je tournais en rond dans le jardin parce que l'air froid me faisait du bien.

    Peux-tu te souvenir du contexte?

    Oui, j'avais fait cuire pour toute la tablée, une dizaine de personnes, des œufs au plat et j'étais très fière. Lorsque j'ai fini par cuire les miens, mon père a voulu m'aider. Il a pris la poêle dans ses mains. J'ai tendu mon assiette. Il a penché la poêle. Les œufs sont restés un petit instant sur le haut et l'huile dans le creux. Puis les œufs en glissant, ont fait jaillir l'huile hors du récipient sur ma main gauche. Ce n'est pas moi…

    La main gauche est celle qui reçoit, alors que la main droite est celle qui donne. Ne voulais-tu pas recevoir? Quel était ton état d'esprit à ce moment-là?

    J'étais furieuse qu'il me prenne la poêle des mains. J'avais réussi à le faire pour tous les autres, pourquoi m'aider quand j'avais fini?

    Cela partait certainement d'un bon sentiment, mais toi, tu as pris cela de travers et tu t'es punie toi-même, enfin, les événements…

    Je n'y étais pour rien. C'est mon père, c'est l'huile, ce sont les œufs, mais en tous cas pas moi!

    Mais non, cela ne fonctionne pas ainsi. L'environnement est comme un instrument, présent uniquement pour te montrer que ta manière de penser n'est pas bonne pour toi.

    Immédiate, la leçon? Recevoir avec amour ou bien refuser. La colère retenue ressort fatalement.

    Ne vois-tu pas à quel point c'est merveilleux de recevoir sans cesse des messages indiquant ce qui est bon pour toi?

    Vu sous cet angle, oui.

    Nous profitons de ton attention, tu utilises des expressions qui nous effrayent, par exemple [J'en mets ma main au feu]. Non, nous ne voulons pas être mises au feu.

    C'est une expression qui veut dire que je suis certaine de ce que j'avance.

    Evite, s'il te plaît. Par contre, dans [Elle a la main sur le cœur], nous supposons qu'il y a une qualité. Notre partenaire le cœur est un allié puissant, généreux, aimant.

    Et que pensez-vous de [Quand on donne la main, on se fait prendre le bras], autrement dit à être généreux, on risque de se faire abuser.

    Sois généreuse, autant que tu veux ou que tu peux l'être, sans arrière-pensée du genre [Je l'invite au restaurant, j'espère bien que la prochaine fois c'est elle qui m'invitera], ce n'est pas de la vraie générosité c'est un échange et il serait bon de le dire à la personne. Et quand tu donnes tes vêtements aux pauvres, donnes-tu vraiment quelque chose qui te tient à cœur ou te débarrasses-tu de vêtements que tu ne porteras plus.

    Je me débarrasse de mes vieilles affaires.

    Les pauvres te font le don de recevoir ce que tu ne veux plus garder. La vraie générosité c'est quand tu donnes vingt francs à un sans abri, sans que personne ne te voit, et sans t'inquiéter de savoir s'il va les boire ou les fumer.

    Je tiens à ce qu'il les utilise pour son bien!

    Et pour qui te prends-tu pour prétendre savoir ce qui est bon pour lui. Chacun sa route, s'il veut boire de l'alcool ou fumer, ce n'est pas ton problème. Sois généreuse inconditionnellement, occupe-toi de tes affaires et non des siennes. Tu peux ne pas être d'accord avec sa manière d'agir ou ne pas comprendre, mais en aucun cas tu n'as le droit de choisir à sa place. Il récolte ce qu'il sème et toi aussi. Ainsi, si tu sèmes de la générosité, que crois-tu que tu récolteras?

    De la générosité, c'est beau.

    Pour donner et recevoir, il faut être deux. Crois-tu savoir recevoir?

    Oui, j'aime beaucoup recevoir des cadeaux.

    Nous nous souvenons de tes pensées, à plusieurs reprises, lorsque tu reçois [Cet objet ridicule, il a payé dix balles, mon dernier cadeau valait près de cent francs, il se moque de moi], et tu souris et dis merci…

    C'est de la politesse.

    Non, c'est un manque flagrant d'authenticité. Si tu n'en veux pas, dis-le. Ou accepte-le comme il est, en disant merci avec bon cœur et franchise, parce que chaque fois que tu reçois un présent, la personne a pensé à toi, s'est demandé ce qui pourrait te faire plaisir, est allée l'acheter, l'a fait emballer et te l'a envoyé ou apporté. Prends contact avec le plaisir de la personne de donner et sois un bon et authentique receveur.

    Et si je n'aime vraiment pas?

    Dis-le, si la personne te le demande et cela arrive souvent. Sinon, il est préférable de ne rien dire. Il faut savoir prendre contact avec le plaisir de donner de l'autre.

    D'accord, et je pourrai toujours offrir l'objet à quelqu'un d'autre si je n'aime pas.

    A notre avis, oui. Si la personne donne vraiment, elle ne s'offusquera pas et te laissera le choix d'en faire ce qu tu veux. Sinon, encore une fois, ce n'est pas ton problème.

    Mais si je n'aime vraiment pas et qu'elle ne me demande rien?

    Dis poliment merci, sans plus. Ne fais pas de dithyrambes inutiles, au risque que cela ne recommence. Souviens-toi, ton amie Juliette et son habitude de t'offrir chaque fois un vase. Tu as une armoire remplie de vases. Nous te conseillons plutôt de dire ce que tu aimes, simplement placé dans la conversation.

    Comment cela?

    Prends l'exemple des collectionneurs, ta fille Véronique collectionne les éléphants, quand quelqu'un veut lui faire un cadeau, c'est le début d'une idée… Lance une conversation du style [Quel est ton vin préféré?], [Et bien moi, c'est le Château Margaux], ou encore [J'adore les écharpes en soie, qu'en pensez-vous?] ou [J'aurais beaucoup de plaisir à recevoir un petit objet en or jaune, je suis en train de monter une breloque]. Quelques idées… quelqu'un n'a-t-il pas dit [Demandez et vous recevrez].

    C'est Jésus, encore la religion…

    Crois-nous, il avait beaucoup de bon sens.

    Il m'arrive de me sentir obligée de donner, parce que la personne en face a déjà donné plusieurs fois et je n'aime pas cette impression d'être obligée…

    Ne donne qu'avec cœur, sinon ne donne pas, c'est préférable. Si l'autre a plus de moyens que toi, accepte de recevoir davantage. Tu reçois de quelqu'un, tu donnes ailleurs, des objets, mais aussi du temps, de l'attention, de l'écoute. Quand tu veux faire un cadeau, demande à la personne ce qu'elle désire. Si tu souhaites être invitée parce que tu n'es pas en fonds sur le moment, dis-le. Libre à la personne en face d'accepter ou de refuser. C'est cela l'authenticité.

    Venons-en à d'autres problèmes physiques. Qu'en est-il des personnes qui souffrent d'arthrose, de ces maladies déformantes?

    Nous connaissons des mains qui ont envoyé de nombreux messages légers et cela n'a servi à rien. Pour se faire entendre, elles se crispent, elles commencent à moins bien fonctionner. Elles grincent, elles se bloquent.

    Que peuvent faire ces personnes?

    Prenons l'exemple d'une masseuse, pour qui les mains sont les instruments de travail. Lors d'un problèmes aux mains, elle peut se poser les questions suivantes [Comment je juge le travail que je fais?], [Est-ce que j'aime toujours mon métier?], [N'est-il pas temps de passer à autre chose?], [Dans quel état d'esprit je travaille?], [Est-ce que j'aime toucher le corps des gens?].

    Cela peut venir d'autre chose que le métier?

    Oui. Dans ce cas, la question est [Qu'est-ce que je fais en ce moment avec mes mains qui me pose problème?] La cause du problème peut avoir de multiples sources. Prenons l'exemple d'une femme au foyer, elle accomplit des dizaines tâches différentes. Encore une fois, il est important de se souvenir que ce n'est pas l'action en elle-même qui provoque un problème physique, mais la manière de penser de la personne par rapport à cette action.

    Là ça se complique, vous pouvez me donner un exemple ?

    La femme au foyer qui œuvre toute la sainte journée au service de son mari et de ses enfants, si elle le fait avec amour, en se disant que c'est une merveilleuse chance de pouvoir rester à la maison, d'être le lien de la famille, d'amener harmonie et joie par toutes ces attentions, tous ces travaux qui font le bonheur du reste de la maisonnée, cette femme est heureuse d'exécuter ses tâches, cela lui donne du bonheur. Dans la même situation, une autre femme se lamente, se disant qu'elle est la bonne, que personne ne réalise tout ce qu'elle entreprend, qu'elle aurait voulu être architecte ou globe trotter. Dans la même situation, la manière de penser par rapport au travail accompli est très différente. Devine qui peut avoir des problèmes au niveau des mains?

    Evidemment celle qui n'est pas contente. Et que proposez-vous?

    Quand les petits bobos surviennent trop fréquemment il est nécessaire de se poser les questions clé [Qu'est-ce que je fais en ce moment avec mes mains qui ne me satisfait pas?], [Quelles sont mes possibilités?], [Quelles sont les conséquences pour le reste de la famille?].

    Ne croyez-vous pas que certains n'ont pas le choix?

    Chaque être humain, et là nous croyons nous répéter, chaque être humain est responsable de sa vie. Accepter une situation avec bon cœur est une possibilité. Aller vers un changement en est une autre. Il n'est pas nécessaire de [casser la baraque], parler de ses envies de changement avec le reste de la famille peut être un début, trouver une solution ensemble, dans le respect des désirs de chacun, avec amour.

    C'est la solution idéale, cela se passe-t-il vraiment comme cela?

    Tout changement provoque chez l'individu des contrariétés, les habitudes sont souvent agréables. Remettre en question le confort de chacun, dans le cas de la femme au foyer, provoquera quelques moments difficiles. D'un autre côté le bonheur de chacun est en jeu. Continuer de la même manière en sachant que ce n'est plus ce que la personne désire n'est pas possible, aller de l'avant est la seule solution. Après un temps d'adaptation, chaque membre de la famille bénéficiera du changement, par le fait que la femme va pouvoir s'épanouir dans quelque chose de nouveau.

    Les femmes, toujours les femmes.

    C'était l'exemple. Nous pouvons en citer d'autres. L'homme qui est congédié, ou qui exerce un métier en train de disparaître, c'est quelquefois la vie qui amène les changements et le fonctionnement de la famille en sera modifié.

    C'est un fait. Avec vous, si j'ai bien compris, l'important est de vous utiliser avec le cœur puisque vous en êtes la continuité?

    Bien vu. Nous nous joignons à toi et faisons le vœu que tu t'en souviennes.

     

    Converser avec...

    votre corps, par les malaises et maladies,
    il a quelque chose à vous dire...

    Tiré du livre
    "Conversations avec mon corps"
    de Christiane Kolly

    Vous pouvez copier en mentionnant
    l'auteur et le site.

    www.christianekolly.ch

    bouche nez
    bras oreilles
    coeur peau
    cuisses pieds
    dos poumons
    estomac sang
    fesses seins
    genoux sexe
    gorge tête
    jambes ventre
    mains yeux

     


    votre commentaire
  •  

    En bleu, c'est la personne, en rose, c'est la partie du corps

     

    Encore ces mollets qui sont durs, qui me font mal, pourquoi régulièrement cela m'arrive-t-il?

    Le mollet, ça fait partie de nous puisque nous allons du pied au genou. Tu as vraiment une attitude étrange avec nous.

    Etrange, comme c'est bizarre…

    Tu essaies toujours de t'en sortir avec une pirouette, mais c'est une échappatoire qui te fait contourner le problème.

    J'ai une tension au niveau du muscle arrière de la jambe, ce n'est pas la peine d'en faire un plat.

    Pour l'instant une tension, mais si tu ne comprends pas le message, cela peut devenir plus grave.

    C'est une menace, ma parole.

    Loin de là. Nous sommes tes alliées comme le reste de ton corps. Seulement voilà, tu es la spécialiste des ambiguïtés. Nous sommes bien obligées de faire notre travail de jambes et de t'envoyer un message quand c'est nécessaire.

    Par exemple?

    Tu veux aller vers quelque chose, quelque chose de nouveau. Nous les jambes sommes là pour t'y amener. En même temps, tu ressasses le passé. Tu culpabilises d'avoir laissé un travail qui te permettait de bien gagner ta vie. Tu ne te sens pas libre d'aller de l'avant. Tu traînes derrière toi des remords. Tu n'as pas enlevé les toiles d'araignées…

    Vous avez raison. Je me sens coupable d'avoir pris des décisions hasardeuses. J'ai d'ailleurs payé le prix fort.

    Quel prix, de quoi s'agit-il?

    En plus des difficultés financières personnelles, j'ai eu droit au coup fatal qui m'a complètement anéantie. Au moment où j'avais le plus besoin d'aide, j'ai été symboliquement assassinée.

    Comme tu y vas…

    J'avais le couteau sous la gorge. Une personne de mon entourage avait promis de m'aider en cas de besoin. Et bien non, au moment de devoir le faire, elle m'a humiliée, profondément humiliée. Au lieu de l'aide promise, elle s'est adressée à mes créanciers. Elle s'est prise pour mon tuteur? De plus, elle en a parlé à toute la famille. Je crois que ma fierté en a pris un sacré coup.

    Tu es encore furieuse on dirait?

    Il reste quelque chose, oui.

    Si nous nous souvenons bien, un événement a précédé celui-ci. Pourquoi cette personne a-t-elle agi ainsi?

    Cela faisait des mois, voire des années qu'elle me jugeait. Le développement personnel c'est de l'idiotie. Tu devrais trouver un travail convenable et arrêter ces bêtises.

    Le miroir, encore le miroir. Si elle te disait cela tout haut, c'est un peu que tu le pensais aussi.

    Oui, vous avez raison. Aujourd'hui je le vois, mais sur le moment, j'étais enfermée dans ma colère, mon humiliation. J'ai très mal accepté ses observations. J'ai fini par lui écrire une lettre de deux pages lui demandant de me laisser vivre ma vie à ma manière.

    Tu n'oublies pas quelque chose?

    Oui. Dans la même lettre, je lui demandais de me prêter de l'argent.

    Tu t'étonnes qu'elle n'ait pas trouvé cela de très bon goût?

    Ma fierté en avait pris un grand coup. Je crois que j'ai voulu lui donner une leçon mais que cette leçon m'est immédiatement revenue.

    La loi du retour agit de plus en plus vite quand on a pris le chemin de l'évolution.

    Je devrais lui dire merci. Avec ma tête, je comprends ce qui s'est passé et la leçon est apprise, mais avec mon cœur, je n'arrive pas. Il y a de la fierté, mais aussi une forme de peur…

    Peur de quoi?

    Peur qu'elle recommence. C'est d'ailleurs très inconfortable comme émotion. C'est pour cela que je me tiens le plus possible éloignée, pour quelque temps.

    Vas au fond de ta pensée?

    Pas très glorieux, mais enfin. Plutôt prétentieux même, je la prive aussi de ma présence, elle qui aime avoir une cour et être le centre.

    Miroir?

    J'aime aussi avoir une cour, puisque j'aime donner des cours et être le centre.

    Nous, les jambes allons un de ces jours t'amener vers elle. Tu pourras ainsi lui parler de tout cela. Tu lui diras que tu es désolée de ce qui est arrivé. Tu la remercieras de t'avoir permis d'apprendre autant sur toi. Tu lui diras que tu comprends ce qui est arrivé. Tu lui diras aussi que tu l'aimes.

    D'accord, un de ces jours.

    N'attends pas trop longtemps, c'est du temps perdu. Et cette tension dans le mollet, tu vois où on veut en venir? As-tu laissé derrière toi le passé? Acceptes-tu les difficultés que tu as traversées? En as-tu tiré des leçons? Es-tu prête à commencer autre chose?

    Je suis prête. Enfin, je crois, comment en être sûre?

    Etre sûre de quoi? D'avoir fait le bon choix?

    Le lâcher prise, j'utilise beaucoup plus le lâcher prise. Je vais là où la vie m'amène, je fais confiance.

    Sans oublier de donner une direction? Tu n'es tout de même pas devenue un bateau sans gouvernail?

    Non, je donne la direction, l'objectif général, être utile à éveiller les consciences à l'évolution. Par contre pour le moyen de transport et le trajet, je laisse faire la vie et accepte ce qui arrive.

    Nous avons avancé. Nous pourrons relâcher aussi la tension des mollets.

    Et que se passe-t-il si la personne ne comprend pas le message de la tension.

    L'accident, la fracture. Prenons l'exemple d'un enfant que les parents amènent sur les champs de ski. Au départ, il s'amuse dans la neige, il tombe et trouve cela amusant. Les parents lui font prendre des leçons, il devient chaque jour meilleur. Puis il est inscrit à des compétitions.

    Rien de tragique, plutôt glorieux pour le moment.

    Pour le moment. Il commence les compétitions, fait quelques résultats encourageants. Il commence à sentir la pression. Pression de son professeur qui attend de lui le meilleur. Pression de ses parents qui ont investi beaucoup d'argent dans les cours, le matériel et qui seraient fiers d'avoir un fils sur le podium.

    Il a bien de la chance, ce jeune homme.

    Oui, mais d'un autre côté, il n'a plus le temps de rêvasser, ce qu'il aime faire, il n'a plus le temps de voir ses copains ni une certaine jeune fille avec qui il aimerait passer plus de temps. Il n'est pas conscient de tout cela.

    Mais je suppose que les jambes vont agir?

    Il n'y a pas d'autre solution. Un jour d'entraînement plus long que les autres, c'est la fracture. Bien sûr qu'il aura un ou deux os fracturés. Mais le cadeau en vaut la peine.

    Le cadeau, vous insinuez qu'inconsciemment il l'a fait exprès?

    Oui. Les cadeaux sont nombreux. D'abord le repos, permission de rêver autant qu'il veut. Ensuite, les visites lors de son hospitalisation, les copains, la jeune fille. Admets que les cadeaux sont nombreux.

    Et la compétition alors, il aura perdu une année?

    Il est bien possible que ce soit le dernier de ses soucis. Ce n'était pas son objectif. Son père avait toujours rêvé, enfant, d'avoir un bel équipement de ski, de prendre des cours et de faire de la compétition, lui non.

    Il aurait été plus simple de lui dire, plutôt que de se casser une jambe, d'ailleurs on dit souvent [il vaut mieux cela qu'une jambe cassée].

    Affronter un père autoritaire ou se casser une jambe, pour certains la deuxième solution est plus simple.

    Il aurait pu [prendre ses jambes à son cou] et s'enfuir?

    Certains adolescents lorsqu'ils ne trouvent pas d'autre solution le font. On appelle cela une fugue. Et derrière une fugue il y a toujours une raison importante. Un dialogue ouvert, d'homme à homme, d'humain à humain je dirais est vraiment nécessaire à ce moment-là, faute de quoi l'adolescent recommencera.

    Il vaut mieux écouter ses jambes avant d'en avoir une en bois.

    Ce sont des cas extrêmes. Cela arrive suite à des accidents, souvent des accidents de travail.

    Et là vous me direz que la personne n'allait pas dans la bonne direction pour elle et qu'elle n'osait rien faire pour en changer?

    Il ne peut pas y avoir d'autres raisons. Prenons l'exemple de ce physiothérapeute, un des meilleurs de sa profession, qui a une jambe de bois. Son premier métier était bûcheron, il a aimé travailler dans la nature, le contact du bois. Et puis, est venu pour lui le moment de changer, d'apprendre autre chose. Il savait qu'avec ses mains il pouvait faire des merveilles, qu'il avait un don.

    Vous voulez dire qu'il était obligé de changer, que c'était son destin?

    Non, tu n'es jamais "obligé" de rien. Ce bûcheron avait envie de changer, mais il n'osait pas le faire. Il avait peur de dire à sa femme qu'il faudrait qu'elle travaille durant quelques mois, pendant sa nouvelle formation. Il n'osait pas mettre en péril la situation financière de sa famille, il n'osait même pas demander aux siens de diminuer les dépenses pour aller vers son objectif, soigner les personnes avec ses mains.

    Aider, toujours aider, sommes-nous donc tous des saint-Bernards en puissance?

    Ce bûcheron aurait aussi pu rêver de devenir artiste peintre ou vendeur de voitures, ce n'est pas l'objectif qui a de l'importance, c'est l'idée que s'en fait la personne pour atteindre cet objectif.

    C'est un peu hasardeux de laisser tomber un bon job pour recommencer ailleurs.

    Chacun est responsable de sa vie. Si le bûcheron a besoin de devenir physiothérapeute pour son évolution, qu'il le fasse. Si son épouse a besoin de plus d'argent que lui ne peut gagner sur le moment, elle peut trouver elle-même le moyen d'en gagner…

    Il n'a pas osé affronter tous ces changements, il a préféré, inconsciemment, se couper une jambe?

    Il n'avait peut-être même pas conscience de son désir. Se sentir mal dans sa peau, avoir des tensions dans les jambes ou des petites blessures, ce sont les premiers signes de l'être profond. S'arrêter et prendre la peine de réfléchir, se demander pourquoi cette tension, pourquoi ces éraflures à répétitions sur les jambes, aux mains (qui ont un rapport avec ce que l'on fait) c'est le moyen de prendre conscience du malaise avant que l'accident grave n'arrive.

    Le mieux serait d'être attentif à tout ce qui arrive? Quel travail?

    Ce n'est pas nécessaire de faire du nombrilisme non plus, mais quand les choses vont [de travers] comme vous dites, prendre un moment pour y regarder de plus près permettrait d'éviter bien des problèmes plus graves.

    Et notre bûcheron, qu'est-il arrivé ensuite?

    Il a eu un accident de travail dans lequel il a perdu une jambe, remplacée par une prothèse. Et le cadeau, puisqu'il y a toujours un cadeau, il n'a pas eu à se préoccuper de trouver les moyens financiers pour devenir physiothérapeute. C'est une assurance qui a continué à subvenir aux besoins de sa famille et qui a financé sa nouvelle formation. Aujourd'hui, il est heureux, avec une jambe en moins.

    A croire que certains pourraient avoir un accident intentionnellement?

    Attention à la loi du retour. Tu peux tout faire, tout envoyer dans l'univers. Rappelle-toi qu'un jour tu recevras la facture, tu devras en payer le prix…

    Par exemple, quelqu'un qui se mutile pour recevoir de l'argent? Quel serait le prix à payer?

    Beaucoup de gens pensent que parce que c'est une société d'assurances, ce n'est pas du vol ou de l'escroquerie. Mais oui, c'est un groupe de personnes et le raisonnement est le même. La personne s'est mutilée pour recevoir de l'argent. Le retour pourrait être de devoir payer après avoir été accusé injustement, ou de perdre une autre partie de soi-même alors qu'elle était d'une grande utilité, par exemple la main pour le masseur.

    C'est terrifiant, cette loi du retour.

    Nous dirions plutôt que c'est rassurant, tout est une question d'équilibre. Tu récoltes ce que tu sèmes. Commence à semer l'amour, la compassion, le pardon et devine ce que tu récolteras tôt ou tard?

    La perfection n'est pas de ce monde, c'est impossible d'être toujours aimable.

    Tendre à la perfection, en acceptant les imperfections, voilà qui est sage.

    Un pas après l'autre et vous êtes là juste avant le pied pour donner des signes si le pas va de travers.

    Nous tenons à souligner qu'il n'y a pas de juste ou de faux, c'est une notion tout à fait humaine. Tu peux faire tout ce que tu veux. Réfléchis simplement aux conséquences. Au pire, tu tues une femme, intentionnellement parce qu'elle est l'épouse de l'homme que tu aimes. Ce n'est pas intelligent de ta part, puisque la loi du retour fait que tu te mets en situation que quelqu'un tue la personne que tu aimes…

    Vu comme ça, effectivement.

    Et ne rétorque pas en disant oui mais, il y en a qui… occupe-toi de tes affaires, tu es ici sur terre pour toi, pas pour juger les autres ou te comparer à eux. D'ailleurs la loi du retour fonctionne pour tout le monde, tu n'as aucun souci à te faire…

     

    Converser avec...

    votre corps, par les malaises et maladies,
    il a quelque chose à vous dire...

    Tiré du livre
    "Conversations avec mon corps"
    de Christiane Kolly

    Vous pouvez copier en mentionnant
    l'auteur et le site.

    www.christianekolly.ch

    bouche nez
    bras oreilles
    coeur peau
    cuisses pieds
    dos poumons
    estomac sang
    fesses seins
    genoux sexe
    gorge tête
    jambes ventre
    mains yeux

     


    votre commentaire
  •  

    En bleu, c'est la personne, en rose, c'est la partie du corps

     

    Depuis gamine et aussi loin que je me souvienne mes genoux ont saigné. Je tombais en avant et me blessais aux genoux!

    Nous sommes là pour que tu plies! Que tu te plies! Que tu te mettes à genoux. Nous représentons l'humilité, la souplesse intérieure, la force profonde à l'opposé du pouvoir extérieur qui est la rigidité.

    Je manque ainsi d'humilité, de souplesse?

    La raideur, les positions tranchées par rapport à la vie, l'injustice ressentie, nous t'avons envoyé des petits signes pour te montrer que ce n'était pas une manière de penser bonne pour toi!

    Des blessures aux genoux, avant qu'elles aient le temps de cicatriser, je m'en faisais de nouvelles… Dommage que vous ne m'ayez pas parlé déjà quand j'étais enfant!

    Nous avons bien tenté à plusieurs reprises, tu étais raide, sourde, plus tu grandissais et moins tu voulais plier…

    Ces petits incidents sont arrivés depuis que j'ai eu ma première trottinette. Après ce fut la bicyclette puis le vélomoteur.

    Le moyen que tu utilises pour avancer?

    C'est vrai. Dans ma grande curiosité, je n'ai pas su me poser la question: pourquoi je tombe toujours sur les genoux en avançant?

    Tout est dans l'attitude, la manière de penser. A quoi était occupé ton esprit quand tu étais sur ton vélo?

    Colère! Oui, j'étais souvent en colère. Injustice. Mon frère et moi avions chacun un vélo. Quand le mien ne fonctionnait pas, j'allais à pieds, et quand celui de mon frère n'était pas en état de marche, j'allais aussi à pieds. Mon frère travaillait à la ferme avant d'aller à l'école. Mon père exigeait que je lui laisse mon vélo quand le sien était en panne. Je trouvais cela extrêmement injuste.

    Tu ne voulais pas plier? Tu n'acceptais absolument pas la situation. Nous faisons partie de ton corps pour te permettre de plier, nous t'avons avertie souvent par des blessures que le manque d'acceptation n'était pas bon pour toi.

    Selon vous, j'aurais du me réjouir de cette situation et de beaucoup d'autres qui me déplaisaient?

    Te réjouir non, accepter oui. L'autorité, c'est ton père qui l'avait. Toi tu devais obéir. Tu n'avais pas vraiment le choix, en l'occurrence. Durant ton enfance, c'était lui le chef. Tu pouvais te dire que plus tard, tu ferais ce que tu voudrais.

    Je me disais cela à longueur de journée.

    Mais en attendant, accepter aurait été bien plus confortable que te rebeller.

    De plus, je devais lui envoyer nombre de pensées noires, mais je n'osais pas lui parler franchement, de peur de l'affronter ou de lui déplaire.

    Et tu as traîné cela durant des années! Sur le chemin de ta vie, il y avait toujours un homme, dans ta vie affective, dans ta vie professionnelle, dans ta vie sociale, qui avait de l'autorité sur toi et contre qui tu luttais, mais sans oser vraiment aborder le problème.

    Vous avez raison. Je m'en suis rendu compte bien tard. Il n'est jamais trop tard…

    Depuis quelques années, tu n'as plus de blessure aux genoux.

    C'est exact. Par contre, qu'est-ce que vous grincez, quand je monte un escalier, vous jouez des castagnettes ou quoi?

    Nous grinçons, et toi, ça grince où, dans ta vie, dans ta manière de monter? de t'élever? puisque tu ne parles que de monter l'escalier.

    Quel sentiment j'ai en face de ma manière de m'élever? Cela ne va pas comme je veux. Je suis parfois impatiente. J'ai aussi un besoin de reconnaissance dans ce que je fais que je n'obtiens pas toujours.

    Pourquoi attendre que les autres comblent ce besoin de reconnaissance. Ne pourrais-tu pas t'aimer toi-même, aimer ce que tu fais, même si certains ne sont pas d'accord, ne comprennent pas, trouvent cela complètement hilarant.

    Le développement personnel, c'est quoi? Il n'y a pas besoin de s'en occuper, cela se fait tout seul. Ces idées de relations entre le corps et l'âme… Les vies antérieures, la régression… foutaise que tout cela.

    Tu es bien sévère, ne serais-tu pas la première à vraiment devoir être convaincue? Ton besoin d'approbation n'est-il pas aussi fort que ton manque de confiance, d'assurance dans ce que tu fais?

    Il y a du juste dans ce raisonnement! Et c'est pour cela que vous grincez?

    Une des raisons. Tu es tellement sévère, d'abord avec toi-même et bien entendu avec les autres. Sois plus conciliante, accepte les choses comme elles sont, si tu ne peux rien faire pour les changer. Vis ton bonhomme de chemin en pliant mieux, en ayant l'humilité, l'intelligence de laisser à chacun le droit de croire ce qu'il veut et surtout de vivre les expériences qu'il veut, même si tu n'es pas d'accord et même si tu ne comprends pas.

    Cela s'appelle être une sainte…

    Tu en es encore loin… Rappelle-toi que plus tu persistes à vouloir convaincre quelqu'un de quelque chose et plus il résistera.

    J'essaie de faire plier les autres?

    Bravo. C'est l'éternel miroir, tu vois chez les autres ce que tu ne veux pas voir chez toi. Une bonne question à te poser [De quoi les accuses-tu?]. Tu prends la réponse à ton compte.

    Si je les accuse de manquer d'ouverture d'esprit par rapport à un courant de pensée différent de la vox populi, je manque d'ouverture? Cela ne tient pas debout, mes chers genoux…

    Cela peut signifier que tu as une façon de penser par rapport à l'ouverture ou la fermeture qui n'est pas bonne pour toi.

    Il m'arrive de m'accuser d'être crédule, candide, naïve, enfin ça tourne là autour.

    Parce que tu as vécu des expériences qui se sont terminés par une leçon cuisante pour toi?

    C'est exact. J'ai toujours voulu croire à de belles histoires, comme si elles ne pouvaient arriver qu'aux personnes capables de croire plus que les autres.

    La crédulité a fait de toi la proie des manipulateurs, leçon apprise?

    Je crois. Il n'est pas bon pour moi de me lancer dans une aventure les yeux fermés. Ou bien, je peux le faire en mesurant les risques encourus et en étant d'accord de payer la facture le moment venu!

    Souviens-toi de l'adage [Si tu perds, ne perds pas la leçon]…

    Le discernement devrait me soutenir, dorénavant.

    Tu vois que [ceux qui ne veulent pas croire] t'ont servi de miroir pour te permettre de dépasser un problème, de le regarder sous un autre angle. Les gens devraient dire merci à toutes les personnes proches contre lesquelles ils se heurtent, pour les précieux enseignements qu'inconsciemment elles leur donnent.

    Je suis d'accord. Mais sur le moment, quand j'ai envie d'envoyer quelqu'un dans le mur parce qu'il me contredit ou réfute mes idées, au beau milieu de l'action, c'est difficile de dire [stop, temps mort, merci, merci], je passerais plutôt pour une débile!

    C'est toi qui le dis! A toi de voir.

    D'accord, j'arrête, oublier la galerie et parler, d'être à être, d'âme à âme. Parler à quelqu'un et lui dire merci sincèrement. Parler avec son cœur, dire merci d'avoir permis de voir en l'autre une caractéristique oubliée de sa personne, quelque chose à améliorer. Merci du rôle joué en l'occurrence.

    As-tu songé que nous sommes tes je-nous?

    Vous grincez, vous grincez depuis longtemps, il me semble même que c'est depuis toujours. Je-nous? La seule manière que j'ai trouvée de me comporter en cas de conflit je-nous, c'est la fuite. Vous grincez pour cela?

    Ma chérie, quand tu fuis, tu ne résous rien, tu ne fais que remettre à plus tard la possibilité de bien assimiler le problème, la possibilité d'y trouver un début de solution.

    Vous voulez dire que chaque fois que j'ai résolu un problème par la solution du vide, cela n'a été qu'un retardement?

    Oui. Mais sois indulgente avec toi-même. Il y a des situations dans la vie où on ne peut pas faire autrement que fuir. C'est comme jouer un joker, un espace pour respirer, une forme de repos avant de continuer l'évolution.

    De toute évidence, cela ne sert pas à grand chose, le problème persiste tant qu'il n'a pas été dépassé et la leçon intégrée.

    Mais lorsqu'elle le sera, la vie les événements le destin n'auront plus à te mettre dans une situation de problème je-nous.

    J'ai fui dans le domaine des relations affectives et dans le domaine professionnel.

    Ce sont deux domaines séparés, la famille et plus tard la vie affective, l'école et plus tard la vie professionnelle. Tu peux avoir résolu le problème de ta relation à l'homme, auquel cas tu n'as plus besoin d'apprendre comment plier pour mieux vivre, il te reste à l'apprendre dans le domaine professionnel?

    Vraisemblablement, la vie va me remettre dans une situation de conflit en face de l'autorité pour me permettre d'apprendre à plier?

    Il y a un autre moyen, te réconcilier avec ta propre autorité. Tu le sais bien, nous n'avons pas à te le faire remarquer, tu es autoritaire, c'est dans ta nature.

    Je n'aime pas les gens autoritaires, c'est donc pour cela?

    Bravo… C'est l'éternelle histoire de la paille et de la poutre… Commence à regarder l'autorité comme quelque chose de bienfaisant. Avoir de l'autorité, cela veut dire être capable de commander, de contrôler, de corriger, les fameux trois C de l'armée.

    Je déteste l'armée. Former des hommes pour apprendre à tuer derrière de faux-semblants de protectionnisme!

    Tu es sévère, tu as des positions tranchantes, veux-tu bien te mettre à la place de l'autre, de ceux qui pensent qu'une armée est nécessaire pour que la paix règne dans un pays.

    C'est un faux débat. Deux pays sont en désaccord, s'il n'y avait pas d'armée, ni dans un pays, ni dans l'autre, il n'y aurait pas de guerre. La peur doit être tellement forte que, de chaque côté, les dirigeants ressentent le besoin de se mettre à l'abri derrière une armée d'hommes et de moyens de destruction, moyens de mort.

    Nous ne pouvons pas dire le contraire. Vois en cela le fait que la peur, encore trop souvent sur notre planète, a le dessus sur l'amour. Constate cela comme un fait. Œuvre dans la direction du bien plutôt que de vouloir être le détracteur de mal.

    Ça me paraît plein de bon sens, merci les genoux.

    Œuvre là où tu peux faire quelque chose. Plutôt que de vouloir, avec acharnement, faire comprendre à certains qu'ils ont tort, tâche ô combien difficile, mets plutôt ton énergie à faire quelque chose dans le sens de ce que tu estimes être le bien.

    De nouveau, je vais passer pour une originale. Ce n'est pas la mode de renforcer le bien, la mode est plutôt à déloger le mal.

    La mode, à notre égard, est un mot vide de sens. Avec tous les moyens de manipulations qui existent dans la société actuelle, au risque de manquer de souplesse, nous dirons que l'important reste de se faire une opinion personnelle, avec mure réflexion, après avoir éliminé les clichés. Vient ensuite le temps de défendre cette opinion, uniquement par souci de conviction profonde et non par souci de plaire à un maximum d'individus.

    N'est-ce pas le serpent qui se mord la queue? Vous dites qu'il est important d'être capable de plier! Vous dites aussi qu'il faut se faire une opinion personnelle claire?

    Tout est dans la manière. Plie devant l'inéluctable. Accepte les faits comme le résultat du courant de penser d'un certain nombre de personnes.

    Cela me rappelle un extrait du livre de Bernard Montaud, [César l'éclaireur]. "La peur engendre la peur. La haine engendre la haine. L'Amour engendre l'Amour. Nous sommes conscients que nous ne sommes que des petites gouttes d'eau faisant partie d'un même océan. Chacune de ces gouttes d'eau, si petite soit-elle, peut décider d'apporter sa contribution, si invisible soit-elle. - Mais César, on ne peut pas rester les bras croisés. Comment peut-on demeurer indifférent face à tous ces morts? - Oh! Tu as raison, on ne peut pas rester les bras croisés. Alors décroisons-les pour embrasser! C'est ainsi que l'on doit remédier aux guerres: embrasser l'ennemi, au lieu de le tuer. - Oui, mais comment? Ce n'est pas si simple! Que pouvons-nous faire? Comment intervenir dans ces guerres qui ont lieu à l'autre bout du monde? - En ne répandant plus toi-même la guerre ici! Petite Corinne, imagine! Et s'il existait sur terre deux grandes cuves invisibles? Une grande cuve de paix et une grande cuve de guerre. Selon toi, comment se rempliraient ces cuves? - Heu! L'une par nos caresses, et l'autre par nos coups. - Tout juste mon amie! Par nos petites gouttes de paix: les caresses, par nos petites gouttes de guerre: les coups."

    Bravo… c'est exactement cela!

    Je me prosterne… Je génuflexe…

     

    Converser avec...

    votre corps, par les malaises et maladies,
    il a quelque chose à vous dire...

    Tiré du livre
    "Conversations avec mon corps"
    de Christiane Kolly

    Vous pouvez copier en mentionnant
    l'auteur et le site.

    www.christianekolly.ch

    bouche nez
    bras oreilles
    coeur peau
    cuisses pieds
    dos poumons
    estomac sang
    fesses seins
    genoux sexe
    gorge tête
    jambes ventre
    mains yeux

     


    votre commentaire
  •  

    En bleu, c'est la personne, en rose, c'est la partie du corps

     

    Une catégorie de femmes aime les fesses des hommes. Je me souviens d'une amie, quand nous nous promenions quelque part et que l'on voyait devant nous bouger une belle paire de fesses masculines, notre main faisait un mouvement vers l'objet de notre convoitise et se balançait de haut en bas, mais sans toucher, juste pour rire.

    Nous suscitons depuis longtemps de nombreuses convoitises. Ce n'est pas toujours gai d'être fesses. Certains hommes et certaines femmes, surtout celles qui aiment l'amour, aiment aussi se faire pénétrer. Cela s'appelle sodomie, en souvenir de la ville de Sodome. Nous sommes associés à l'impureté, à la corruption.

    Lorsqu'il s'agit de deux adultes consentants, et en admettant que chacun s'occupe de ses affaires et non de porter de continuels jugements sur la vie sexuelle de leurs congénères, cela ne pose pas de problèmes. Cependant, lorsqu'il y a rapport de force, entre un adulte et un enfant, une future vie sexuelle épanouie pour cet enfant me paraît compromise?

    La plupart des adultes qui s'adonnent à ce genre de pratique ont été eux aussi abusés quand ils étaient enfants. Souvenez-vous que pour les enfants, ce sont les adultes qui donnent l'exemple. Ils ont appris que la sodomie faisait partie de l'affection. Plus tard, on leur a dit que c'était mal. Entre leur penchant et la morale, ce n'est pas toujours cette dernière qui gagne.

    Vous voulez dire que cette pratique se transmet de génération en génération?

    Oui. Retrouver le coupable d'origine pour le juger et le condamner et impossible, dans ces conditions.

    Et quelle est votre proposition?

    La question est difficile. Avoir de la compassion pour les uns et les autres. Et puis souviens-toi de la loi du karma. L'abusé a peut-être, dans une autre vie, été abuseur et l'abuseur met en route la probabilité d'être un jour abusé, puisque tout ce que nous envoyons dans la nature nous revient. On pourrait aller jusqu'à dire que la justice des hommes est inutile, mais on ne le dira pas.

    Quand je pense qu'il s'agit parfois de nouveau-nés, cela me fait frémir d'horreur.

    C'est là justement que la loi du karma permet de se sentir le moins inconfortable. Imaginons que ce nouveau-né a choisi de revenir sur terre dans ces conditions parce qu'il a été pédophile dans une autre vie!

    C'est une manière très simple de se débarrasser du problème. Ce nouveau-né est impuissant à se défendre.

    Nous ne disons pas que cet acte peut être accepté, loin de là. L'idée serait plutôt de dire: je ne suis pas d'accord, je ne comprends pas, mais je ne juge pas, je laisse aux autres le droit d'avoir des faiblesses, j'ai de la compassion même pour le pire personnage, vu de ma fenêtre, qui existe sur terre.

    S'occuper de ses affaires, encore une fois.

    Les hommes sont des juges si sévères. Il est pourtant vrai que pendant que nous sommes occupés à juger tous les individus peu recommandables qui existent sur terre, nous avons moins de temps pour regarder nos propres actions, pour chercher des moyens de s'améliorer, d'évoluer.

    Et la comparaison est à notre avantage, notre égo se sent bien de se sentir meilleur.

    Bref. Changeons de sujet. Pourquoi dis-tu parfois que tu as payé un objet [la peau des fesses]? Nous sommes pourtant toujours là, serais-tu d'accord de nous abandonner la peau en échange de quelque chose?

    Expression qui veut dire que l'objet a coûté cher!

    Evite, cela vaut mieux. Mais dis-nous, il t'arrive de nous serrer l'une contre l'autre?

    [Serrer les fesses], avoir peur. C'est un réflexe que de se crisper, se fermer…

    Nous sommes à la base du corps physique, base de la colonne vertébrale, à l'axe du support pour les jambes, nous méritons de regagner en considération.

    Vous êtes aussi les éboueurs du corps?

    Oui, par le gros intestin, nous transportons et permettons d'éliminer les matières organiques qui n'ont pas été assimilées plus haut. Nous permettons à l'organisme de ne pas s'encrasser, s'intoxiquer. Une grève d'éboueurs, c'est horrible pour une ville!

    Durant la constipation, vous retenez, vous faites le travail mais plus lentement, quel est le message?

    Quelles sont les questions! Tu peux t'en poser plusieurs. As-tu peur de perdre quelqu'un? As-tu peur de perdre quelque chose? Te retiens-tu parce que tu as peur de déplaire? Que ne veux-tu pas lâcher?

    Et si ces questions n'évoquent rien?

    Tu es peut-être très attachée au matériel, tu as de la peine à laisser aller ce qui ne te sert plus. Tu mets de côté, à la cave ou au galetas, au cas où…

    … je manquerais, peur du manque?

    Il peut s'agir aussi d'expériences mal vécues, mal digérées, mal assimilées. Les vieilleries restent là alors que le cycle normal de la vie serait de les laisser s'en aller.

    Vous parlez aussi de temps, d'attention, d'affection, d'écoute, de soutien, d'argent?

    Peut-être que tu donnes parce que tu n'oses pas ne pas le faire, ce serait mal vu, tu te sentirais coupable. Mais au fond, tu préfèrerais tout garder pour toi.

    Quels conseils donnez-vous?

    Laisse aller les vieilles affaires, fais de la place pour du nouveau, dans tous les domaines, les croyances, les idées noires, ne retiens pas ce que tu penses, dis-le et tu te sentiras plus légère. Fais l'expérience du vide. Regarde autour de toi, dans la cave, dans les armoires. Débarrasse-toi de ce que tu n'as pas utilisé depuis un an. Tu te sentiras mieux, moins encombrée…

    Dans d'autres cas c'est le contraire, la diarrhée fait que la personne rejette?

    Rejeter avant d'avoir pu assimiler ce dont le corps a besoin, rejeter les idées, les choses avant d'avoir réfléchi, avant de savoir si ces idées, ces choses sont bonnes pour elle. Il se peut aussi que la personne trouve que ce qu'elle doit assimiler sur le moment est trop difficile pour elle, alors elle rejette.

    Sans savoir si c'est bon pour elle?

    Elle refuse un aliment, une expérience, une leçon, une information. Elle se prive de jouir de la vie, elle se prive de reconnaissance.

    Et comment inverser le mouvement?

    Commencer par se faire chaque matin devant la glace, un genre de monologue [Je suis une bonne personne], [Pour l'instant mes peurs m'incitent à rejeter la vie], [J'accepte mes peurs, je fais chaque jour un bout de chemin vers une plus grande estime de moi-même], [Je mérite ce qui m'arrive et je vais faire un effort pour l'assimiler], [Je nourris mon esprit de pensées positives pour moi-même], si quelqu'un ne s'estime pas, cette estime ne peut venir des autres, charité bien ordonnée commence par soi-même, proverbe latin.

    Mais c'est de l'égoïsme…

    Souvent, les grands maîtres ont dit les mêmes choses sous une autre forme. Jésus nous a dit [Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là].

    J'ai entendu depuis que je suis née, qu'il fallait aimer Dieu, mais surtout qu'il fallait aimer son père et sa mère, qu'il fallait aimer son prochain, être généreux, partager, savoir s'oublier soi-même. Il me semble que s'aimer soi-même n'ait pas la cote… J'ai passé pour une égoïste dans beaucoup de circonstances.

    Egoïsme, attachement excessif à soi-même, qui fait que l'on recherche exclusivement son plaisir et son intérêt personnels, selon le dictionnaire Robert. Pose-toi la question, as-tu recherché exclusivement ton plaisir et ton intérêt?

    Parfois oui. On n'est jamais si bien servi que par soi-même… Et je me dis que si je ne satisfais pas moi-même mes désirs, mes besoins, si j'attends que les autres le fassent à ma place, je peux attendre encore longtemps.

    C'est un égoïsme intelligent, et nous savons qu'il t'arrive aussi de penser aux autres, d'être généreuse, de partager.

    C'est vrai. Mais si j'étais égoïste en toutes circonstances que pourrait-il se passer.

    Nous revenons à la loi du retour, au boomerang, à la loi de cause à effet. Tu te comportes en égoïste, tu ne penses qu'à toi et à ton propre plaisir, quel est le prix à payer?

    Accepter d'avoir un jour en face de moi quelqu'un qui se comporte de la même manière. Accepter d'avoir un jour envie de partage et essuyer un refus. Accepter d'avoir un jour besoin qu'on me donne et essuyer un refus.

    Oui. Tu te couperais aussi au plaisir de recevoir. C'est un peu de l'art, de savoir donner et de savoir recevoir. Donner sans attente, juste pour le plaisir d'être généreux et de voir l'autre content. D'ailleurs, si tu fais un cadeau et que l'autre n'a pas l'air satisfait, c'est pas la joie?

    Je peux toujours lui demander si cela lui plaît?

    Et accepter que sa réponse pourrait être non. Par contre, s'il dit oui et qu'il pense non, ce n'est plus ton problème. Il apprendra un jour que l'authenticité est une amie ou alors il continuera de recevoir des cadeaux qui ne lui plaisent pas.

    Le plaisir de donner et le plaisir de recevoir, recevoir même si ce n'est pas exactement ce que l'on attend, pas facile?

    C'est vrai. Tu peux simplement ressentir la joie que l'autre a de donner, il a réfléchi, il s'est déplacé dans un magasin, il a choisi pour toi. S'il est tombé un peu à côté, ce n'est pas bien grave, tu pourras donner cette chose qui te plaît relativement à quelqu'un d'autre.

    Mais non, et si la personne l'apprend?

    A toi, ici d'être authentique. Si elle te demande si ça t'a plu, dis-lui franchement que, puisqu'elle te le demande, tu te permets de lui dire la vérité. Si elle ne te demande rien, tu es libre de faire ce que tu veux de l'objet puisqu'il t'appartient.

    Il m'est arrivé un jour de voir un cadeau que j'avais offert à une personne chère chez une autre, et cela m'a fait un peu de peine. Je comprends mieux et j'accepte aujourd'hui que si ça ne lui plaisait pas vraiment, elle était libre d'en disposer à son goût.

    Recevoir en prenant contact avec la joie du donneur de donner. Donner en prenant contact avec la joie du receveur de recevoir, cela permet à une bonne énergie de circuler, c'est se mettre au service de la vie.

    Merci de cette page philosophique, mais recevons à nos moutons, non à vous… Lorsque j'étais enceinte, j'avais tous les jours une douleur persistante au coccyx.

    Cet os est d'une extrême sensibilité. Il termine la colonne vertébrale, se trouve à la base. Il représente les besoins de base. La femme enceinte qui a ce problème va vers un bouleversement de sa vie et s'inquiète pour le futur.

    Je m'inquiétais énormément de l'avenir matériel de notre future petite famille.

    Cette douleur aux coccyx était là pour te dire qu'il fallait faire confiance à l'univers.

    J'étais une jeune femme indépendante, j'allais devoir accepter d'être dépendante de quelqu'un…

    Tu culpabilisais de t'asseoir sur ton derrière et de vouloir que quelqu'un s'occupe de toi. Tu voulais te montrer active, mais surtout pas dépendante.

    Pour une femme enceinte qui a un caractère libre et indépendant, la dépendance, l'espèce de handicap professionnel que représente la maternité n'est pas facile à accepter. Je me souviens de ma colère contre les assurances. J'étais en arrêt maladie. Je n'étais pas malade, je travaillais à la continuation de l'espèce.

    Tu réalises que ces douleurs au coccyx, nous les avons envoyées pour te faire comprendre que ta colère, ton indignation n'était pas bonne pour toi, que le système n'était pas parfait, qu'il pouvait s'améliorer, s'adapter au changement dans la vie d'un couple.

    Je voyais cela comme une injustice profonde d'ailleurs j'en ai déjà parlé. J'étais considérée comme malade alors que j'allais mettre au monde un enfant. Par contre, mes jeunes collègues masculins absents la moitié de l'année pour raison militaire étaient très bien considérés alors qu'ils allaient apprendre la guerre, apprendre à tuer.

    Comme tu y vas, il faut bien que les hommes apprennent à défendre leurs foyers?

    Aujourd'hui je relativise, les armées ont peut-être eu leur raison d'être puisqu'il fallait apprendre à se défendre. Je reste convaincue que si aucun homme ne construisait d'engin servant exclusivement à tuer, il y aurait moins de violence entre eux.

    On ne peut le nier, mais il lui resterait toujours ses mains! La nature humaine est faite de grandeurs et de bassesses. Nous sommes dans un monde en évolution. Théodore Monod l'humaniste disait son indignation de savoir que sur la terre, de toutes les espèces vivantes, parmi les mammifères, seul l'homme enseigne à son petit l'art de tuer pour une autre raison que pour se nourrir.

    Pour construire le mur de l'harmonie et de la paix, il suffit que chaque être humain pense à devenir lui-même meilleur. Chaque fois qu'il donnera plus d'amour, plus de pardon, plus de compassion, ce sera une brique de plus à l'édifice.

     

    Converser avec...

    votre corps, par les malaises et maladies,
    il a quelque chose à vous dire...

    Tiré du livre
    "Conversations avec mon corps"
    de Christiane Kolly

    Vous pouvez copier en mentionnant
    l'auteur et le site.

    www.christianekolly.ch

    bouche nez
    bras oreilles
    coeur peau
    cuisses pieds
    dos poumons
    estomac sang
    fesses seins
    genoux sexe
    gorge tête
    jambes ventre
    mains yeux

     


    votre commentaire
  •  

    En bleu, c'est la personne, en rose, c'est la partie du corps

     

    Aïe! Pourquoi ai-je si mal aux hanches, juste au moment de converser avec les cuisses? Quand j'ai écrit le chapitre concernant la gorge, j'ai eu un mal de gorge qui a duré plusieurs semaines. D'autres endroits également se sont manifestés, le cœur, le dos, l'estomac, ce livre ressemble parfois à un accouchement…

    Tu exagères. Les hanches, c'est l'endroit où nous sommes rattachées au corps. Tu souffres de quels maux exactement?

    Le matin, quand je me lève, je suis comme grippée, il me faut plusieurs minutes avant de pouvoir marcher normalement et les hanches me font mal, ça coince, ça bloque, ça craque…

    Et cela t'empêche de faire quoi dans ta vie?

    Cela m'empêche d'aller et venir comme je veux, de faire les premiers pas facilement, d'aller de l'avant, de marcher en souriant, d'être mobile.

    C'est ton désir bloqué, ton désir profond est celui-là, tu veux être mobile, aller et venir facilement, aller de l'avant, marcher dans une direction en souriant, mais… Au niveau de l'être, cela t'amène à te sentir comment?

    Je me sens handicapée, freinée, retenue… Je démarre avec peine, avec douleurs…

    T'est-il déjà arrivé de te sentir handicapée, freinée, retenue, d'avancer avec peine, avec douleurs?

    Oui, plusieurs fois, professionnellement, quand je pressentais la fin prochaine de la fonction que j'occupais…

    Et après, que se passait-il?

    Il fallait trouver autre chose, recommencer, redémarrer quelque chose!

    Aujourd'hui tu en es à ce même point?

    Oui, une fois c'est la fonction que j'occupe qui disparaît, une fois c'est le patron qui m'occupe qui ne veut plus de moi, un autre fois c'est moi qui ne veut plus continuer à exploiter un commerce et aujourd'hui, c'est le bureau, où je me trouvais très bien, qui ferme boutique.

    Tu te retrouves à recommencer. Et que peut-il arriver de désagréable à quelqu'un qui recommence et recommence, et recommence encore?

    On va le juger instable, inconstant, futile, léger, versatile…

    Arrête, tu ne crois pas que c'est assez. Réfléchis à ceci, parce que c'est ta croyance [Si tu es mobile polyvalente, si tu marches dans une nouvelle direction en souriant légèrement facilement tu seras jugée instable, inconstante, futile, versatile…]. Tu y crois très fort et nous, enfin les hanches sont là, avec cette douleur, pour te montrer que ce que tu crois n'est pas bon pour toi. Alors, avec tes cinquante ans et l'expérience que tu as de la vie, veux-tu vraiment continuer à croire cela?

    Non, évidemment non, je ne veux pas.

    Demain matin, au lever, lorsque tes hanches grinceront peut-être tu penseras à cela [Etre mobile, polyvalente ne veut pas dire être aussi instable, inconstante, futile].

    Merci de la leçon. A propos, c'est quoi le nom de la leçon, le nom du malaise?

    Cela ressemble beaucoup à de l'arthrose. Tu vis beaucoup de colère envers quelqu'un d'autre. Tu ne prends pas la responsabilité et tu préfères accuser quelqu'un d'autre de tes malheurs. Tu entretiens un sentiment d'injustice.

    J'entretiens? Oui, j'ai ressenti un profond sentiment d'injustice lorsque nous étions deux pour une seule place et que c'est moi qui ai dû laisser la mienne. Oui, j'ai ressenti un nouveau sentiment d'injustice lorsque j'ai été l'objet de harcèlement psychologique (mobbing). Quant à aujourd'hui, le patron qui ferme son entreprise? Je pourrais rajouter une couche d'injustice… Je l'entretiens tu dis?

    Au fond? Il en reste quelque chose. Alors maintenant, aie de la compassion envers ces gens que tu as tenus pour responsables. Ne regarde plus en arrière. Cultive ton enthousiasme. Utilise ton énergie à voir positivement l'avenir et non à ruminer le passé.

    Belle leçon.

    Nous sommes le lien entre les jambes, qui te mènent vers l'avant et le bassin, nous sommes liées aux désirs et aux sensations. Nous sommes parcourues par d'importants vaisseaux artériels et veineux qui assurent la vascularisation des jambes, métaphysiquement laisser circuler la joie. Si tu as mal par-là, pose-toi la question suivante. As-tu de la difficulté à te faire plaisir dans tes projets futurs?

    Visiblement, douloureusement, c'est cela.

    D'autres questions. Y aurait-il une partie adulte trop sérieuse à l'intérieur de toi? Te retiendrais-tu? Est-ce que tu veux prouver ta valeur aux autres?

    Je pense que vous avez des conseils?

    Laisse agir davantage ton enfant intérieur. Amuse-toi. Réalise tes désirs. Apprends à mieux équilibrer les besoins de l'adulte et ceux de l'enfant. L'adulte qui est en toi pourra toujours intervenir, mais tu peux oublier ton côté sérieux (les voix de papa et maman au petit enfant que tu étais).

    Moi qui voulait être légère, il me semble que ces conseils rendent l'avenir plus léger. Bon, pendant que j'y suis, pourquoi vous me faites le coup de la cellulite, c'est très moche, c'est lourd, et ça aussi c'est handicapant…

    C'est le blocage de ta créativité… Tu te retiens, tu ne te fais pas assez confiance, tu bloques. Ce n'est pas bon pour toi et c'est dommage pour les autres.

    Mais de plus, au niveau de l'esthétique, ce n'est pas vraiment joli à regarder?

    Tu t'inquiètes tant de ce que les autres pensent, c'est un moyen de t'amener à relativiser l'importance de l'opinion d'autrui. Tu te laisses influencer, tu bloques ta créativité, ton merveilleux pouvoir de créer, tu ne passes pas à l'action par peur de ce que les autres diront. Cette manière de penser n'est pas bonne pour toi.

    Pour changer de manière de penser, conseils?

    Pose-toi des questions. Qu'est-ce qui m'effraie dans le fait de montrer mes talents? De quoi ai-je peur si j'attire l'attention sur moi? Serai-je à la hauteur de la situation?

    Je vais encore trouver des peurs du style [On va se moquer de moi], [On va me juger], [Certains trouveront mes idées, mon travail nul], [Je ne saurai pas exposer, parler en public]. Après je fais quoi avec ce paquet?

    Fais-toi davantage confiance. La plupart de ces peurs viennent de la perfectionniste qui ne dort jamais en toi. Prends les peurs les unes après les autres. Si une ou deux personnes se moquent de toi, est-ce si grave? Aie de la compassion pour elles. Si plusieurs te jugent sévèrement, souviens-toi que tu es un juge encore plus sévère envers toi-même et aime-toi. Lorsque certains ne seront pas d'accord avec tes idées, respecte le droit de chacun d'avoir ses propres idées. Quant une personne jugera ton travail nul, souviens-toi qu'elle est encore plus dure avec elle-même et aie de la compassion pour elle.

    Et exposer, parler en public? Si je bafouille devant des dizaines de personnes?

    Tu bafouilles… et après. Pour tout le monde il y a une première fois, tu reconnaîtras devant les gens que tu as le trac, tu leur demanderas de bien vouloir t'excuser d'avance et surtout, fais-toi davantage confiance. Pourtant tu connais la phrase [Je m'en remets au Divin pour le résultat], fais-le.

    Vous avez vraiment réponse à tout. Autre chose, le nerf sciatique passe par vous?

    Oui, c'est le plus long nerf du corps humain, il commence au bas de la colonne vertébrale traverse la fesse, la cuisse, la jambe et finit au pied.

    Une douleur au nerf sciatique est souvent brutale, vive, pourquoi?

    La personne vit de l'insécurité face à son avenir. Elle peut aussi vivre une peur inconsciente de manquer d'argent ou de biens matériels. Ce problème arrive souvent à une personne qui ne manque de rien mais qui craint le manque, qui vivrait difficilement le fait de perdre.

    Avoir de l'argent, avoir des biens…

    Pourtant la personne se croit détachée du matériel, elle a appris que ce n'est pas spirituel d'aimer les biens terrestres.

    Elle se joue un mauvais tour?

    La culpabilité inconsciente d'aimer les biens terrestres l'empêche d'aller de l'avant, de foncer dans la vie, de risquer. Sa vie devient fade.

    Il peut y avoir d'autre origine à ce mal?

    Oui, cela peut aussi indiquer une rancune, de l'agressivité retenue, de la résistance en face d'une personne, mais toujours dans le monde matériel. Plus on va vers la terre, plus les maux sont liés au monde matériel.

    Quel est le message à comprendre?

    La personne se fait beaucoup de mal avec cette façon de penser. Elle veut se punir? Le degré de douleur la renseigne sur l'intensité de la punition qu'elle s'inflige. Elle est attachée aux biens matériels, d'où vient cette croyance que c'est un mal? Qu'elle commence par se donner le droit d'être attachée aux biens matériels.

    Et la peur de perdre?

    Comme pour toutes les peurs, la première étape consiste à reconnaître sa peur. La personne devrait reconnaître aussi qu'elle a besoin pour l'instant d'avoir sa réserve. Elle en est là pour l'instant, un point c'est tout. Un jour viendra où elle n'aura plus besoin de sa réserve de biens matériels.

    Elle sera pauvre?

    Non, elle aura assez confiance en sa capacité de créer au fur et à mesure ce dont elle a besoin.

    Mais en attendant ce jour?

    Elle peut aimer posséder des biens matériels et commencer à apprendre le détachement. Il n'est pas obligatoire d'être pauvre pour être spirituel.

    Oui, il vaut mieux être beau, riche et en bonne santé que moche, pauvre et malade.

    C'est de l'ironie… mais dans le fond, c'est vrai. Vivre dans le confort, la richesse et la beauté est agréable. La beauté est une des nourritures de l'âme.

    Mais Jésus nous a dit: [Il est plus facile pour un chameau de passer par le chas d'une aiguille que pour un riche de gagner le royaume de cieux]. Il ne nous facilite pas l'existence avec ces paroles!

    Jésus avait une manière bien particulière de nous dire comment se comporter. Souvent, ces métaphores ont un sens qui, au premier abord, nous échappe. Disons simplement que quelqu'un qui est très attaché a ses biens terrestres aura plus de difficulté à prendre le recul nécessaire pour évoluer et aller vers la lumière.

    Revenons à un problème particulier aux jambes, ce sont les varices, la dilatation d'une ou plusieurs veines avec altération de la paroi.

    Les gens qui souffrent de ce genre de malaise désirent se donner plus de temps pour eux, avoir plus de liberté, mais comment, là est leur problème. Ils exagèrent l'importance des choses, des ennuis. Ils font une montagne d'une taupinière. Ils ont de la difficulté à travailler dans la joie. Il se peut même qu'ils s'obligent à rester dans une situation où ils ne sont pas heureux.

    Mais pourquoi n'osent-ils pas changer?

    Ce sont les [il faut que], [je dois] qui commandent leur vie. Ce malaise leur donne une impression de lourdeur, comme pour leur dire [Pourquoi trouves-tu la vie si lourde, si pesante?]

    Qu'allez-vous conseiller à ces personnes?

    Prendre la vie plus légèrement. Prendre du repos si le besoin s'en fait ressentir, quoi de plus naturel? Quand le corps est fatigué, il a besoin de se recharger. Cette volonté qui pousse à en faire toujours plus, à aller toujours plus loin, sans ménagement de la personne, ce n'est pas la voix du cœur. Chacun a le droit de choisir pour lui-même ce qu'il aime, ce qu'il veut.

    S'aimer soi-même, se respecter, écouter son corps, respecter ses limites, les mêmes conseils reviennent souvent.

    Qui va respecter tes limites si ce n'est toi-même? Qui sait écouter ton corps? Connaître tes désirs et tes besoins, sinon toi?

    Oui, c'est moi qui suis aux commandes. C'est la personne qui a le malaise qui est aux commandes de son corps, elle est la mieux placée pour prendre le gouvernail et mener le vaisseau à bon port.

    Pourtant lorsqu'un problème survient, la personne recevra d'abord des messages au niveau de son mental du style [Cette situation ne peut plus durer je dois trouver une solution], [Je vais lui parler ou changer de patron], [C'est le moment de changer de métier, celui-là ne m'apporte plus rien], [Cet appartement est trop obscure, il ne me convient plus], [Je ne peux plus rester dans ces conditions] etc. Puis c'est au niveau émotionnel que les signaux arrivent, palpitations, angoisses, sueurs, peurs.

    Si nous n'avons pas agi suite aux signaux précédents, c'est le physique qui se manifeste?

    Oui. Cela peut commencer par de la tension musculaire et les messages seront de plus en plus forts si la personne ne réagit pas et continue avec les mêmes pensées, avec les mêmes comportements, sans prise de conscience.

    C'est incontournable?

    Le corps est fait pour être sain. Si l'énergie bloque à un endroit, les cellules ne sont pas régénérées. L'issue, à la fin du compte peut être fatale.

    Depuis que la mort existe, on est à l'abri de rien, n'est-ce pas?

    C'est vrai. Mais autant vivre le plus confortablement possible et pour cela prendre bien soin du véhicule dont on dispose, le corps. Si votre voiture a une lumière rouge qui s'allume, parce qu'il n'y a bientôt plus d'essence, vous allez vous arrêter à la prochaine station et faire le plein. De même pour votre corps, s'il vous envoie des signaux, réagissez…

     

    Converser avec...

    votre corps, par les malaises et maladies,
    il a quelque chose à vous dire...

    Tiré du livre
    "Conversations avec mon corps"
    de Christiane Kolly

    Vous pouvez copier en mentionnant
    l'auteur et le site.

    www.christianekolly.ch

    bouche nez
    bras oreilles
    coeur peau
    cuisses pieds
    dos poumons
    estomac sang
    fesses seins
    genoux sexe
    gorge tête
    jambes ventre
    mains yeux

     


    votre commentaire
  •  

    En bleu, c'est la personne, en rose, c'est la partie du corps

     

    C'est tellement réconfortant quand l'homme que j'aime me prend dans ses bras.

    Tu aimes n'est-ce pas? Mais toi, tu prends souvent dans tes bras les gens que tu aimes?

    Pas autant que je le voudrais. J'ai souvent envie de le faire parce que j'aime cette proximité, cette chaleur qui fait tant de bien. Seulement, prendre dans les bras, sans toucher le corps de l'autre, cela me paraît difficile. J'aime toucher le corps de l'autre, mais cela me met mal à l'aise. Je ressens une réaction de mon corps, quelque chose de physique, de sexuel même.

    Pour un membre de ta famille?

    Non, pour les autres personnes. Je ressens une émotion, un léger trouble qui ressemble un peu à l'émoi la gêne ressentie lors des premières approches amoureuses.

    Ne mélange pas les choses.

    Avec ma tête, je sais faire la part des choses, il en reste quand même un trouble, agréable trouble d'ailleurs.

    Accepte-le comme tel, tu sais bien que tu as une sensibilité à fleur de peau.

    D'accord. Plutôt que de [rester les bras croisés], je vais être encore plus adepte de l'embrassade, de l'accolade, puisque cela me fait plaisir.

    Oui, accueille [à bras ouverts], sans arrières pensées, et accepte cette sensation de communion avec l'autre comme elle vient, laisse déborder ton cœur d'amour, reçois-en les bienfaits, simplement, laisse ton cœur parler et ta tête au vestiaire, pour une fois.

    Vous plaisantez, j'espère?

    Demande à ton mental de te laisser apprécier l'instant, sans envoyer les [Que va-t-il penser?], [Elle va croire que je suis homosexuelle!], [Il va sentir mon émotion et penser que je le cherche], etc. etc. Nous sommes le prolongement du cœur, nous sommes là pour démontrer l'amour.

    J'adore [donner le bras], la proximité de côté!

    Fais attention à tes expressions, donner c'est donner. Tu ne veux tout de même pas te séparer d'un de nous? Tu dis aussi parfois que [les bras t'en tombent]. Comment sommes-nous sensés réagir?

    Vous tombez le long du corps, vous démontrez ainsi de l'impuissance.

    Tu ne veux pas te séparer de nous Dieu soit loué! Fais quand même attention aux expressions que tu utilises. Quand tu dis d'un air défait [cela va me rester sur les bras]. Ça semble lourd, très lourd et nous ne sommes pas faits pour soulever des poids inutiles, mais pour être utiles à ton bonheur.

    Et quand je fais un [bras d'honneur]?

    Nous utiliser comme symbole phallique en direction d'une autre personne, pas très glorieux pour nous non plus.

    Vous préférez [Avoir le bras long]? Avoir de l'influence sur le reste du monde?

    Nenni. Si chacun s'occupait de ses affaires, sans vouloir toujours influencer les autres, sans vouloir aller plus vite, plus loin, s'il n'y avait pas cette fameuse compétition, mais que chacun faisait son œuvre, dans son environnement, [the right man, the right place], [la bonne personne à la bonne place], la vie des hommes serait plus belle.

    Vu sous cet angle, c'est fort possible. Rien n'est parfait, mais rien n'est immuable. A propos, quel est le problème d'une personne qui se casse les bras, plusieurs fois.

    Tu penses à quelqu'un en particulier?

    Oui, un membre de ma famille. C'était l'automne et nous nous promenions dans le verger. Il restait quelques pruneaux sur l'arbre. Nous avons grimpé pour les prendre. En redescendant, il s'est cassé le bras.

    Il est difficile de trouver la raison pour les autres. Peut-être avait-il peur de grimper?

    Je l'ignore, mais quelques temps plus tard, alors que nous jouions sur un réservoir d'eau, avec une amie du voisinage, de nouveau, il devait sauter, redescendre et il n'osait pas.

    Et ton amie l'a poussé et il s'est cassé le bras!

    Oui. Et ce n'est pas terminé, en retournant à l'école, au début de l'hiver, à la récréation, il se fait une glissade, derrière l'école, tombe et se casse de nouveau un bras.

    De quel côté cette fois-ci?

    De l'autre côté. En peu de temps, il s'est cassé les deux bras.

    Nous avons un lien avec le faire. Qu'allait-il faire de sa vie?

    Mes parents étaient paysans. J'ai le sentiment qu'il ne voulait pas vraiment prendre la succession de mon père mais qu'il n'osait pas le lui dire.

    Nous sommes les vecteurs de l'action. Nous permettons de passer de l'idée, du mental, au concret, à l'acte. La pression devait être forte pour ce jeune homme.

    Mon père envisageait de lui passer le flambeau. Visiblement, lui ne voulait pas. Mais il n'osait pas le dire. Peur de le décevoir, peur de son autorité. Il restait un moyen, c'était de rendre cette situation impossible et avec une faiblesse au niveau des bras, impossible de faire ce métier.

    Cela me paraît avoir du sens. Et ta mère dans tout cela.

    Avec sa grande sensibilité, elle a du savoir que mon frère ne voulait pas reprendre les affaires, elle a ainsi été en désaccord avec son mari. Mon frère devait se sentir mal d'être la cause du désaccord de ses parents.

    Il l'a montré avec des fractures, aussi bien à droite qu'à gauche. De cette manière, plus question de continuer à faire le paysan, il avait une bonne raison de faire autre chose.

    Finalement, le rôle du premier fils n'était pas aussi enviable que je l'imaginais.

    Tu n'as pas eu ce genre de difficultés, tu en as eu d'autres. Les tensions au niveau des bras sont la manifestation d'une difficulté à agir. Les mémoires ou blessures inconscientes d'un être par rapport à sa capacité à agir vont se manifester par des douleurs qui peuvent aller jusqu'à la fracture lorsque le souvenir qui apparaît est trop fort ou bouleverse trop la structure, le squelette, les croyances, les choix de vie de la personne.

    J'ai eu moi aussi des difficultés à accepter ce qui arrivait au niveau professionnel, cela ne s'est pas porté sur les bras?

    Agir n'est pas une difficulté pour toi. Ce serait plutôt le contraire. Tu agis à tort et à travers sans vraiment mesurer les conséquences de tes actions à long terme.

    Et les douleurs au niveau de la nuque que je ressens depuis si longtemps?

    Cela exprime ta difficulté à faire passer les idées dans le réel. Tu agis beaucoup, dans de nombreux domaines. Mais pour l'essentiel, ce à quoi tu tiens, tu retiens. Et le pire, c'est que la seule raison pour laquelle ça bloque, est que tu te sens incapable d'y arriver.

    C'est mon corps qui me dit cela et il ne peut pas se tromper?

    Nous sommes reliées les unes aux autres, les parties de ton corps. Nous savons ce qui est bon pour toi. C'est pourquoi, lorsque tu agis contre ton bien, nous t'envoyons des messages sous forme de tensions, de douleurs. Si tu ne comprends toujours pas après cela, la situation devient intenable et la seule issue, c'est un problème suffisamment handicapant pour que tu sois obligée de t'arrêter et, nous l'espérons, de réfléchir aux causes de ton problème.

    Il peut y avoir de très nombreuses causes, si je comprends bien?

    Pose-toi la première question [La douleur t'empêche de faire quoi?] Ecoute la première réponse qui te vient à l'esprit.

    Mes douleurs à la nuque, accompagnées de lourdeurs dans le bras, je les ressens chaque fois que je suis devant mon ordinateur. Ça veut dire quoi? Cela m'empêche d'écrire confortablement. J'écris sous stress, sous pression, alors que j'adore cela. Je devrais pouvoir écrire avec plaisir, sans aucun malaise.

    C'est ce que ton être intérieur veut, mais tu te l'interdis. Il y a une manière de penser qui t'empêche d'écrire dans l'insouciance.

    Et laquelle s'il vous plaît?

    La deuxième question est [Qu'est-ce qui pourrait t'arriver de désagréable si tu écrivais avec plaisir, dans l'insouciance].

    Rien, évidemment.

    Alors pourquoi ne le fais-tu pas? La première réponse qui vient à l'esprit est toujours la même. Réfléchis un peu, si vraiment tu n'avais peur de rien, tu écrirais vraiment dans la décontraction.

    Oui. Que pourrait-il m'arriver de désagréable si j'écrivais avec plaisir? Difficile de répondre.

    Tu peux empirer la situation. Que peut-il arriver de désagréable à quelqu'un qui travaille avec plaisir, sans se soucier de rien?

    Oui, là je me souviens d'une situation professionnelle où durant un an, je ne me suis souciée de rien et je n'ai pas vu venir un événement qui m'a beaucoup perturbée. J'avais confiance et tout se passait bien autour de moi. Je n'ai pas vu venir la fin prochaine du produit avec lequel je travaillais. Je n'ai pas vu venir mon déplacement à un autre poste.

    Ce n'était pourtant pas la fin du monde ce déplacement? Pourquoi as-tu si mal accepté? Tu n'as pas accepté du tout ce qui est arrivé?

    Non. J'ai pris un nouveau poste à contre-cœur.

    Et aujourd'hui, tu peux voir d'où venait le mal? Tu avais le choix. Tu aurais pu tenter de garder ton poste, tu aurais pu accepter le nouveau avec plaisir. Non, toi tu as [baissé les bras], tu as pris le nouveau poste sans le vouloir vraiment. Tu t'es mise dans une situation où d'un côté comme de l'autre, tu étais mal assise.

    C'est vrai. L'origine de mes douleurs à la nuque, là où se trouve le lien avec les bras serait là?

    C'est une des raisons, une couche des couches sur la blessure. Continuons. Reprenons la question [Que peut-il arriver de désagréable à quelqu'un qui travaille avec plaisir, décontracté]?

    Il peut se faire gruger, on pourrait lui faire un enfant dans le dos!

    Et au niveau de l'être? Comment qualifierais-tu cette personne?

    Elle est insouciante, trop confiante, candide, naïve, idiote, stupide!

    Comme tu y vas! Tu vois le lien que tu as fait?

    Lorsque je travaille avec plaisir, je vais me faire avoir.

    Et maintenant, quelques années après, veux-tu toujours traîner derrière toi cette croyance? Crois-tu que chaque fois que tu auras du plaisir en travaillant, tu te feras avoir?

    Cela me paraît peut probable?

    Bien. Dorénavant, chaque fois que tu sentiras encore une tension au niveau des bras lorsque tu écris, pense à cela [Ce n'est pas parce que j'ai du plaisir à travailler que je vais me faire avoir]. Tu vois maintenant l'utilité de la douleur? Et si tu as vraiment pris conscience de ta croyance, dans ton cœur, si tu as les larmes au bord des yeux parce que tu comprends la petite fille blessée, si tu es d'accord de la ramener ici et maintenant, nous n'aurons plus de raison de t'envoyer des tensions…

    J'ai saisi. Merci. Dans le fond, c'est bien pratique, à condition d'avoir trouvé la raison et il me semble que ce n'est pas si simple.

    En effet, parfois ce n'est pas encore le moment. La personne peut l'avoir devant le nez, gros comme une maison, mais ne pas être encore en mesure de prendre la leçon. Il arrive à l'être humain ce qu'il est capable de prendre. Souviens-toi de ceci, la question n'est pas de savoir si l'acte, ici écrire, est bon pour la personne, la question est de regarder la manière de penser de la personne par rapport à l'acte posé.

    Comme cette coiffeuse qui avait régulièrement des douleurs si vives qu'elle devait arrêter deux ou trois jours de travailler. Elle était à son compte et pouvait coiffer autant qu'elle voulait. Mais quelque chose l'en empêchait.

    Question une, [La douleur empêchait quoi dans sa vie?] Coiffer. Donc elle voulait coiffer, elle aimait son métier mais était contrainte d'arrêter.

    Question deux, [Que pouvait-il lui arriver de désagréable si elle coiffait, encore et encore].

    A première vue, rien, bien sûr. Là, il y a une autre question car la croyance peut aussi venir de l'enfance. Que pouvait-il arriver de désagréable à quelqu'un qui est à son compte et qui travaille plus que la normale?

    La réponse de la coiffeuse était [Il n'a plus de vie privée, il délaisse sa famille, il est obligé de toujours dire oui]. Elle avait souffert de l'absence de son père, indépendant, qui ne savait pas dire non et qui travaillait quinze heures par jour.

    La croyance de la coiffeuse était [Si je travaille plus que la normale, je vais me faire manger par mes clientes et ne plus avoir un moment à moi]. Et la question suivante était [Es-tu sûre, gentille coiffeuse, que si tu coiffes dix heures par jour ou même plus, toi qui n'as pour l'instant ni mari ni enfant, tu vas obligatoirement devenir esclave de tes clientes?]. La réponse était [Non, je peux coiffer autant que je veux, je peux dire non si je veux].

    Si j'ai bien compris, il s'agit d'embrasser la situation avec cœur, toute croyance néfaste pour la personne peut provoquer des tensions, des douleurs, voire des fractures?

    Les croyances ont leur origine dans la tête, le mental, la manière de penser. Leur effet négatif se manifeste ensuite au niveau émotionnel, mal être, frustration, inconfort. Finalement, ces signaux n'ayant servi à rien, c'est dans le physique qu'un problème surgit. Là, il est vraiment temps de comprendre, de conscientiser.

     

    Converser avec...

    votre corps, par les malaises et maladies,
    il a quelque chose à vous dire...

    Tiré du livre
    "Conversations avec mon corps"
    de Christiane Kolly

    Vous pouvez copier en mentionnant
    l'auteur et le site.

    www.christianekolly.ch

    bouche nez
    bras oreilles
    coeur peau
    cuisses pieds
    dos poumons
    estomac sang
    fesses seins
    genoux sexe
    gorge tête
    jambes ventre
    mains yeux

     


    votre commentaire
  •  

    En bleu, c'est la personne, en rose, c'est la partie du corps

     

    Que se passe-t-il ce matin, j'ai la tête toute embrouillée, les pensées qui s'entrechoquent, je n'arrive pas à y mettre de l'ordre.

    Pas étonnant, pas étonnant…

    Quoi? Qui me parle?

    C'est moi, ta tête, je peux peut-être te donner un coup de main.

    Toi la tête, tu peux me donner un coup de main, tu rigoles!

    Tu vois, tu analyses, tu dissèques tout, tu m'utilises comme un ordinateur mais tu rentres tant de données en même temps et de sujets si différents que je ne m'y retrouve pas. Et pourtant, je suis à ton service, je suis là pour t'aider, te soutenir, et non pour te donner du soucis.

    Bon d'accord, mais qu'est-ce que tu proposes, si je te disais que je ne sais pas comment procéder!

    Je te crois et d'ailleurs je suis la première à en souffrir. Par exemple, tu m'envoies en même [Ne pas oublier d'acheter du pain], [Acheter un cadeau pour l'anniversaire de maman], [Pourquoi j'ai rêvé de cet ancien collègue?], [Est-ce que Francis va rentrer dîner], [Téléphoner au garage pour le service de la voiture], [Ecrire le prochain chapitre de mon livre], [Comment va ma sœur Annelyse], [Acheter des cartouches pour mon imprimante], [Est-ce qu'il y a une vie après la mort?], [Pourquoi ai-je peur de manquer d'argent?], [J'aimerais revoir le Canada], [Je retournerai à Ksar Ghilaine], […]

    Arrête… je vois ce que tu veux dire… ma question est [comment faire]?

    Tu as mis du temps pour en arriver là. Il te faudra aussi un peu de temps et de patience pour revenir à une utilisation rationnelle de mes services, et ainsi me redonner un équilibre. D'abord, voyons ensemble quels messages tu m'envoies? Quel vocabulaire tu as l'habitude d'utiliser en parlant de moi ?

    Quels messages? Quel vocabulaire? Il me semble que je ne parle pas souvent de toi.

    Et que penses-tu de [Ça me prend la tête], cette histoire?

    Mais c'est une façon de parler, tu ne vas quand même pas me dire que tu prends tout à la lettre?

    Et bien oui, je suis là pour fonctionner, pour t'obéir, je suis un exécutant. Quand tu dis [Ça me prend la tête], je me serre, je me crispe et tu t'étonnes après de ressentir des douleurs à la tête. La douleur, c'est un message pour t'indiquer que c'est étonnant ce que tu me demandes là.

    D'accord, je saisis ce que tu veux dire. Je surveillerai mieux mon langage à ton sujet. Il y a autre chose?

    J'ai beaucoup de mal à interpréter [J'ai la tête dans le cul] dis-moi ce que je dois faire avec ça?

    C'est une expression, pas très jolie pour toi j'en conviens, pour dire que je ne vois rien, que c'est le trou noir.

    Et bien je te suggère de l'utiliser seulement après réflexion parce que, physiquement, moi qui suis un exécutant, je ne vois pas très bien comment procéder… Et quand tu dis [Je me masturbe les méninges] tu entends quoi?

    Tu fais l'idiote ou quoi? c'est pourtant évident, je fais travailler mon cerveau à grande vitesse. Et là tu pourrais encore me demander ce que veut dire [Je fais de la dysenterie cérébrale]?

    Je te le demande. Pourquoi as-tu cette fâcheuse tendance à m'associer ce genre de propos qui n'ont rien à voir avec moi, et après tu t'étonnes que je t'envoie des malaises, des maux de tête, pour tenter d'arrêter le massacre. Une autre de ces expressions me vient à l'esprit [Je me tape la tête contre les murs]. Tu es consciente de l'impact que cela peut avoir?

    J'en ai d'autres, [Avoir peur que le ciel me tombe sur la tête] ou bien [J'ai la tête qui éclate]. Je vais m'arrêter là. Il y a autre chose. Pourquoi le soir, quand je vais me coucher, j'ai l'impression que c'est toi qui prends le contrôle de la situation?

    Lorsque tu es couchée, tu te calmes et tu entends mieux. Moi la tête, je reste là avec toutes les idées mélangées que tu m'as laissées durant la journée et je te demande simplement ce que je dois en faire. Je fais mon travail et toi tu voudrais tout effacer pour t'endormir. Ce n'est pas possible puisque ma mission est d'exécuter ce que tu m'as demandé.

    C'est un fait, je t'utilise mal. Parfois, je prends un somnifère, une drogue qui va m'endormir?

    Je trouve cela bien incohérent. Tu n'as pas beaucoup de suite dans les idées… Tu me demandes ceci ou cela, et puis tu décides de prendre une drogue pour pouvoir l'oublier. Le plus idiot dans tout cela est que le lendemain tu recommences le même cirque au lieu de prendre un moment pour toi, de t'asseoir ou de t'allonger et de m'aider à mettre de l'ordre dans tes idées.

    C'est quoi ce truc? Moi, t'aider, mais comment?

    Je suis le serviteur et le serviteur a besoin de directives précises de la part du maître pour bien fonctionner. Si le serviteur commence à en faire à sa tête (si j'ose dire) le maître ne sera pas satisfait. Ce n'est pas mon rôle de prendre les décisions, je suis seulement là pour ressortir les renseignements accumulés dans ta mémoire. J'ai aussi la capacité de faire des synthèses, de trouver des solutions. Mais celle qui décide, c'est toi. Et permets-moi de te dire que je suis surprise d'être obligée de te le rappeler.

    Tu as raison, la tête. Et je suppose que si pareille situation dure trop longtemps, cela peut déboucher sur des problèmes plus graves?

    Je ne suis que la tête, mais j'ai entendu que certaines têtes ne sachant plus du tout ce que leur maître attend d'elles ont fini par démissionner.

    Quelle est ton idée, pour améliorer ton travail de serviteur?

    Prends chaque jour un moment pour t'entretenir avec moi. Va dans la campagne, dans la nature ou retrouve-toi seule dans une pièce. Tu t'assieds, tu respires profondément. Tu écoutes ce que j'ai à te dire et tu décides quelque chose par rapport à chaque pensée en suspens. Tu peux très bien décider de remettre la décision à la semaine ou au mois suivant, parce que tu ne possèdes pas tous les éléments. Ce dont j'ai besoin, c'est de savoir ce qu'il faut faire avec ce que tu m'as laissé. Quand tu auras passé en revue toutes les questions, tu auras accès à une partie plus profonde de toi que tu ne connais peut-être pas encore.

    Une partie plus profonde?

    Tu pourras commencer à rêver, à penser l'avenir comme tu le désires et qui sait, à avoir accès à d'autres dimensions que tu ignores complètement pour l'instant.

    Comme quoi? des images… des musiques…

    Je vais faire mon travail, ce pour quoi je suis là. Tu as lu un livre sur l'intuition. Tu pourrais développer ton intuition et petit à petit apprendre à lui faire plus confiance.

    J'aimerais cela.

    Tu sais une idée, cela surgit en un instant. Combien de fois dans ta vie, as-tu reçu une idée? Combien de fois l'as-tu trouvée bonne pour toi? Et puis combien de fois l'as-tu oubliée?

    J'ai beaucoup d'idées, elles vont et viennent. Tu as encore raison, mais [Ne prends pas la grosse tête] pour ça. Dis-moi plutôt comment changer les choses.

    Une habitude, il faut trois mois pour la modifier, trois mois où tous les jours tu penses autrement, tu ressens autrement, tu agis autrement et finalement cela devient automatique. Pour réussir, fais-toi des [Pense bête]. Tu mets un rappel quotidien sur ton ordinateur. Tu colles des papiers sur le réfrigérateur, dans ta voiture, sur le miroir de la salle de bains, derrière la porte des toilettes. Partout, tu écris [Je veux devenir maître de mes pensées]. [Je prends du temps chaque jour pour faire de l'ordre dans mon esprit, le libérer].

    Pas bête la tête, c'est une excellente idée.

    J'ai une bonne maîtresse qui me nourrit de lectures, de réflexions, de cours, de discussions profondes avec des amis.

    Merci la tête.

    Attends, il y autre chose.

    Je t'écoute ma précieuse compagne!

    Tu m'as donné des informations bizarres contradictoires, pour certaines situations de ta vie.

    Quoi par exemple, là tu m'intéresses beaucoup!

    Tu vivais seule depuis plusieurs années et au fond de toi-même, tu rêvais de rencontrer un homme BSTR (bien sous tous rapports), mais tu te sabotais. Quand l'occasion se présentait, tu t'esquivais. Exemple. Tu étais dans la file d'attente de la caisse du supermarché, un homme qui aurait pu te convenir attendait aussi. Quand il te regardait tu tournais la tête. Quand il avait un air engageant, tu montais ton nez vers le ciel. Mais très discrètement tu louchais quand même dans sa direction. Tu peux m'expliquer ton comportement?

    Mais, si j'avais été trop aimable, il aurait pu croire que j'étais une femme facile, il fallait bien que je lui résiste!

    Où avais-tu acheté cela? [Une femme aimable est une femme facile]. Excuse-moi, c'est une insulte à ton intelligence.

    Je ne pouvais quand même pas sourire au premier venu, être aimable avec tous les hommes que je croisais?

    Et pourquoi pas? L'amabilité ça rend la vie plus belle. Alors, creuse un peu, pourquoi ce comportement? 

    Mais maman disait, fais attention tu vas te faire avoir… Il y a des filles bien moins intelligentes que toi qui s'y sont fait prendre.

    Ta maman a agi au mieux de sa conscience et tu peux l'en remercier. Mais là, tu aurais pu réviser ta copie et faire ce qui était bon pour toi, c'est-à-dire, en l'occurrence être aimable avec les hommes si tu voulais atteindre ton objectif de partager un jour ta vie avec l'un d'eux. Cette croyance [une femme aimable est une femme facile] tu l'as dépassée aujourd'hui.

    Oui, je le crois. Tu en as d'autres?

    Il t'arrive quelquefois d'être furieuse à l'intérieur, tu as très envie de dire ce que tu penses, de te mettre en colère même. Moi la tête, je sais bien ce que tu penses, mais tu ne dis rien. Tu n'es pas authentique. Ce n'est pas cohérent. Pour ne pas me charger, tu dois donner l'heure juste à chaque instant. Pourquoi retiens-tu?

    C'est vrai je me retiens parce que j'ai peur de la réaction de mon interlocuteur (tiens, je l'ai mis automatiquement au masculin). Exemple. Quand je vivais avec le père de mes filles, j'avais signé un contrat avec une société de remise en forme. Cela me plaisait beaucoup d'aller trois fois par semaine faire de la gymnastique sous une bulle pour transpirer. Quand je suis rentrée après avoir signé ce contrat, j'étais terrorisée. J'avais pris la décision seule. J'étais certaine que l'homme allait se mettre en colère. J'ai attendu plusieurs jours avant de lui avouer la vérité, dans un état d'angoisse indescriptible. Finalement, je lui ai dit et devine ce qui s'est passé? Il s'est mis dans une colère noire et j'étais encore bien plus terrorisée. Et puis le calme est revenu. Ça me rappelle une citation [Je me souviens grand-mère disait, ça aussi ça passera].

    Tu as peur de la colère de l'autre mais tu décides quand même toute seule! Est-ce du courage? En réalité, tu as encore plus peur de perdre ton indépendance, alors tu décides et ensuite, terrorisée, tu affrontes! Il a certainement un autre moyen!

    Mon père, Dieu ait son âme, était un homme parfois colérique et il est vrai que, enfant j'aurais voulu être une petite souris pour pouvoir aller me cacher sous un meuble plutôt que de le voir fâché… Plus tard, je l'ai souvent provoqué, affronté malgré ma peur, le courage prenait le dessus!

    Aujourd'hui, quelques dizaines d'années plus tard, tu ne crois pas que tu peux laisser tomber cette attitude, dire ce que tu penses simplement et te débarrasser de cette peur?

    Facile à dire, elle revient toute seule! Prise dans l'émotion, je n'en suis pas toujours consciente. Dis-moi comment procéder?

    Essaie de l'apprivoiser cette peur. La prochaine fois que tu prends une décision, réfléchis à l'homme et à ce qu'il peut bien en penser. Cela t'évitera de te retrouver dans cette situation de peur. Parle à l'homme de ta peur. Si tu prends une fois de plus une décision sans le consulter et que tu commences à trembler, à retourner dans ta tête les questions, je lui dis… je lui dis pas… regarde ta peur en face. Mieux, tu n'es pas la peur, c'est comme un personnage que tu as créé et qui t'a rendu service durant des années, tu en as eu besoin. Aujourd'hui, tu peux la remercier gentiment et lui dire que tu veux reprendre les commandes. Mesure les conséquences des tes décisions vis-à-vis de l'homme. Ne lui fais pas ce que tu ne voudrais pas qu'il te fasse. Plus ta peur diminuera, plus la colère de l'homme diminuera. C'est une relation de cause à effet. Lorsque tu ne dégages plus la peur de la victime, en face le bourreau peut aller se rhabiller.

    Cela a beaucoup de sens, en théorie, mais la pratique, pas facile…

    Je te l'ai dit, du temps… de la patience…

    J'ai bien de la chance de t'avoir.

    Merci. Pour finir j'ai un secret pour toi. Quand tu m'auras débarrassée de ces vieilles croyances que tu traînes et qui ne te servent plus à rien, quand tu sauras gérer tes pensées, j'aurai beaucoup plus de temps. Ta vie deviendra de plus en plus facile. Moi, je m'appelle conscient. J'ai deux ou trois copains qui ont eux aussi plein de choses à t'apprendre.

     

    Converser avec...

    votre corps, par les malaises et maladies,
    il a quelque chose à vous dire...

    Tiré du livre
    "Conversations avec mon corps"
    de Christiane Kolly

    Vous pouvez copier en mentionnant
    l'auteur et le site.

    www.christianekolly.ch

    bouche nez
    bras oreilles
    coeur peau
    cuisses pieds
    dos poumons
    estomac sang
    fesses seins
    genoux sexe
    gorge tête
    jambes ventre
    mains yeux

     


    votre commentaire
  •  

    En bleu, c'est la personne, en rose, c'est la partie du corps

     

    Ça me démange, ça me picote tellement que même devant les gens, je suis parfois obligée de me gratter?

    Heureusement que ça se passe à la tête!

    Oh, c'est déjà arrivé que ce soit à un endroit vraiment beaucoup plus délicat, intouchable en public, comme le sexe ou l'anus! Et là… attends une minute, tu me parles, alors tu peux me dire pourquoi tu me joues ce mauvais tour?

    Je ne te joue aucun mauvais tour, je suis comme les autres parties de ton corps, là pour te rendre service, au service du tout comme le tout est à mon service.

    Alors pourquoi ces démangeaisons?

    Ça a commencé il y a longtemps, quand tu étais enfant, mais avant, parlons toi et moi de quelque chose qui me tracasse. Quand tu dis [Cela coûte la peau des fesses] tu entends quoi?

    Très cher, ma chère.

    Tu ne serais quand même pas prête à troquer une partie de peau pour autre chose?

    Bien sûr que non, je tiens beaucoup à toi et cette partie féminine, érotique, d'autant plus.

    Quand tu dis [Je l'ai payé la peau des fesses] que suis-je supposé en déduire?

    Je répète, très chère ma chère.

    Tu peux éviter s'il te plaît. Je ne comprends pas vraiment le sens figuré. Si tu continues, je devrai réagir au sens propre et cela risque d'être fort incommodant! Ce n'est pas une menace, rassure-toi. Je veux simplement te faire comprendre que ta pensée, tes paroles, ce que tu transmets devrait être clair, dénué d'ambiguïté de ce genre.

    Je te comprends et te promets d'y faire attention. J'y pense, dire de quelqu'un qu'[Il n'a que la peau et les os] est une expression difficile à entendre aussi?

    Imagine, une personne déjà sur le point de disparaître par sa maigreur, il est préférable de relever ce qu'elle a de plus en chair.

    J'ai l'habitude de dire que [J'ai la peau dure], dans le sens que je suis une coriace, et pourtant ma peau est douce, c'est une contradiction?

    Je sais que tu t'es longtemps campée dans le personnage coriace prêt à affronter n'importe quelle bataille, mais au fond tu n'es pas ce personnage.

    Là tu me bouscules, tu insinues que je suis douce mais que je n'ose pas le montrer?

    Bravo. Et je sais même pourquoi tu n'oses pas révéler ta douceur.

    Etre une femme aujourd'hui, dans ce monde encore dirigé en grande majorité par des hommes, il faut se montrer forte, résistant à n'importe quelle catastrophe, cacher ses émotions, garder le front haut en toutes circonstances.

    Tu crois cela? Tu t'es coulée dans ce moule de femme féministe forte, mais moi ta peau je suis douce. Dans ta vraie nature, il y a beaucoup de douceur.

    [Les gens trop gentils se font manger tout crus].

    En voilà une belle croyance. Tu es persuadée que si tu te montres douce, tu vas te faire avoir, surtout par les hommes. Tu as attiré dans ta vie des circonstances qui te donnent raison. Chaque fois que tu as succombé à la gentillesse, à la douceur, tu t'es pris un arnaque?

    Tu sais bien. Et de belles façons. On dirait même qu'il y a de la bêtise là derrière parce que la leçon, je l'ai reçue plusieurs fois. Comment éviter que cela ne recommence?

    Réfléchis. Comment se déroule le film? Tu es attirée par un homme. Au départ tu es méfiante. Mais après quelques petits cadeaux, flatteries et caresses dans le sens du poil, tu succombes. C'est comme si tu en oubliais d'utiliser ton intelligence. T'étant privée d'utiliser ta douceur trop longtemps, tu relâches complètement, sans même voir les indices flagrants de possible ambiguïté. Tu préfères baigner dans une espèce de flou artistique rose, plutôt que de réagir.

    Ces instants de douceur de tendre communion sont si bons. Mettre à ce moment-là, le doigt sur ce qui ne va pas? Non, je préfère faire durer le plus longtemps possible les premiers délices.

    Tu fais l'autruche. Tu mets la tête dans le sable. Et le jour où tu la ressors, désillusions amertume sentiment de trahison, tu trouves vraiment que le jeu en vaut la chandelle?

    Mais tu disais que je suis douce.

    Ta vraie nature est douce. Cela ne veut pas dire naïve et crédule. Sépare les deux choses. Donne-toi de la douceur, donne de la douceur, ce monde en manque tant. Mais si quelqu'un tente de te manipuler sache être ferme, déterminée. Tu n'as plus besoin d'être gentille pour être aimée.

    Comme quand j'étais enfant? Oui, pour être aimée je croyais qu'il fallait être sage obéissante brillante.

    N'essaie pas de mettre la responsabilité sur les autres, sur tes parents. C'est toi qui as choisi ce comportement pour plaire parce que c'était plus confortable pour toi. Tu n'as pas vu que tu y perdais en authenticité. Tu as fabriqué un personnage à la mesure de ta croyance.

    Je suis d'accord, étant enfant j'ai agi comme ça, mais plus tard, j'ai changé je suis devenue moi-même.

    Mais non, tu es partie dans l'autre sens, comme le battant d'une cloche. Quand il se trouve près d'un bord, il ne peut pas s'arrêter au milieu, il est obligé de partir dans l'autre sens pour finir par se stabiliser au milieu. L'équilibre est au milieu, en tout. La douceur de ton enfance ou de tes moments de somnolence où tu refusais de voir les indices de vérités, puis la combativité de la carriériste, de la féministe et enfin l'harmonie de la femme douce qui sait aussi devenir guerrière s'il le faut.

    Belle leçon, merci la peau. Parlons un peu de couleurs, qu'as-tu à dire de la couleur de la peau?

    La couleur. Etre noir au milieu des noirs ne pose aucun problème quant à la couleur de la peau. Etre blanc au milieu des blancs non plus. C'est la différence qui pose un problème. Nous sommes nombreux à avoir une peur atavique de ceux qui ne sont pas comme nous. Le reste, ce n'est qu'affaire de mode. Il fut un temps où être le plus blanc possible était du meilleur goût. Vers la fin du vingtième siècle, avoir une peau bronzée toute l'année donnait l'impression de rester un éternel jeune cadre dynamique. Aujourd'hui, la mode est à la protection. Se protéger des rayons du soleil, se protéger du froid, se protéger de tout. Quelles peurs se cachent derrière tout cela?

    La, tu t'égares?

    Oui, c'est vrai, c'est un autre débat. Relevons seulement que les hommes sont devenus beaucoup plus fragiles aux effets du soleil. Le mot [cancer] fait quelquefois bien plus de mal que la maladie elle-même. Le cancer est une altération des cellules elles-mêmes et déviation du mécanisme de reproduction de tout un groupe cellulaire.

    Tu n'aurais pas une explication plus simple.

    L'être humain est devenu moins résistant. Ces cellules ne se régénèrent plus.

    Mais quand il s'agit de toi, la peau?

    Je suis l'enveloppe extérieure du corps, la protection. Je suis aussi le contact direct avec l'extérieur. Je lance un message en diminuant cette protection. L'homme devrait se demander pourquoi cela arrive, comme pour n'importe quel malaise, quelle maladie, quel accident?

    Et pourquoi cela arrive-t-il?

    En ce qui concerne le cancer, la question sera abordée avec les seins. Je préfère en revenir à toi. Quels problèmes je te pose, en ce moment par exemple?

    Rien de particulier. Remarque, depuis de nombreuses années, une réaction m'énerve beaucoup. J'aime boire un verre de vin, quelquefois davantage. Quand je suis au restaurant, je bois une première gorgée du verre que j'ai commandé et trente secondes après j'attrape des rougeurs dans le cou et je sens la chaleur qui monte sur mon visage, pourquoi me fais-tu cela?

    Tu aimes le vin. Tu en commandes un verre avec ton plat du jour. Mais lorsque tu bois la première gorgée, que se passe-t-il dans ta tête?

    Je commande un verre d'eau avec!

    Pourquoi cette réflexion? Que se passe-t-il quand tu bois ta première gorgée?

    J'assure, je me dis qu'aujourd'hui, pour une femme qui mange seule au restaurant, il n'y a pas de honte à boire un verre de vin. Mais voilà, je sens monter la chaleur depuis la gorge vers le cou et je sais que les rougeurs m'envahissent.

    Pas de honte à boire un verre de vin! Pourquoi serait-ce honteux?

    Pendant longtemps, une femme n'allait pas seule au restaurant. La plupart des femmes ne boivent que de l'eau minérale, des tisanes ou du café, au restaurant. Je me dis haut et fort qu'il n'y a pas de honte, mais au fond, j'ai peur que les gens me prennent pour une alcoolique.

    Tu as peur de ce que les autres pensent à ce point? Et si je te disais que la grande majorité s'en fiche complètement.

    Je le sais avec ma tête. Mais même si je le sais, il suffit qu'il y ait une personne qui me regarde un peu trop longtemps et je fais une crise de paranoïa.

    Le message que je t'envoie, c'est de t'aimer, de te donner toi-même de l'estime. Je le répète et le répéterai encore souvent. A ton âge, tu peux te passer de l'opinion des autres. Les rougeurs c'est pour te dire que tu as une manière de penser qui n'est pas bonne pour toi. Accepte-toi comme tu es, en aimant le vin.

    L'abus d'alcool actuellement est un problème soulevé chaque jour, chaque heure, chaque minute à la télévision, à la radio, dans les journaux. Boire un verre de rouge, cela est devenu criminel. D'ailleurs si quelqu'un se fait prendre avec un taux d'alcoolémie supérieure à ce qui est autorisé et qu'il récidive, il est puni souvent plus sévèrement qu'un autre qui a tué par négligence ou un troisième qui lors d'un accident a fait des dégâts pour plusieurs milliers de francs. Le premier n'a causé aucun dommage, il a enfreint la loi, c'est tout.

    Je sens que cela te provoque d'autres symptômes? Raconte-moi!

    Oui, ça me gratte dans le dos et mon cœur bat la chamade. Ça me met en colère, la pression de la collectivité, comme si nous n'étions tous que des attardés. L'alcool et le tabac (je fume aussi) les deux ennemis publics du moment.

    Laisse sortir cette colère, la retenir, la contenir c'est malsain. Je serai obligée de t'envoyer une bonne démangeaison pour te faire comprendre.

    D'accord. Toutes les personnes quotidiennement de mauvaise humeur font bien plus de mal à leur entourage que celles qui boivent un verre ou fument une cigarette. La violence les guerres les catastrophes les accidents qui sont montrés en direct, élevés au grade de scoop par les médias font beaucoup de mal dans les esprits et de cela on en parle peu. Il y a pire. Toute la violence imaginée par les gens de cinémas ou de télévision et que nos enfants regardent cela gangrène la société de demain. J'irai même plus loin en disant que la publicité est mensongère, elle fait miroiter aux individus un semblant de bonheur par la consommation par le matériel, alors que toi et moi nous savons que le bonheur est à l'intérieur.

    Tu as raison pour toi-même. Laisse chacun faire son chemin pour découvrir son essence. Toi l'épicurienne, tu ne vas pas cracher dans la soupe. Malheureusement pour toi, l'alcool et la cigarette sont des dépendances visibles, tandis que la mauvaise humeur la méchanceté la dépendance aux mauvaises nouvelles, aux films catastrophes, cela se remarque moins.

    Dommage. Il est vrai que nous vivons sur la planète terre pour faire l'expérience de la matière, mais pourquoi avons-nous oublié les êtres spirituels que nous sommes aussi?

    Pourquoi? Je te suggère de t'en préoccuper pour toi-même et de laisser faire les autres! La colère est passée?

    Oui, ça va mieux. A propos la peau, pourquoi la plupart des enfants attrapent des maladies de peau, rougeole rubéole varicelle et j'en passe.

    L'enfant ne peut pas toujours piquer une bonne colère comme tu l'as fait plus haut. Il ne sait pas comment faire pour exprimer ce qu'il ressent intérieurement. Son corps, sa peau envoie un message aux adultes qui l'entourent. Et comme par miracle toute l'attention dont il avait besoin, il l'obtient. Il est intéressant de remarquer que ces maladies affectent en même temps les yeux, le nez, les oreilles et la gorge. Ces enfants ont une grande difficulté momentanée de communiquer. Encore que de nos jours et heureusement, ils expriment leur point de vue, haut et fort, de plus en plus tôt.

    Autre chose, il m'est arrivé que tu sois sèche, problème qui finit en démangeaisons désagréables.

    De quelle partie du corps s'agissait-il?

    Les jambes, enfin une partie à l'intérieur des cuisses qui me démangeait beaucoup.

    Et que se passait-il dans ta vie à ce moment-là?

    La totale. Problèmes relationnels avec l'homme avec qui je vis. Il parle peu et j'avais décidé de ne pas parler non plus, de ne pas aller vers lui (avec mes jambes, tiens…)

    Tu commences à faire les réponses toute seule! On peut dire qu'en l'occurrence, tu étais sèche, tu ne voulais pas aller vers lui?

    C'est cela. Et j'ai soigné cette sécheresse avec de la crème. Non, je plaisante. La crème a bien aidé, mais c'est lui qui finalement a rompu le silence. En deux heures, nous avons parlé et tout s'est arrangé. Durant la même période, j'avais trouvé un travail qui ne me disait rien de bon.

    Une impression?

    Oui, une impression qui s'est d'ailleurs confirmée puisque je n'y suis restée qu'un mois. En fait, je m'étais fait une promesse, celle d'aller où la vie m'amènerait.

    Je me souviens que tu n'avais pas vraiment lâché prise. Tu allais vers ce travail remplie de questionnement et de peurs, avec sécheresse. Et quand tu as pu vraiment lâcher et faire confiance, que s'est-il passé?

    Nous avons convenu, dans une parfaite harmonie, l'employeur et moi que mon séjour se terminerait à la fin du mois, ce travail n'étant pas fait pour moi et n'étant pas faite pour ce travail. C'était un peu comme un test pour voir si j'étais vraiment capable de lâcher prise. Et après cela, mon problème de peau a complètement disparu.

    Il n'y avait plus de raison, je pense que des deux côtés, homme et travail, tu avais compris le message.

    Inconsciemment! C'est maintenant en y repensant que je comprends. Je réalise à quel point il est important pour sa propre évolution de réfléchir aux événements passés pour en tirer les leçons. Merci la peau.

    C'est pour ton bien et pour mon bien.

     

    Converser avec...

    votre corps, par les malaises et maladies,
    il a quelque chose à vous dire...

    Tiré du livre
    "Conversations avec mon corps"
    de Christiane Kolly

    Vous pouvez copier en mentionnant
    l'auteur et le site.

    www.christianekolly.ch

    bouche nez
    bras oreilles
    coeur peau
    cuisses pieds
    dos poumons
    estomac sang
    fesses seins
    genoux sexe
    gorge tête
    jambes ventre
    mains yeux

     


    votre commentaire
  •  

    En bleu, c'est la personne, en rose, c'est la partie du corps

     

    J'ai une [boule dans la gorge], mais oui une boule. J'ai beau essayer d'avaler, de respirer plus profondément, rien à faire, la boule reste.

    Tu peux réfléchir un moment à ce que tu fais passer par moi?

    Et bien, l'air, la nourriture et la boisson.

    Effectivement, mais il y a encore quelque chose, quelque chose de très important qui se crée au niveau de la gorge et qui permet de communiquer?

    Les mots, les phrases.

    Oui, les idées viennent de ton ventre, de ton plexus. La formulation vient de ton mental, avec lequel tu as appris à t'exprimer, et l'instrument pour sortir des sons, pour communiquer, c'est la parole.

    Quel rapport avec la boule?

    La boule peut être le résultat d'un disfonctionnement aussi bien au niveau de l'air qui circule, de la nourriture ou de la boisson qui passe que des phrases qui sortent.

    Je vois que le passage est primordial et qu'il peut être utilisé de la tête vers le bas, mais aussi monter, comme la parole.

    Je me souviens de la gorge d'Adam, et du morceau de pomme qui lui est resté en travers, que l'on peut encore voir sur ces descendants, la pomme d'Adam.

    C'était l'arbre de la science du bien et du mal. Dieu lui avait pourtant dit de ne pas y toucher et il porte aujourd'hui encore la marque de sa désobéissance.

    C'est une manière de voir, laissons cela. Maintenant que j'ai la chance de communiquer avec toi, c'est ma spécialité, communiquer, j'ai quelques réclamations. Quand tu dis, j'ai la [gorge serrée], que suis-je supposée comprendre.

    C'est ce que je ressens, à certains moments d'émotions ou de difficultés, l'impression de ne pas savoir que dire, ne pas arriver à parler.

    [Serrer la gorge] et tu t'étonnes après que je te renvoie une boule? Veux-tu me dire pourquoi tant d'hommes se serre la gorge avec une cravate ou un nœud? C'est très inconfortable. Heureusement que tu es une femme, de ce côté là tu as moins de contraintes, seulement de ce côté là.

    Je pense à l'expression le [couteau sous la gorge], tu ne dois pas trouver cela confortable.

    La violence, encore la violence, a quoi peut bien servir un couteau, à couper. L'expression engendre une réaction de violence, est-ce utile?

    Non. Plus de violence. Et que fais-tu de [faire des gorges chaudes]?

    Associer la chaleur à la malveillance, ça me met dans une situation délicate parce que la chaleur pour moi, c'est une bonne chose mais la malveillance? Je préfère quand tu [ris à gorge déployée] parce que là tu te fais du bien.

    J'aime aussi [rire de bon cœur].

    Il y a autre chose, des croyances que tu as achetées et qui ne sont pas bonnes pour toi. Chaque fois tu répètes [si je me tiens à côté d'une fenêtre ouverte, j'attrape mal à la gorge] de mon côté je fais mon possible, mais tu y crois si fort que finalement j'obtempère et pour que tu aies raison, je t'envoie un mal de gorge.

    Mais j'ai toujours entendu dire cela.

    Les dictons devraient être comme les aliments, ils devraient avoir une date limite de validité.

    C'est bizarre, la gorge, depuis que j'écris ce chapitre, j'ai un [nœud au fond de la gorge] et j'ai attrapé une toux irritante et très désagréable. Dis-moi…

    C'est grippé? Irrité? Qu'y a-t-il en ce moment qui coince?

    Dans plusieurs domaines qui ont un lien avec toi il y a problème. D'abord, j'ai une opinion à exprimer à un groupe de personnes. Mais je préfère pour l'instant prendre du recul.

    Et c'est quoi prendre du recul?

    J'ai quasiment coupé les ponts, je ne réponds pas au téléphone quand il s'agit d'une de ces personnes, je lis puis supprime les courriers électroniques. Je me dis que j'ai besoin de réfléchir.

    Réfléchir à quoi? Qu'est-ce qui reste coincé au fond de toi? De quoi as-tu peur?

    Peur, mais non, tu te trompes. Je ne veux pas dire les choses d'une manière blessante, alors j'attends.

    Tu attends quoi? Et pourquoi as-tu peur de blesser? Tu veux être toi-même et la seule manière c'est de dire ce que tu penses.

    Et si elles se mettent en colère? Je déteste la colère, elle m'a toujours effrayée, alors j'attends.

    Ce n'est pas bon pour toi. Dire ce que tu penses, être authentique est bien plus important que de se cacher derrière une pseudo bonne intention de ménager l'autre. Tu as surtout terriblement peur de la colère?

    C'est vrai, je voudrais que tout se passe toujours dans le calme et l'harmonie.

    Ce n'est pas possible. Quand des personnes sont en désaccord, avec plus ou moins d'intensité, il arrive que le ton monte. Ce n'est pas la peine d'en faire une affaire d'état. Une fois les avis exprimés de part et d'autre, le ton ne peut que redescendre.

    Il me semble qu'il y a quelque chose de plus profond en moi. Si je ne suis pas d'accord, l'autre va moins m'aimer. Ça me rappelle une histoire de mon enfance, tu te souviens? J'avais trop parlé…

    Vas-y raconte.

    Je travaillais aux champs, je n'aimais pas vraiment cela. Je trouvais surtout injuste de devoir tirer un râteau qui me semblait peser une tonne alors que mon père se tenait sur le tracteur. J'ai dit à mon frère quelque chose comme [Ce flemmard il reste tout le jour sur le tracteur et nous on fait tout le boulot dur].

    Aïe! Oui je m'en souviens, mais continue.

    D'abord ce rapporteur est allé le redire à ma mère. Ensuite ma mère l'a redit à mon père. Le soir au souper, mon père comme il savait si bien le faire, remerciait félicitait pour le bon travail. [Pas si bonne que cela, ta fille elle t'a traité de flemmard] a dit ma mère. Seigneur la honte que j'ai ressentie. Si j'avais su comment devenir invisible je l'aurais fait. Quelle déception aussi. D'abord trahie par mon frère puis par ma mère. J'ai tellement regretté d'avoir dit cela.

    Et tu as décidé quoi à ce moment-là?

    Qu'il fallait toujours faire très attention à ce qu'on disait parce que cela pouvait avoir des conséquences désastreuses.

    Mais tu pensais vraiment ce que tu as dit?

    Oui, je trouvais injuste.

    Alors, ce qui t'a le plus fait mal c'est le fait que ton père le sache?

    Oui. Je voulais tellement lui plaire, être sa petite fille sage la plus travailleuse la plus belle la plus gentille, j'étais celle des superlatifs…

    Mais à quel prix? Tu n'étais pas authentique, tu trichais pour être aimée?

    Tu es dure avec moi?

    Je veux ton bien. Tu vois, tu as ramené cette histoire vieille de 40 ans à aujourd'hui et tu te comportes la même chose.

    Je suis dans une terrible ambiguïté, d'un côté j'ai envie de dire ce que je pense et de l'autre je ne veux pas déplaire ou susciter la colère des autres.

    D'abord, comment peux-tu être sûre que la colère sera de la partie?

    Effectivement.

    Trouve-moi une seule raison valable pour ne pas dire ce que tu penses, à part tes peurs, peur de déplaire, peur de la colère, peur de ne pas être appréciée, voire peur de ne pas être aimée?

    Il faut du courage.

    Je sais que tu en as en réserve, alors?

    J'ai peur.

    Si tu commençais par dire que tu as peur à tes interlocuteurs!

    Me mettre à nu devant les autres, tu rigoles?

    J'en ai l'air? Je t'assure que ce sera bien plus facile si tu étais vraie. Tu as peur. N'en faisons pas un fromage. Mets-toi à la place des autres, quelqu'un qui avoue sa peur c'est courageux c'est faire preuve d'une grande franchise.

    Oui, j'aimerais assez que quelqu'un vienne vers moi et commence par me dire qu'il a peur. Je ne pourrais que trouver cela aimable, engageant.

    Alors, tu as compris le message?

    Etre authentique, être vraie en toute circonstance. Ouvrir la bouche pour laisser passer une pensée profonde. Ne pas se taire lorsque quelque chose veut monter du cœur. Exprimer ses sentiments.

    Je vois que tu es bonne élève.

    Exprimer aussi quand cela peut provoquer controverse désaccord ou colère.

    Qui va exprimer ton essence, ce qu'il y a au fond de ton âme, si ce n'est toi? Dépasse tes peurs et sois authentique.

    Mais j'y pense, depuis enfant j'ai toujours eu des maux de gorges à répétition.

    A l'arrivée dans la vie, j'ai déjà été serrée, je suis une partie fragile parce que précieuse.

    Je ne me souviens pas de ce passage. Par contre, un souvenir me revient. J'ai rencontré un homme, un ange plutôt. Très vite il s'est inquiété du fait que je me raclais souvent la gorge.

    Oui, cet homme t'aimait d'un amour sincère, il voulait ton bien. Il avait compris qu'à se racler ainsi la gorge, il devait y avoir quelque chose de pris.

    Il m'a donné confiance en moi. D'ailleurs après quelques mois de fréquentation, mon petit problème de gorge avait disparu.

    Pourquoi? Réfléchis?

    Il m'aimait. Je savais qu'il m'aimait sincèrement. Il m'a aidée à m'exprimer, il m'y a poussée souvent. Il me donnait un si bel exemple. Même dans les situations difficiles, il était toujours lui-même. En quelque sorte, il était le contraire de moi.

    Je reviens à ma question, pourquoi ton mal a disparu à ce moment-là?

    Je vois. Il me donnait ce que je ne me donnais pas, l'amour de moi-même.

    Nous-y voilà. Aime-toi! L'amour des autres de l'homme de la famille des amis ce sera comme une cerise sur le gâteau.

    C'est plus facile à dire qu'à faire.

    Qui a dit que ce devait être facile. Ne sommes-nous pas là pour évoluer? Se dépasser? Devenir libres, autonomes?

    Oui, j'adhère à ton idée.

    Autre chose. Il passe par moi les mots, les idées, mais aussi l'air. Comment aspires-tu la vie?

    Je suis plutôt d'un naturel optimiste.

    Balivernes! Comment respires-tu? A moitié. Combien de fois par jour prends-tu la peine de respirer vraiment, une bonne bouffée. Combien de fois par jour dis-tu merci à l'univers d'être là, d'avoir tout l'air que tu veux bien respirer.

    L'air, c'est normal, sinon je meurs.

    J'ai l'impression quelquefois que tu en prends juste ce qu'il faut pour ne pas mourir. Pourquoi ne pas aspirer à pleins poumons, avec un grand sourire au ciel, et jouir de chaque jour qui passe, comme si c'était le dernier.

    Carpe Diem, Horace le disait il y a bien longtemps. Mais que faire des contrariétés, des problèmes, des événements qui ne vont pas dans le sens qui me convient.

    C'est vrai tout cela existe. Qu'est-ce qui t'empêche d'aspirer à la vie quand même. C'est peut-être simplement une mauvaise habitude de se laisser aller à la mélancolie.

    Parfois, je suis fatiguée de lutter.

    Qui te dit qu'il faut lutter, il vaut peut-être mieux prendre les choses comme elles viennent. Les sages chinois disent [Si tu perds, ne perd pas la leçon].

    Ce serait une habitude la mélancolie?

    Oui et changer une habitude, nous en avons déjà parlé avec la tête, ce n'est pas facile. Tu peux le prendre comme un objectif [Depuis aujourd'hui j'aspire à la vie. Chaque matin durant un quart d'heure je respire. J'inspire le positif. J'inspire l'amour. J'inspire le pardon aux autres et à moi-même. J'inspire la compassion. J'expire le négatif. J'expire les soucis. J'expire la rancune. J'expire le désir de haine ou de vengeance].

    Joli programme.

    Commence tout de suite. Il te faudra de la discipline et de la persévérance, mais tu peux y arriver et ce sera tout bénéfice pour moi.

    Nous n'avons pas encore abordé le sujet de la nourriture et de la boisson?

    Grand sujet c'est bien pour cela que c'est toi qui l'aborde. Tu fais passer bien des aliments et là nous sommes plusieurs à être concernés. Manges-tu quand tu as faim? Bois-tu quand tu as soif?

    Oui mais, la gourmandise. J'aime manger et il m'arrive de le faire par envie ou par habitude. J'aime aussi boire de l'eau du vin.

    Et tu avales de travers parfois?

    Tu me fais des surprises, une gorgée de bon vin qui passe [par le trou du dimanche] et tout mon corps est en ébullition. Pourquoi?

    Ce n'est pas le fait de boire du vin. C'est la pensée qui accompagne ce geste. La tête me les transmet ces pensées [Tu bois trop], [Tu manges trop], [Attention tu vas grossir], [Tu es déjà assez grosse], [Tu vas devenir alcoolique] etc.

    Tu as une solution?

    Prends conscience de ce que tu fais. Mange ce dont ton corps a besoin quand il réclame de la nourriture. Si tu te laisses aller à la gourmandise, fais-le en connaissance de cause avec parcimonie. Ne t'accuse pas. Quand tu prends plaisir à t'enivrer un peu, ne t'accuse pas non plus. Vois jusqu'où c'est bon pour toi et diminue si c'est nécessaire. Mais surtout, sois douce avec toi-même.

    Merci la gorge. En ce qui concerne la nourriture et la boisson, nous y reviendrons avec l'estomac, sans aucun doute.

     

    Converser avec...

    votre corps, par les malaises et maladies,
    il a quelque chose à vous dire...

    Tiré du livre
    "Conversations avec mon corps"
    de Christiane Kolly

    Vous pouvez copier en mentionnant
    l'auteur et le site.

    www.christianekolly.ch

    bouche nez
    bras oreilles
    coeur peau
    cuisses pieds
    dos poumons
    estomac sang
    fesses seins
    genoux sexe
    gorge tête
    jambes ventre
    mains yeux

     


    votre commentaire